Seule une petite amie a une chance de me réveiller le matin . Et encore …
J’ai passé des années a me réveiller en sursaut allées Jean Jaurès , réveillé que je l’étais par mon daron trouvant que 9h du matin était une heure maximale pour se lever (le fait que je me sois couché a 6h n’y changeant rien) , et passant les quelques minutes qui suivaient a agoniser jusqu'à ce que le premier café de la journée commence , enfin , a faire de l’effet .
Une dizaine d’autres ponctuaient la journée afin de me maintenir dans une activité parfois plus efficace que celle d’un lémurien en période d’hibernation .
Alors que je me réveillais rue Palaprat , en ce début d’été 2005 , je passais de longues minutes a contempler mon appartement sous toutes ses coutures immaculées (en cette lointaine époque) , souriant en poussant des « Mais ? Mais ? je ne suis pas allées Jean Jaurès ? Ah ! Mais je suis con ! J’ai mon appartement maintenant ! » .
J’ai passé une soixantaine de jours a me réveiller ainsi . On s’amuse comme on peut .
(…)
Un soir particulièrement épique de Juin (cf ) , j’ai donné mon préavis pour la rue Palaprat , avec la ferme intention de faire une collocation avec Ben , mais me réservant au cas ou la possibilité de la faire avec d’autres amis , Antoine et Clément , dans l’éventualité somme toute envisageable que Ben me laisse tomber en rase campagne .
C’est naturellement a 10 jours de la fin de mon préavis que Ben , après que je l’ai longuement questionné sur la question , m’a avoué qu’il ne pouvait finalement pas prendre un appartement .
Si gouverner c’est prévoir , prévoir avec Ben c’est trouver une solution de rechange . CQFD .
Après avoir appelé dans l’urgence mes proprios pour leur demander s’il leur était désagréable que finalement je reste un petit mois de plus (la question posée a mes voisins aurait rencontré une réponse selon toute probabilité très différente . Sinon radicalement différente) , je me mettais a la recherche d’un T4 en compagnie de mes 2 nouveaux futurs colocataires .
Ils ignorent heureusement qu’ils risquent de voir leur vie figurer dans la saison 2 du blog .
… Je ne suis pas d’une patience remarquable . J’avoue que après que l’on ait visité un premier appartement sympa derrière la médiathèque , pas cher , bien aménagé , et libre de suite , et qu’ils fassent une moue aussi explicite que celle d’un détenu mineur a qui l’on ferait la proposition de prendre une douche en présence de pédophiles récidivistes , j’ai commencé a envisager plus que sérieusement de rappeler mes proprios pour leur dire que j’allais conserver la rue Palaprat , tout compte fait . Et ce malgré l’évident désespoir de mes voisins .
Non parce que bon , considérer que 8 minutes du Capitole a pieds comme , je cite , « trop loin du centre » , j’ai quand même trouvé plus excessifs que moi , ce que je pensais , pour être franc , difficilement concevable .
Ma barrière psychologique se situant en ce qui me concerne a 10 minutes du centre .
J’attendais donc qu’ils jettent l’éponge pour me mettre a la recherche de bons arguments histoire de faire oublier les non moins mauvais que j’avais servi a mes proprios pour leur faire passer la pilule de mon départ anticipé .
Oui , je sais , je fais de -trop- longues phrases .
Je m’étais moi-même quasiment convaincu par ma propre argumentation lorsque Clément et Antoine m’informaient avoir visité et posé une option sur la perle rare , un T4 place Esquirol . Sans moquette , ce qui est indéniablement un argument .
Pour que je sois « retourné » aussi vite avec un seul appel , la soupe que je comptais sortir a mes proprios n’aurait probablement jamais rencontré que leurs sarcasmes .
Je me réveille depuis tout les jours en observant mon appartement sous toutes ses coutures , tentant de dédaigner les petits bouts de verres , traces de brûlures et autres traces désobligeantes de mon passage rue Palaprat , et me disant dans ma tête « Mais ? Mais ? je ne récupérerais jamais ma caution ! »
J’ai drôlement mûri , pas a dire …