6 octobre 2006
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19:24
Mardi après midi .
J’ai eu le sentiment l’espace d’un long et douloureux moment de me retrouver a la place de Gaz , l’organisateur d’un strip-tease navrant dans The Full Monty qui arrivé au but (convaincre ses amis de s’humilier a vie en public , personnellement je n’ai jamais réussi) , se dégonfle et recherche la formule adéquate pour dire sans vexer personne : « désolé , mais finalement j’ai changé d’avis » .
Pas plus que Gaz , je n’ai pas trouvé de formule magique pour dire a l’agent immobilier montrant d’évidents signes de nervosité au moment du règlement de notre dossier (après environ une dizaine de petites difficultés administratives , dont essentiellement quelques menus oublis de ma part ...) que finalement , l’idée de rester dans mon T1 rue Palaprat me semblait pas si mauvaise que cela .
Les gens se vexent si facilement …
(…)
Mercredi .
J’ai passé la matinée a faire la revue des différentes possibilités s’offrant a moi , des plus sérieuses aux plus folkloriques . Dire a Clément et Antoine que je ne pouvais pas partir de chez moi car mes chaussures avaient disparues dans l’amoncellement immonde de mes affaires bordéliquement éparpillées ; assener a l’agence immobilière que mes papiers sont truqués et que je n’ai , des lors et bien évidemment , pas de tonton millionnaire comme caution ; partir d’urgence en Argentine faire une enquête sur la reproduction des koalas …
Vous avez bien lu koala , j’avais précisé « même les possibilités folkloriques » .
13h arrivant sans que je sois parvenu a trouver une heureuse conclusion a mes hésitations post signature du bail (j’aurais pu écrire hésitations tardives , mais cela ne m’était pas assez en évidence a mon goût la tardivité de mes hésitations) , et après avoir poussé un soupir de résignation bien contrit , j’enfilais mes guêtres et me mettais en devoir de partir à la chasse aux koalas cartons .
Après tout , mon préavis rue Palaprat n’avait pris fin que 3 jours plus tôt .
Une des sociétés pour lesquelles je bosse étant spécialisée dans la vente de matériel de déménagement , je décidais de passer par leurs services , pensant plutôt naïvement qu’une bonne formule au moment de régler la petite note me permettrait d’avoir une ristourne honnête , et qui surtout me ferait oublier que j’ai fait 15km sous une pluie battante et dans des embouteillages hollywoodiens pour chercher du matériel que j’aurais trouvé a 5 minutes de chez moi .
« Je suis le raseur qui vous appelle le dimanche quand un de vos clients a une question idiote» n’était tout compte fait pas la « formule adéquate » . Les ai payés cher mes cartons .
(…)
Rentré chez moi , je repoussais une dernière fois le fatidique moment . Allez , une dernière cigarette qui va me faire cracher un peu plus mes poumons (je suis malade depuis 2 semaines, une horreur) … Hop , un petit café , qui va me permettre d’aller harceler une dernière fois mes futurs anciens voisins en leur demandant un peu de sucre …
Je gage qu’a l’heure ou j’écris ces lignes , plusieurs bouchons ont sauté rue Palaprat .
Au fur et a mesure que je remplissais mes cartons , je me demandais a quel moment mon appartement ne serait plus mon appartement . Mon ordi emballé , tout était encore normal . Mes 300 quintaux de bouquins empaquetés , Palaprat était toujours Palaprat . Le fond de teint planqué au plus profond d’un carton marqué d’une croix rouge pour que personne d’autre ne l’ouvre , j’étais toujours chez moi .
… mais lorsque mon immense Tigrou de 2 mètres de haut (« emprunté » a l’UGC du coin) a pris a son tour place dans ma voiture , la paroi désespérément vide de ce qui fut mon antre ne témoignait que trop que la vie venait de cesser entre ces 4 murs .
… Moi ? Grandir ? Pour quoi faire ?
J’ai eu le sentiment l’espace d’un long et douloureux moment de me retrouver a la place de Gaz , l’organisateur d’un strip-tease navrant dans The Full Monty qui arrivé au but (convaincre ses amis de s’humilier a vie en public , personnellement je n’ai jamais réussi) , se dégonfle et recherche la formule adéquate pour dire sans vexer personne : « désolé , mais finalement j’ai changé d’avis » .
Pas plus que Gaz , je n’ai pas trouvé de formule magique pour dire a l’agent immobilier montrant d’évidents signes de nervosité au moment du règlement de notre dossier (après environ une dizaine de petites difficultés administratives , dont essentiellement quelques menus oublis de ma part ...) que finalement , l’idée de rester dans mon T1 rue Palaprat me semblait pas si mauvaise que cela .
Les gens se vexent si facilement …
(…)
Mercredi .
J’ai passé la matinée a faire la revue des différentes possibilités s’offrant a moi , des plus sérieuses aux plus folkloriques . Dire a Clément et Antoine que je ne pouvais pas partir de chez moi car mes chaussures avaient disparues dans l’amoncellement immonde de mes affaires bordéliquement éparpillées ; assener a l’agence immobilière que mes papiers sont truqués et que je n’ai , des lors et bien évidemment , pas de tonton millionnaire comme caution ; partir d’urgence en Argentine faire une enquête sur la reproduction des koalas …
Vous avez bien lu koala , j’avais précisé « même les possibilités folkloriques » .
13h arrivant sans que je sois parvenu a trouver une heureuse conclusion a mes hésitations post signature du bail (j’aurais pu écrire hésitations tardives , mais cela ne m’était pas assez en évidence a mon goût la tardivité de mes hésitations) , et après avoir poussé un soupir de résignation bien contrit , j’enfilais mes guêtres et me mettais en devoir de partir à la chasse aux koalas cartons .
Après tout , mon préavis rue Palaprat n’avait pris fin que 3 jours plus tôt .
Une des sociétés pour lesquelles je bosse étant spécialisée dans la vente de matériel de déménagement , je décidais de passer par leurs services , pensant plutôt naïvement qu’une bonne formule au moment de régler la petite note me permettrait d’avoir une ristourne honnête , et qui surtout me ferait oublier que j’ai fait 15km sous une pluie battante et dans des embouteillages hollywoodiens pour chercher du matériel que j’aurais trouvé a 5 minutes de chez moi .
« Je suis le raseur qui vous appelle le dimanche quand un de vos clients a une question idiote» n’était tout compte fait pas la « formule adéquate » . Les ai payés cher mes cartons .
(…)
Rentré chez moi , je repoussais une dernière fois le fatidique moment . Allez , une dernière cigarette qui va me faire cracher un peu plus mes poumons (je suis malade depuis 2 semaines, une horreur) … Hop , un petit café , qui va me permettre d’aller harceler une dernière fois mes futurs anciens voisins en leur demandant un peu de sucre …
Je gage qu’a l’heure ou j’écris ces lignes , plusieurs bouchons ont sauté rue Palaprat .
Au fur et a mesure que je remplissais mes cartons , je me demandais a quel moment mon appartement ne serait plus mon appartement . Mon ordi emballé , tout était encore normal . Mes 300 quintaux de bouquins empaquetés , Palaprat était toujours Palaprat . Le fond de teint planqué au plus profond d’un carton marqué d’une croix rouge pour que personne d’autre ne l’ouvre , j’étais toujours chez moi .
… mais lorsque mon immense Tigrou de 2 mètres de haut (« emprunté » a l’UGC du coin) a pris a son tour place dans ma voiture , la paroi désespérément vide de ce qui fut mon antre ne témoignait que trop que la vie venait de cesser entre ces 4 murs .
… Moi ? Grandir ? Pour quoi faire ?