10 février 2006
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Lille, Décembre 2005
L’essuie-glaces fonctionne pourtant il ne pleut plus. Je ne sais pas pourquoi mais ce bruit régulier m’exaspère. L’habitacle de la voiture est étouffant. Une chaleur insupportable pour moi qui porte encore mon manteau et mon écharpe et qui suis comme engoncé sur ce fauteuil trop rapproché du tableau de bord.
Entre hier soir et ce matin il (le nouvel employeur , ndrl) a trouvé le temps de faire laver la voiture. Il m’a pourtant déposé à l’hôtel après vingt heures. Il n’a donc pas de vie de famille cet idiot ?
Je suis dans la voiture depuis deux minutes. Comme à un enfant qu’on dépose
à l’école on demande de réciter la leçon du jour, il me demande, à brûle-pourpoint, de lui donner le texte de loi sur l’amiante dans les bâtiments publics.
C’est le meilleur moyen pour que je ne le sache plus et que se brouillent, dans ma mémoire, tous ces textes et décrets que j’ai regardés hier dans mon lit en même temps que je visionnais un mauvais film à la télévision tout en téléphonant à Toulouse et sans doute en cirant mes chaussures.
Le ton est insupportable. Ma colère monte au diapason de son discours : « cela fait huit jours que vous êtes là, il faut mettre le turbo, il faut se poser les bonnes questions, vous devriez connaître ces textes, hier vous avez confondu la loi sur le plomb dans les revêtements et celle du plomb hydrique, ce n’est pas sérieux, à votre âge… ».
Soudain je serre le frein à mains. La voiture chasse de l’arrière mais il redresse. La voiture qui nous suit klaxonne furieusement. « Vous n’avez pas à me parler comme ça, vous m’entendez ? je vous interdit de me parler comme ça » dis-je hors de moi.
Un peu estomaqué de ma réaction il reprend vite le dessus et continue sa litanie de reproches auxquels il ajoute cette perte de sang froid qu’il interprète comme une impossibilité qui serait mienne d’accepter la critique. J’ai repris mes esprits, je le regarde froidement et me demande silencieusement si je le supporterais encore longtemps. Dans ma tête s’agite les pensées les plus étranges : à quelle heure le prochain avion pour la ville rose ? et si je lui donnais un énorme coup de poing ? (devant un tel abruti Papa ne se serait pas posé la question longtemps), le maigre salaire qui est alloué au poste vaut-il la peine d’accepter de travailler avec cet abruti ? est-ce digne « à mon âge » d’accepter d’être traité comme ça ? si je pars séance tenante que pensera Catherine ? et Patrick ? Il m’a laissé réfléchir et semble disposé à se taire. J’en profite pour regarder la ville.
Elle est d’autant plus belle que mon guide se tait enfin.
Etant d'humeur exécrable , j'ai préféré laisser la parole a Nico Senior ...
Petite ressemblance dans le style , non ?
L’essuie-glaces fonctionne pourtant il ne pleut plus. Je ne sais pas pourquoi mais ce bruit régulier m’exaspère. L’habitacle de la voiture est étouffant. Une chaleur insupportable pour moi qui porte encore mon manteau et mon écharpe et qui suis comme engoncé sur ce fauteuil trop rapproché du tableau de bord.
Entre hier soir et ce matin il (le nouvel employeur , ndrl) a trouvé le temps de faire laver la voiture. Il m’a pourtant déposé à l’hôtel après vingt heures. Il n’a donc pas de vie de famille cet idiot ?
Je suis dans la voiture depuis deux minutes. Comme à un enfant qu’on dépose
à l’école on demande de réciter la leçon du jour, il me demande, à brûle-pourpoint, de lui donner le texte de loi sur l’amiante dans les bâtiments publics.
C’est le meilleur moyen pour que je ne le sache plus et que se brouillent, dans ma mémoire, tous ces textes et décrets que j’ai regardés hier dans mon lit en même temps que je visionnais un mauvais film à la télévision tout en téléphonant à Toulouse et sans doute en cirant mes chaussures.
Le ton est insupportable. Ma colère monte au diapason de son discours : « cela fait huit jours que vous êtes là, il faut mettre le turbo, il faut se poser les bonnes questions, vous devriez connaître ces textes, hier vous avez confondu la loi sur le plomb dans les revêtements et celle du plomb hydrique, ce n’est pas sérieux, à votre âge… ».
Soudain je serre le frein à mains. La voiture chasse de l’arrière mais il redresse. La voiture qui nous suit klaxonne furieusement. « Vous n’avez pas à me parler comme ça, vous m’entendez ? je vous interdit de me parler comme ça » dis-je hors de moi.
Un peu estomaqué de ma réaction il reprend vite le dessus et continue sa litanie de reproches auxquels il ajoute cette perte de sang froid qu’il interprète comme une impossibilité qui serait mienne d’accepter la critique. J’ai repris mes esprits, je le regarde froidement et me demande silencieusement si je le supporterais encore longtemps. Dans ma tête s’agite les pensées les plus étranges : à quelle heure le prochain avion pour la ville rose ? et si je lui donnais un énorme coup de poing ? (devant un tel abruti Papa ne se serait pas posé la question longtemps), le maigre salaire qui est alloué au poste vaut-il la peine d’accepter de travailler avec cet abruti ? est-ce digne « à mon âge » d’accepter d’être traité comme ça ? si je pars séance tenante que pensera Catherine ? et Patrick ? Il m’a laissé réfléchir et semble disposé à se taire. J’en profite pour regarder la ville.
Elle est d’autant plus belle que mon guide se tait enfin.
Etant d'humeur exécrable , j'ai préféré laisser la parole a Nico Senior ...
Petite ressemblance dans le style , non ?