28 juillet 2006
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19:58
Lundi soir .
J’allais retrouver la Julie , auteur du mail qui avait réussi l’incroyable miracle de me faire entrouvrir les yeux un lundi a 10h du matin sans l’aide d’un café ou du levier d’Archimède , chez tonton ou il était prévu que je passe un brin de soirée en son aimable compagnie .
La présence de sa colloc et d’un ami kéké de cette dernière m’apparaissant en revanche nettement , nettement moins aimable .
Ces derniers ayant le bonheur de partir prématurément , c’est à dire avant que je me laisse aller a une agressivité sans cesse renouvelée envers les abrutis n’ayant pas compris que les lunettes de soleil le soir sont d’une inutilité qu’aussi inutile que grotesque , je pouvais me rapprocher enfin de la Julie et voir si mes écrits pouvaient réellement compenser par eux mêmes mon apparence physique que sans fausse modestie je qualifierais de banale .
Tout commentaire désagréable excèdant mon propre jugement déjà assassin se paierait durement .
Ayant compris que j’avais une chance de ne pas me prendre un râteau trop cruel si je me laissais aller a un geste sans équivoque comme et par exemple approcher ses lèvres a moins d’une distance de 2 cm , je tentais une manœuvre sournoise totalement improvisée , en amenant le sujet sur nos tailles respectives .
Il me sera quand même arrivé une fois ou deux d’être conséquemment plus grand qu’une copine . Sur 39 fois , ok …
« Ce n’est pas possible , on a tant de différence en taille ? Lève toi , je veux comparer ... »
La coutume veut que pour comparer on se mette épaule contre épaule . Je me suis plus judicieusement mis en face d’elle pour n’avoir plus qu’a me pencher et l’embrasser .
Je le concède : je suis très , très content de moi sur ce coup la .
La soirée se prolongeait jusqu'à 4h du matin sur les berges , ou chaque fois que d’aventure j’y pousse mon chemin , ma mémoire m’agresse sauvagement pour me rappeler qu’a tel endroit , j’étais avec telle ou telle copine dans certaines circonstances , parfois outrageusement contestables .
Un peu comme quand alors que nous roulions des pelles de plus en plus poussées , Mélanie m’avait dit sans que j’en comprenne l’exacte portée « sort la » .
Je m’en voudrais a vie . Fin de la parenthèse .
Le lendemain , Julie partait pour Paris , non sans avoir répondu a ma question posée négligemment mais avec une envie assez mal dissimulée « ais je une chance de te revoir » par un « oui » répondu avec un sourire trop large pour être honnête …
(…)
Le reste de la semaine , je passais mon temps a refreiner les exclamations enthousiasmées et autres consternants délires de mes amis ayant eu vent de l’histoire , répétant a l’envie que de mémoire , je n’avais jamais connu une seule relation commencant sur un soir et non suivie d’un deuxième soir consécutif faute d’une compatibilité d’agendas a défaut d’amoureuse .
Rien ne me fait plus marrer que les gens affirmant être amoureux d’une personne sans jamais pour autant être sortie avec cette dernière . C’est une conception qui me laisse pantois , pour ne pas concéder narquois .
N’imaginant pas un instant une Julie (je concède que j’avais un apriori aussi négatif que positif sur le prénom , bien que cherchant plusieurs fois dans notre soirée a l’utiliser a tord et a travers juste pour le plaisir de le prononcer) attendre patiemment de me retrouver a son retour , je revoyais sans trop d’état d’ame la petite pharmacienne a qui j’avais glissé mon prénom dans son sac dans le train de Bayonne , quelques semaines plus tôt .
Si gouverner c’est prévoir , ne pas se retrouver tragiquement célibataire c’est explorer toutes les pistes qui pourraient l’éviter un jour ou l’autre …
En l’espace d’une soirée , le mythe de la petite pharmacienne s’érodait plus qu’un bloc calcaire plongé a l’année sous les chutes du Niagara . Elle prenait une entrée a laisser sur sa faim un somalien anorexique et incroyablement difficile , buvait de l’eau et uniquement de l’eau , portait des chaussures ô combien humiliantes puisque me donnant 5cm de moins qu’elle , et enfin , alors que je lui faisais un massage de 2h et que je voyais passer avec un pincement au cœur « le fantasme d’amphi » au bras d’un type insupportable au possible , m’avouait son amour impossible (1 an et demi a soupirer , pour moi c’est impossible , oui) pour le pharmacien d’en face .
Je n’ai pas répondu a son sms « il m’a semblé que tu étais crispé sur la fin » …
(…)
Ce n’est que justice , mais bien que guère étonné , j’ai pu lire ce matin en rentrant chez moi le mail suivant :
Je suis désolée .Tu avais raison en disant que je rencontrerai quelqu'un à Paris. Mais pourquoi tout n'est pas comme dans le monde de Martine et surtout pourquoi y'a-t-il des mecs partout ? Toujours est-il que nous avions chacun zéro gramme d'alcool dans le sang la première fois que nous nous sommes embrassés.
En tout cas à bientôt, je ne sais où tout ça va me mener, je continuerai à me délecter de tes posts sur ton blog.
Bises,
ju
J’avais anticipé , mais pas assez efficacement , je le concède .
