28 Mars 2014.
Encore un peu sous le coup du décalage horaire, je tente d’afficher dans les locaux d’Overblog une tête plus ou moins présentable en cette heure très matinale (12h23, on parle encore de matin selon moi, les aminches) afin de garder une once de crédibilité auprès de ceux qui se sont habitués au cours de ces 3 dernières années à ne plus entendre qu’une voix nasillarde, grésillante et lointaine via Skype, et ont eu le temps d’oublier que la matinée n’a tout simplement jamais été mon point fort.
Mes arrivées tardives sous forme de zombie sont restées légendaire, dans les locaux d’Overblog à Toulouse.
Ou ma faculté déconcertante à détruire un Iphone par semaine, aussi. Ou plutôt.
Mon téléphone sonne. Carole, qui m’appelle de Montréal.
Lorsque je décroche, les snifs snifs de ma Brune me laissent supposer qu’une tornade a dû violenter dans la nuit Montréal, et les reniflements poisseux que ce cataclysme a été suivi d’une variante du tremblement de terre qui a procédé à un remodelage de la géographie de San Francisco, ce petit matin-là de 1906.
Des reniflements très poisseux, donc.
N’étant pas du genre à attendre qu’on m’annonce une mauvaise nouvelle, je prends les devants.
« Oh, ma brune, quoi, ils t’ont viré ? »
Bon, j’avoue que c’était une vision un peu pessimiste des méthodes de licenciement en Amérique du Nord, vu qu’il était alors 6h23 du matin à Montréal.
La preuve, lorsqu’elle a effectivement été virée 4 jours plus tard, c’était à 12h23.
On sait respecter la paix matinale, ici. Non mais.
« Non, snirrrf, c’est l’autre chose.
- L’autre ch… oh, putain. »
… Un tremblement de terre suivi de Godzilla faisant du surf sur une tornade, donc.
(…)
Alors que j’affrontais courageusement ma vingtaine triomphante, cette espèce de sinistre truie qui m’a largué sans ménagement il y’a déjà un an en embarquant avec elle un nombre consternant de mes cheveux (rah !), ma capacité à rester vaillamment éveillé au-delà de minuit (putain !) et à me remettre sans difficulté d’une soirée arrosée (kill-me.), je me jurais de profiter un maximum de ma vie de manière à ne pas me mettre totalement la tête dans le four à micro-ondes le jour où je me réveillerais en faisant le constat que je suis arrivé à une vie somme toute « posée ».
Attendez, je vérifie 2 secondes que le four à micro-ondes est bien branché.
Sentant toutefois que la trentaine (gnnn, je m’y fais pas) commençait à me glisser dessus avec toute la subtilité d’un tank russe aplatissant un soldat Ukrainien, et considérant qu’avec le Canada, j’avais trouvé un terreau d’asile dans lequel je pouvais me permettre de prendre racine (2 blagues sur mon nom en 2 lignes, new world record !), je commençais à me poser la question de ce que pouvait bien être la suite.
Et c’est donc ainsi que j’ai décidé d’infliger à mes contemporains une version junior de mes consternants gènes.
En priant quand même un peu pour que le Poirier Junior prenne un maximum des gènes reniflant mais quand même supérieurs de ma brune, s’entend.
Tremblez, terriens. Si vous savez bien compter, ce n’est plus qu’une question de jours.