Sans doute la première fois de ma vie ou je me serais battu pour passer dans les premiers un oral , qui en soit n’avait rien de plus enthousiasmant qu’une séance de torture homologuée par Beria ou Pol Pot eux mêmes , mais qui marquait surtout plus agréablement la fin d’une session d’examen particulièrement peu enthousiasmante , ponctuée de nuits de sommeil aussi courtes que douloureuses .
Je persiste a dire que l’on peut être efficace en ayant dormi 1h découpée en tranches de 10 minutes . Si , si !
Bref , après être ressorti de mon oral non sans manifester peut être un petit peu bruyamment ma joie de m’en être sorti plutôt honorablement (j’ai crié « wouhouhou !» en levant un bras vengeur devant une assistance médusée , comme bien souvent du reste) , je fonçais comme un dératé chez moi pour y récupérer mon sac que j’avais eu , une fois n’est pas coutume , la bonne idée de préparer .
Dommage que ce beau tableau ait été gâché le soir même par l’amère constat que je faisais une fois dans le train d’avoir oublié ma trousse de toilette , mais je ne désespère pas un jour d’arriver a ne rien oublier .
D’ici quelques dizaines d’années , probablement .
Je réussis a roupiller dans le train , une fois la batterie de mon ordinateur vidée (soit au bout de 30 minutes de Lost , série dont les épisodes ont la désagréable tendance a devenir haletants a la 32eme minute …) et une fois que j’arrivais a évacuer de ma tête la discussion de petites vieilles derrière moi pérorant sur une jeunesse décadente ne respectant plus rien .
J’ai regretté de m’endormir avant de les expédier manu militari hors de mon train , histoire de leur donner raison …
Arrivé a Paris , je retrouvais Diane qui , comme elle me l’avait dit une dizaine de dois et demandé a une douzaine d’autres personnes chargées de me le rappeler , devait venir me chercher a la gare .
Cet excès de prudence eut pu me vexer s’il n’était totalement justifié , eut égard a mes récurrentes étourderies …
Cette première soirée se passa sans fait autrement notable que je débarquais un brin éméché aux alentours de minuit chez ma grand mère qui ne m’avait pas vu depuis 3 ans , et qui se demanda si dans le fond il n’aurait pas mieux valu rajouter une année de plus a cette séparation forcée …
Après une bonne nuit de sommeil , les choses sérieuses (si j’ose ainsi m’exprimer) allaient enfin commencer …
(…)
Mardi .
Je faisais un détour par chez ma tante pour faire une vingtaine de photos de la fameuse chambre de bonne qui avait failli être responsable de la crise cardiaque de son mari quand il avait vu les draps qu’il m’avait prêté pourrir au sol dans la salle de bain pour éponger les quelques centaines litres de d’eau que la pompe en panne n’avait pu évacuer …
Un tel souvenir méritait d’être immortalisé …
Alors que je me baladais avec ma tante se produisait une scène tout droit sortie de Tintin . Je parlais de mon cousin Xav qui lui aussi avait disparu de la circulation depuis quelques années , bien que résident Parisien , et ce fut quasi le moment qu’il choisit pour nous dépasser …
J’ai cherché Alcazar du regard au cas ou , mais c’était beaucoup demander .
Plus tard dans l’après midi , en attendant d’aller retrouver Diane et sa pote Mathilde , je prenais un verre en haut de la Tour Montparnasse , verre qui aurait pu être hautement agréable si un Russe n’était venu me hurler dans l’oreille a m’en crever ce qui me reste de tympans un charabia ressemblant vaguement a de l’Anglais .
Ca a donné vaguement ceci :
« Heuloy !
- Euh , oui ?
- You … tell me , look , what ?
- Oui , je regarde la ville , et non , je ne regarde pas votre copine ?
- Can ? Seat ? Today ?
- Euh .. I do not understand , is there anything i can do for you ?
- Invalides ! Is not Soldiers ? »
J’ai respiré plus facilement quand lassé que je ne sache répondre a ses demandes , il partit torturer les préposés du bar qui eux n’avaient pas d’excuses pour lui échapper … Je les ai sentis déprimer au ton de leur voix …
Sans doute la raison pour laquelle ils se sont remontés le moral en me facturant le café a 6€ …
(Be Continued)