C’est con , elle était bien cette Julie . Enfin c’était une Julie , c’est tout …
J’allais retrouver la Julie , auteur du mail qui avait réussi l’incroyable miracle de me faire entrouvrir les yeux un lundi a 10h du matin sans l’aide d’un café ou du levier d’Archimède , chez tonton ou il était prévu que je passe un brin de soirée en son aimable compagnie .
La présence de sa colloc et d’un ami kéké de cette dernière m’apparaissant en revanche nettement , nettement moins aimable .
Ces derniers ayant le bonheur de partir prématurément , c’est à dire avant que je me laisse aller a une agressivité sans cesse renouvelée envers les abrutis n’ayant pas compris que les lunettes de soleil le soir sont d’une inutilité qu’aussi inutile que grotesque , je pouvais me rapprocher enfin de la Julie et voir si mes écrits pouvaient réellement compenser par eux mêmes mon apparence physique que sans fausse modestie je qualifierais de banale .
Tout commentaire désagréable excèdant mon propre jugement déjà assassin se paierait durement .
Ayant compris que j’avais une chance de ne pas me prendre un râteau trop cruel si je me laissais aller a un geste sans équivoque comme et par exemple approcher ses lèvres a moins d’une distance de 2 cm , je tentais une manœuvre sournoise totalement improvisée , en amenant le sujet sur nos tailles respectives .
Il me sera quand même arrivé une fois ou deux d’être conséquemment plus grand qu’une copine . Sur 39 fois , ok …
« Ce n’est pas possible , on a tant de différence en taille ? Lève toi , je veux comparer ... »
La coutume veut que pour comparer on se mette épaule contre épaule . Je me suis plus judicieusement mis en face d’elle pour n’avoir plus qu’a me pencher et l’embrasser .
Je le concède : je suis très , très content de moi sur ce coup la .
La soirée se prolongeait jusqu'à 4h du matin sur les berges , ou chaque fois que d’aventure j’y pousse mon chemin , ma mémoire m’agresse sauvagement pour me rappeler qu’a tel endroit , j’étais avec telle ou telle copine dans certaines circonstances , parfois outrageusement contestables .
Un peu comme quand alors que nous roulions des pelles de plus en plus poussées , Mélanie m’avait dit sans que j’en comprenne l’exacte portée « sort la » .
Je m’en voudrais a vie . Fin de la parenthèse .
Le lendemain , Julie partait pour Paris , non sans avoir répondu a ma question posée négligemment mais avec une envie assez mal dissimulée « ais je une chance de te revoir » par un « oui » répondu avec un sourire trop large pour être honnête …
(…)
Le reste de la semaine , je passais mon temps a refreiner les exclamations enthousiasmées et autres consternants délires de mes amis ayant eu vent de l’histoire , répétant a l’envie que de mémoire , je n’avais jamais connu une seule relation commencant sur un soir et non suivie d’un deuxième soir consécutif faute d’une compatibilité d’agendas a défaut d’amoureuse .
Rien ne me fait plus marrer que les gens affirmant être amoureux d’une personne sans jamais pour autant être sortie avec cette dernière . C’est une conception qui me laisse pantois , pour ne pas concéder narquois .
N’imaginant pas un instant une Julie (je concède que j’avais un apriori aussi négatif que positif sur le prénom , bien que cherchant plusieurs fois dans notre soirée a l’utiliser a tord et a travers juste pour le plaisir de le prononcer) attendre patiemment de me retrouver a son retour , je revoyais sans trop d’état d’ame la petite pharmacienne a qui j’avais glissé mon prénom dans son sac dans le train de Bayonne , quelques semaines plus tôt .
Si gouverner c’est prévoir , ne pas se retrouver tragiquement célibataire c’est explorer toutes les pistes qui pourraient l’éviter un jour ou l’autre …
En l’espace d’une soirée , le mythe de la petite pharmacienne s’érodait plus qu’un bloc calcaire plongé a l’année sous les chutes du Niagara . Elle prenait une entrée a laisser sur sa faim un somalien anorexique et incroyablement difficile , buvait de l’eau et uniquement de l’eau , portait des chaussures ô combien humiliantes puisque me donnant 5cm de moins qu’elle , et enfin , alors que je lui faisais un massage de 2h et que je voyais passer avec un pincement au cœur « le fantasme d’amphi » au bras d’un type insupportable au possible , m’avouait son amour impossible (1 an et demi a soupirer , pour moi c’est impossible , oui) pour le pharmacien d’en face .
Je n’ai pas répondu a son sms « il m’a semblé que tu étais crispé sur la fin » …
(…)
Ce n’est que justice , mais bien que guère étonné , j’ai pu lire ce matin en rentrant chez moi le mail suivant :
Je suis désolée .Tu avais raison en disant que je rencontrerai quelqu'un à Paris. Mais pourquoi tout n'est pas comme dans le monde de Martine et surtout pourquoi y'a-t-il des mecs partout ? Toujours est-il que nous avions chacun zéro gramme d'alcool dans le sang la première fois que nous nous sommes embrassés.
En tout cas à bientôt, je ne sais où tout ça va me mener, je continuerai à me délecter de tes posts sur ton blog.
Bises,
ju
J’avais anticipé , mais pas assez efficacement , je le concède .
C’est con , elle était bien cette Julie . Enfin c’était une Julie , c’est tout …
