12 mars 2007
1
12
/03
/mars
/2007
23:00
Une causerie de Mandy
Je suis plongée dans un bouquin de merde en ce moment. Fallait trouver à occuper les 3 heures de vol Manchester-Marseille, sans compter l’attente interminable à l’aéroport, et le retard de l’avion. Direction donc le WHSmith où je pioche au hasard dans la pile « £5 and less », remplie de littérature profonde, le magnifique, « original and moving » Smashed – Growing Up A Drunk Girl. Banale auto-briographie d’une adolescente qui tombe dans l’alcoolisme. N’empêche, en étant une fille, et en étant un tout p’tit peu (un tout p’tit peu) habituée à la boisson, on est bien forcée d’admettre qu’on s’y reconnaît dans ce personnage.
Moi je m’y suis reconnue surtout au moment où l’auteur écrit : « Birth-control pills have always had an adverse affect on me. I will always try them in what the doctor assures me is the lowest possible dosage, and they will bring me to depths of anxiety, nerves and depression that I have never known. »
Je me sens tout de suite moins seule. Il y en a d’autres qui ne contrôlent plus leurs nerfs à cause de la pilule. Saleté de pilule. Je suis énervée, énervante, incontrôlable. Rien à faire. Et quand je suis comme ça tout le monde, TOUT LE MONDE m’énerve, moi en premier. Je préfère donc éviter ce supplice aux autres dans la mesure du possible et ruminer toute seule dans mon coin, à maudire les gens, n’importe quels gens, les premiers qui me viennent à l’esprit, les premiers qui osent m’adresser la parole pour, forcément, dire quelque chose d’irritant.
Il se trouve que pour mon premier jour de mauvaise humeur un ami a eu une envie subite de me parler de mon copain en termes pas forcément flatteurs. Il n’en fallait pas plus pour me remonter contre lui.
J’ai l’impression qu’il a pas envie de me voir, que je le force à dormir chez moi, à coucher avec moi, à m’inviter à des soirées où, en temps normal je n’aurais pas eu besoin de permission. Je le trouve inintéressant, je n’ai jamais réussi à avoir une conversation avec lui. Je le trouve distant, il ne m’a jamais fait un compliment (je demande pas grand-chose, mais au moins il pourrait éviter le « mais c’est pas grave, on s’en fout » quand je fais la moue en regardant mes bourrelets). Je le trouve irrespectueux, il ne s’est jamais excusé et pourtant il aurait du le faire un bon nombre de fois… Bref, qu’est-ce que je fous avec lui ? Ah oui, c’est vrai, j’ai des sentiments pour lui.
Le temps de me faire cracher tout ça, mon pote et moi avons vicieusement descendu la bouteille de vin. Et c’est le moment qu’il choisit pour m’avouer ses sentiments pour moi et essayer de m’embrasser.
MAIS NON ! Mais qu’est-ce qu’ils veulent tous ? Entre mon ex qui insiste pour venir prendre un verre chez moi depuis le début de la semaine (je le connais, après une gorgée il ne contrôle plus ses pulsions, me demande lamentablement pourquoi est-ce qu’on est plus ensemble et insiste pour qu’on se donne une seconde… ah non, troisième chance), mon briton (surnom original d’un anglais qui a duré 2-3 semaines au début de l’année) qui me harcèle sur MSN pour savoir ce que je fais et quand est-ce qu’on se fait une soirée et quand est-ce qu’il peut venir récupérer son écharpe chez moi (oubliée volontairement, au bout de la 3ème fois c’est plutôt flagrant), un anglais de l’an dernier qui veut venir me voir en France, et maintenant un bon pote (OK ça a commencé dans un lit, mais c’était y a longtemps tout ça) qui me saute dessus…
Je comprends pas ce qu’ils veulent tous, ils m’énervent. Alors que moi tout ce que je veux c’est un petit mot gentil, même un texto de mon copain. Mais non, je vais devoir me contenter des miettes. Après tout, j’ai toujours détesté les mecs collants, sur-attentionnés et mièvres. Alors de quoi je me plains.
