18 septembre 2006
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16:27
La première chose qui m’a angoissé a mon arrivée rue Palaprat , a été l’absence significative d’une chose a laquelle je suis non seulement habitué , mais également affreusement dépendant : le bruit .
J’y ai remédié en en devenant le premier producteur local .
Très sérieusement (« What Else ? ») , ayant été habitué depuis mon plus jeune age a vivre au centre de villes aussi peu bruyantes que démesurées , je ne saurais aujourd’hui résider a plus de 10 minutes de la place du Capitole , la campagne ayant une tendance a me faire méchamment braire et seule l’odeur de gasoil ayant une vertu apaisante pour mon odorat si délicat .
De toute façon , le gazouillement des oiseaux me provoque des pulsions haineuses incontrôlables .
(…)
Dimanche .
Mon père m’avait fait part de son désir d’éviter de prendre la navette pour l’aéroport le lendemain , ayant vécu il y’a quelques temps des expériences plutôt douloureuses en la matière (cf : 4 Septembre - Le Père du Petit Nicolas ) . Aussi m’étais je gaiement proposé pour l’accompagner a l’aéroport , n’hésitant que rarement à augmenter mon capital bonnes actions auprès de mon daron .
Ce capital ne me sera que trop utile quand mon père découvrira l’une ou l’autre des quelques conneries que je pourrais encore avoir omis de lui signaler .
Seulement , dans mon enthousiasme effréné , je n’avais pas réalisé que mon père fait partie des malheureux qui , contrairement aux gens raisonnés considérant qu’il va de soit de prendre l’avion a une heure normale (c'est-à-dire permettant d’arriver 20 minutes en avance a son rdv) , prennent l’avion avec une certaine quantité de sécurités qui , certes louables , au final semblent un brin excessives .
Jugez plutôt : 20 minutes pour une douche , 15 pour un café , 5 de plus au cas ou il y’aurait une tache de café intempestive , 18 minutes au cas ou la voiture refuserait de démarrer , 16 si les feux rouges avaient le malheur de tous l’êtres (rouges , quelle question) , 32 au cas ou un terroriste aurait décidé de courir sur les pistes de Blagnac …
Je vous laisse faire le calcul , je le trouve déjà effrayant a vue d’œil .
Bref , mon père croyant peu en mes chances de me lever a 5h du matin , ce qui somme toute est vexant quoique plutôt réaliste , il accepta ma proposition de l’accompagner , a la seule condition que je dorme sous le toit familial , histoire qu’il puisse s’assurer de mon réveil par lui même , donc dit autrement , que je me fasse réveiller au clairon , comme au bon vieux temps .
Bon vieux mais lointain , heureusement .
(…)
C’est ainsi que je me retrouvais cette nuit de dimanche a lundi dans cette chambre , qui fut la mienne il y’a encore un an et quelques , et qui aujourd’hui est si vide que peu de personnes pourraient se douter des choses parfois invraisemblables qui s’y produisirent .
Elle a beaucoup vécu .
Après avoir délogé ma sœur de l’ordinateur familial a force d’intimidations répétées (« Marine , je ne t’aurais pas prêté 30 euros il y’a 3 mois ? ») , ordinateur qui ne pourrait être plus lent qu’il ne l’est que si une personne ayant du temps a perdre s’amusait a lui retirer son processeur , je passais quelques minutes a palabrer sur msn avec ma petite amie , sur des sujets aussi divers que « quand est ce qu’on se voit » , « tes divines fesses me manquent , toi aussi d’ailleurs » , ou encore « quand est ce que je peux étriper ton ex » .
Avec une certaine tendance a me répéter sur ce dernier point .
