NB : Pour ceux qui ne connaitraient pas encore, son blog est ici : http://mespetitsboulots.over-blog.com/
NB2 : Cliquez sur l'image pour agrandir.
Bienvenue sur le blog du Petit Nicolas mais en Plus Grand !
Ce blog présente les navrantes aventures d'un ex étudiant en droit gaffeur et étourdi, sous la forme de petites histoires tirées de la vie réelle et tournées monstrueusement en auto-dérision. Depuis Juin 2011, le blog traite de mes nouvelles aventures au Canada et de mon installation à Montréal. Il n'est pas nécessaire d'avoir lu les anciens posts pour comprendre les nouveaux, ceci étant, et si c'était par la fin du blog que tout commençait ?
Alors pour reprendre depuis le début : 31 Octobre 2005 - Halloween et moi
Bonne lecture !
Nicopoi@GrandNicolas.com
Il y'a quelques mois de cela.
Constatant que nous avons écumé en un temps particulièrement indécent les premières bouteilles qui devaient constituer un « apéritif vite fait juste pour le plaisir de se voir » (les soirées les plus décadentes commencent toujours de la sorte, je devrais le savoir depuis le temps !), je me tourne vers Clément, et lui dit de la façon la plus ingénue :
« Je devrais peut-être retourné chercher quelques bouteilles »
Gros silence.
« C'est un peu loin, tout de même »
Clément ne comprend toujours pas où je veux en venir.
« Si seulement j'avais un moyen de m'y rendre rapidement, qui possède des roues, des pédales, et un guidon ... »
3 minutes trente plus tard et les clés du cadenas du vélo de Clément en mains, je m'approche du cycle, qui à première vue et sans à priori aucun ressemble vaguement au Titanic tel qu'on l'a retrouvé 50 ans après sa collision très médiatisée avec un glaçon dans l'Atlantique Nord.
Les fois où je me cogne le pied dans notre table (très. Trop.) basse devraient à mon humble avis rencontrer un écho autrement plus significatif.
J'empoigne le vélo, donc. Et il se passe alors un truc un peu étrange, un peu comme avec ce gamin pas super mature il y'a quelques (centaines) d'années de cela, lorsqu'il avait retiré une bête épée coincée dans un socle à la noix de marque probablement suédoise :
Je parcours en 30 secondes et la moitié de coups de pédales, une distance qu'eus-je tenté (le subjonctif, c'est vachement impressionnant tout de même) avec mon propre vélo, j'en serais encore à ramasser ma langue dans le caniveau aujourd'hui.
... Inutile de dire qu'après cette sombre expérience, je ruminais sévèrement contre ma machine et que celle-ci se retrouvait sur le banc de touche, ou plutôt parquée dans l'endroit de mon immeuble que certains appellent cave mais que je nommerais plus justement gros gruyère dont le plancher branlant et craquant ferait passer pour sécurisées ce qui reste de bâtisses dans la petite ville Italienne d'Onna ...
(...)
6 mois plus tard.
Lorsque je me rendais compte que tout compte fait, il n'était pas si mal de se rendre au boulot en vélo, et que surtout, j'avais probablement pris en poids depuis que je l'avais remisé au garage de quoi me faire surnommer levier d'Archimède (ce qui est toujours vexant, forcément), je me rendais dare-dare sur Ebay, ou je dénichais un vélo qui me semblait pas mal du tout.
Il ressemblait au vélo de Mat.
Un critère valable comme un autre, surtout lorsque l'on s'appelle Nicolas et que son propre sens du jugement est aussi réputé qu'un cheeseburger LeaderPrice surgelé.
Je retrouve donc mon vendeur à Colomiers, bourgade qui donne aussi envie d'y vivre que le tunnel du Mont-Blanc pris en son milieu, et après avoir essayé l'engin sous le regard attéré de ma brune, que l'on pouvait deviner anxieuse à l'idée de revoir partir son homme le matin sur un vélo au milieu de chauffards kamikazes, l'affaire est conclue, pour une modique somme à faire hurler d'angoisse l'expert comptable d'une équipe du Tour de France.
Un brin d'anxiété commence toutefois à me prendre à mon tour au moment de payer, commençant à poser des questions au vendeur dont chaque réponse appelle une nouvelle question laissant transparaitre un je ne sais quoi de « bon dieu, qu'est ce que je suis en train de faire, là ? », mais c'est assez commun chez moi.
Je suis un épouvantable acheteur.
Je rentre à la maison, le vélo dans ma petite 306 rouge, et après avoir pris un bain de poussière de bois (efficaces, les termites !) sur la tronche au moment d'ouvrir la porte du cellier, je me retrouve en équilibre sur les quelques lattes de bois qui soutiennent le plancher qui porte décidément mal son nom, mon nouveau vélo en main et que je m'empresse d'attacher à l'ancien, n'ayant pas d'autre cadenas.