Voilà, mon énervement s’est transformé en réflexions houleuses et vraiment pas idéales pour me remonter le moral. Du coup je suis encore plus énervée, et je ne veux plus voir un seul mec autour de moi.
Ca ne pouvait pas mieux tomber, le week-end s’annonce beau et chaud, alors je décide d’emmener mes deux meilleures amies avec moi à la mer, dans la maison de vacances familiale. L’endroit rêver pour se débarrasser des angoisses passagères.
C’était sans compter sur le soleil qui ne s’est pas montré et le vent qui a soufflé en tempête. C’était aussi sans compter sur mes copines. Putain qu’est-ce qu’elles sont chiantes quand je suis sous pilule, j’avais jamais remarqué.
D’abord j’avais bien précisé « week-end entre filles, on ne parle pas de mecs, on ne pense pas aux mecs, on se relaxe ». Je sais pas comment elles ont interprété le thème du week-end mais j’ai eu droit aux 3-4 coup de fil par jour à chéri, entrecoupés de « vi mon amoureux, je t’aime », « oh mais je t’aime toi tu le sais », « tu me manques tu me manques tu me manques » et terminés par des « ooooooh, il m’aime, je suis son ange ». Tout ça qui lance forcément des discussions sur les chéris en question et combien ils sont beaux et combien ils sont gentils et combien la bague offerte la veille est merveilleuse et comment on va élever nos enfants ensemble… STOOOOOOOP.
Je rage. Pas de jalousie (non, vraiment, ce genre de comportement m’horripile) mais de mécontentement : elles ont violé les règles.
C’est là que j’ai droit au joliment lancé « oh toi la frustrée émotionnelle de service, tu vas pas nous faire chier ».
J’en ai marre. Je sais pas ce que je veux. Je dis ne rien vouloir de tout ça, mais je me plains de ne pas l’avoir. Pression sociale.
Et pour terminer le week-end en beauté, on me demande « et toi, t’as pas eu de nouvelles de G. ? »
Merde. Je vais me faire une tisane devant Columbo ce soir.
Je suis plongée dans un bouquin de merde en ce moment. Fallait trouver à occuper les 3 heures de vol Manchester-Marseille, sans compter l’attente interminable à l’aéroport, et le retard de l’avion. Direction donc le WHSmith où je pioche au hasard dans la pile « £5 and less », remplie de littérature profonde, le magnifique, « original and moving » Smashed – Growing Up A Drunk Girl. Banale auto-briographie d’une adolescente qui tombe dans l’alcoolisme. N’empêche, en étant une fille, et en étant un tout p’tit peu (un tout p’tit peu) habituée à la boisson, on est bien forcée d’admettre qu’on s’y reconnaît dans ce personnage.
Moi je m’y suis reconnue surtout au moment où l’auteur écrit : « Birth-control pills have always had an adverse affect on me. I will always try them in what the doctor assures me is the lowest possible dosage, and they will bring me to depths of anxiety, nerves and depression that I have never known. »
Je me sens tout de suite moins seule. Il y en a d’autres qui ne contrôlent plus leurs nerfs à cause de la pilule. Saleté de pilule. Je suis énervée, énervante, incontrôlable. Rien à faire. Et quand je suis comme ça tout le monde, TOUT LE MONDE m’énerve, moi en premier. Je préfère donc éviter ce supplice aux autres dans la mesure du possible et ruminer toute seule dans mon coin, à maudire les gens, n’importe quels gens, les premiers qui me viennent à l’esprit, les premiers qui osent m’adresser la parole pour, forcément, dire quelque chose d’irritant.
Il se trouve que pour mon premier jour de mauvaise humeur un ami a eu une envie subite de me parler de mon copain en termes pas forcément flatteurs. Il n’en fallait pas plus pour me remonter contre lui.
J’ai l’impression qu’il a pas envie de me voir, que je le force à dormir chez moi, à coucher avec moi, à m’inviter à des soirées où, en temps normal je n’aurais pas eu besoin de permission. Je le trouve inintéressant, je n’ai jamais réussi à avoir une conversation avec lui. Je le trouve distant, il ne m’a jamais fait un compliment (je demande pas grand-chose, mais au moins il pourrait éviter le « mais c’est pas grave, on s’en fout » quand je fais la moue en regardant mes bourrelets). Je le trouve irrespectueux, il ne s’est jamais excusé et pourtant il aurait du le faire un bon nombre de fois… Bref, qu’est-ce que je fous avec lui ? Ah oui, c’est vrai, j’ai des sentiments pour lui.
Le temps de me faire cracher tout ça, mon pote et moi avons vicieusement descendu la bouteille de vin. Et c’est le moment qu’il choisit pour m’avouer ses sentiments pour moi et essayer de m’embrasser.
MAIS NON ! Mais qu’est-ce qu’ils veulent tous ? Entre mon ex qui insiste pour venir prendre un verre chez moi depuis le début de la semaine (je le connais, après une gorgée il ne contrôle plus ses pulsions, me demande lamentablement pourquoi est-ce qu’on est plus ensemble et insiste pour qu’on se donne une seconde… ah non, troisième chance), mon briton (surnom original d’un anglais qui a duré 2-3 semaines au début de l’année) qui me harcèle sur MSN pour savoir ce que je fais et quand est-ce qu’on se fait une soirée et quand est-ce qu’il peut venir récupérer son écharpe chez moi (oubliée volontairement, au bout de la 3ème fois c’est plutôt flagrant), un anglais de l’an dernier qui veut venir me voir en France, et maintenant un bon pote (OK ça a commencé dans un lit, mais c’était y a longtemps tout ça) qui me saute dessus…
Je comprends pas ce qu’ils veulent tous, ils m’énervent. Alors que moi tout ce que je veux c’est un petit mot gentil, même un texto de mon copain. Mais non, je vais devoir me contenter des miettes. Après tout, j’ai toujours détesté les mecs collants, sur-attentionnés et mièvres. Alors de quoi je me plains.
Voilà, mon énervement s’est transformé en réflexions houleuses et vraiment pas idéales pour me remonter le moral. Du coup je suis encore plus énervée, et je ne veux plus voir un seul mec autour de moi.
Ca ne pouvait pas mieux tomber, le week-end s’annonce beau et chaud, alors je décide d’emmener mes deux meilleures amies avec moi à la mer, dans la maison de vacances familiale. L’endroit rêver pour se débarrasser des angoisses passagères.
C’était sans compter sur le soleil qui ne s’est pas montré et le vent qui a soufflé en tempête. C’était aussi sans compter sur mes copines. Putain qu’est-ce qu’elles sont chiantes quand je suis sous pilule, j’avais jamais remarqué.
D’abord j’avais bien précisé « week-end entre filles, on ne parle pas de mecs, on ne pense pas aux mecs, on se relaxe ». Je sais pas comment elles ont interprété le thème du week-end mais j’ai eu droit aux 3-4 coup de fil par jour à chéri, entrecoupés de « vi mon amoureux, je t’aime », « oh mais je t’aime toi tu le sais », « tu me manques tu me manques tu me manques » et terminés par des « ooooooh, il m’aime, je suis son ange ». Tout ça qui lance forcément des discussions sur les chéris en question et combien ils sont beaux et combien ils sont gentils et combien la bague offerte la veille est merveilleuse et comment on va élever nos enfants ensemble… STOOOOOOOP.
Je rage. Pas de jalousie (non, vraiment, ce genre de comportement m’horripile) mais de mécontentement : elles ont violé les règles.
C’est là que j’ai droit au joliment lancé « oh toi la frustrée émotionnelle de service, tu vas pas nous faire chier ».
J’en ai marre. Je sais pas ce que je veux. Je dis ne rien vouloir de tout ça, mais je me plains de ne pas l’avoir. Pression sociale.
Et pour terminer le week-end en beauté, on me demande « et toi, t’as pas eu de nouvelles de G. ? »
Merde. Je vais me faire une tisane devant Columbo ce soir.