(...)
Et comme de juste, je n'ai donc depuis jamais touché à ce « nouveau vélo », ayant effectivement trouvé en le comparant à mon « ancien » que ce dernier n'était tout compte fait pas si mal.
... Si mon nouveau-nouveau banquier trouve mon blog, il va comprendre pourquoi je change de banque tous les 2 jours, tiens.
Hier soir.
Invités chez une amie, ma brune et moi nous retrouvons derrière une table à contempler le plat que notre hôte a ramené de la cuisine, et bien que son chat soit en train de tenter de me manger le bras (difficile de croire qu'il veuille seulement faire joujou vu la façon dont il dévisageait mes veines), j'avoue que je me retrouve assez vite en appétit.
Déjà, je fonctionne beaucoup au visuel. A première vue, cela ressemble à un Kebab, ce qui ne peut qu'être bon signe, mais sans le gras/ketchup/mayo qui en dégoulinerait, ce qui est moins encourageant mais en même temps, faut bien accepter de faire quelques efforts pour arriver à enfin reboucler ce premier putain de bouton de mes quelques jeans.
Rah.
La tranche de pain ultra fine qui le recouvre est craquante, mais super bonne, et dans la bouche, c'est un petit goût sucré qui se marie agréablement avec la viande de je ne sais pas quoi, n'ayant comme à mon habitude pas écouté ce qu'on me racontait sur l'origine de la bouffe dès lors que l'explication dépassait la 3ème syllabe d'affilée.
J'arrive en quelques minutes à faire un massacre de la généreuse part qui m'est attribuée.
Brune répond entre 2 bouchées à notre hôte : « non mais c'est étonnant de savoir que c'est du pigeon, tout de même ».
Ma fourchette s'interrompt à 5 cm de ma bouche.
Notre hôte, très sérieusement « Oui, c'est une recette que l'on m'a transmise au Maroc, c'est surprenant comme viande mais ca se mange bien ».
(...)
J'ai passé le reste de la soirée devant les dernières bouchées qui restaient dans mon assiette à réprimer des hauts le cœur qui menaçaient de se transformer rapidement en vomi de pigeon.
La nourriture, c'est vachement psychologique, tout de même.
Quelque chose ne vas pas.
J'ai eu un mal fou à enfiler mon polo, et je me sens la tête horriblement lourde. Je bois mon café d'un trait avec cette idée en tête, je réajuste ma cravate, non sans m'étonner d'en porter une d'ailleurs, puisque je suis traditionnellement hostile à cette horreur vestimentaire qui ne renie selon moi en rien le ridicule du nœud papillon. Et puis une cravate sur un polo rose, quelle drôle d'id...
Merde, paraphrasais-je Cambronne.
Je manque de tomber à la renverse après avoir foncé vers le premier miroir non cassé de mon appartement (chose aussi rare avec 2 chats qu'un refrain de Gainsbourg dénué de double sens odieusement salace). La « chose » que je viens de voir dans le miroir est abominable : le reflet vient de me renvoyer une image de moi aussi odieuse que regarder La Nouvelle Star sans avoir un bout de bois à mordre lorsqu'un candidat massacre 74', 75' et que le Jury lui tombe scandaleusement dans les bras.
On reconnaît mon visage, mais il est perdu au milieu d'une marée de graisse qui en triple son volume, de peau qui pend, un peu comme Maïté mais en plus expressif tout de même. J'ai l'impression de voir cette émission sur Canal où seuls les yeux et les lèvres bougent, le reste étant inerte à faire plus peur qu'un film Français tentant de (mal) plagier Ocean's Eleven.
« Brune, au secours, je suis gros ! »
La brune vaque à ses occupations, visiblement peu décontenancée par le constat affolé que je viens de faire, probablement déjà résignée à cette idée, même.
Je vois dans le miroir un moi au visage rond et triplé de volume, qui semble même s'arrondir.
« Je ... je fais une allergie ? »
Mes yeux commencent à se gonfler, tandis que la couleur de mon visage vire au rose écœurant, type maison poupée Barbie.
« Mnnnnnffff ! »
La cravate a disparue sous la graisse du visage, mes cheveux se sont rigidifiés en une crête ridicule sur le crâne, tandis que j'explose littéralement dans mon polo rose.
Je viens de me transformer en Boubou.
(...)
Y'a des cauchemars qui marquent, tout de même.
Plus jamais, jamais je ne regarde Dragon Ball Z sur Youtube avant de m'endormir.
NB : Pour un peu, mon précédent rêve psychédélique sur le thème du Parrain et des Tortues Ninja me semblait moins déjanté, c'est dire.