Une fois que ma douce et tendre fut partie dormir du sommeil des justes , je me retrouvais seul avec mes souvenirs . Ah , cette chambre … j’y ai tout connu . Les dimanches soirs a prier que mes parents se décident enfin a aller se coucher avant le début du film de M6 (je soupçonnais mon père de retarder rien que me contrarier , il en aurait été capable) , les soirs ou je faisais venir discrètement ma copine après qu’une tante ait insidieusement insinué dans le cerveau de mon père qu’il n’était pas normal qu’il accepte que j’invite des copines a dormir (je lui en veux encore , quoique ça donnait un certain charme a ces équipées nocturnes) , les jours de mal a l’aise soudain , quand je devais expliquer a ma sœur encore naïve -a l’époque- que j’étais très enrhumé et que c’était pour cela qu’il y’avait autant de mouchoirs sous mon lit (sic.) … J’en passe mais il y’en aurait pour quelques années a tout raconter .
Au moins autant que pour une simple lecture d’un texte concernant la privatisation de GDF . C’est dire .
(…)
Mon père est la seule personne sur terre qui soit capable de me réveiller juste en ouvrant la porte de ma chambre . Cela donne un phénomène assez curieux , un peu comme lorsque Gaston invente un système de ressort pour se réveiller au moment de l’arrivée impromptue de Prunelle : moi , je me réveille en sursaut , comme éjecté violemment du lit alors que mon père n’a pas encore fini d’articuler un bonjour qui porte mal son nom .
Je me suis vengé en le rendant un peu blanc de par ma conduite sur le trajet de l’aéroport . Na .
Je suis rentré rue Palaprat , un peu tristement . Se retrouver chez ses parents , c’est perdre d’un coup les années passées après 16 ans , se retrouver le petit garçon blondinet et gaffeur que j’étais et qui aujourd’hui se pose tant de questions sur son avenir qu’il en ferait passer Houellebecq comme un simple journaliste a peine digne de bosser pour Métro .
M’en fous . Je « réussirais » .
Et je rachèterais l’appartement des allées Jean Jaurès , que j’ai le plaisir un jour de faire subir a un petit Nicolas des réveils au clairon , comme « au bon vieux temps » …
J’y ai remédié en en devenant le premier producteur local .
Très sérieusement (« What Else ? ») , ayant été habitué depuis mon plus jeune age a vivre au centre de villes aussi peu bruyantes que démesurées , je ne saurais aujourd’hui résider a plus de 10 minutes de la place du Capitole , la campagne ayant une tendance a me faire méchamment braire et seule l’odeur de gasoil ayant une vertu apaisante pour mon odorat si délicat .
De toute façon , le gazouillement des oiseaux me provoque des pulsions haineuses incontrôlables .
(…)
Dimanche .
Mon père m’avait fait part de son désir d’éviter de prendre la navette pour l’aéroport le lendemain , ayant vécu il y’a quelques temps des expériences plutôt douloureuses en la matière (cf : 4 Septembre - Le Père du Petit Nicolas ) . Aussi m’étais je gaiement proposé pour l’accompagner a l’aéroport , n’hésitant que rarement à augmenter mon capital bonnes actions auprès de mon daron .
Ce capital ne me sera que trop utile quand mon père découvrira l’une ou l’autre des quelques conneries que je pourrais encore avoir omis de lui signaler .
Seulement , dans mon enthousiasme effréné , je n’avais pas réalisé que mon père fait partie des malheureux qui , contrairement aux gens raisonnés considérant qu’il va de soit de prendre l’avion a une heure normale (c'est-à-dire permettant d’arriver 20 minutes en avance a son rdv) , prennent l’avion avec une certaine quantité de sécurités qui , certes louables , au final semblent un brin excessives .
Jugez plutôt : 20 minutes pour une douche , 15 pour un café , 5 de plus au cas ou il y’aurait une tache de café intempestive , 18 minutes au cas ou la voiture refuserait de démarrer , 16 si les feux rouges avaient le malheur de tous l’êtres (rouges , quelle question) , 32 au cas ou un terroriste aurait décidé de courir sur les pistes de Blagnac …
Je vous laisse faire le calcul , je le trouve déjà effrayant a vue d’œil .
Bref , mon père croyant peu en mes chances de me lever a 5h du matin , ce qui somme toute est vexant quoique plutôt réaliste , il accepta ma proposition de l’accompagner , a la seule condition que je dorme sous le toit familial , histoire qu’il puisse s’assurer de mon réveil par lui même , donc dit autrement , que je me fasse réveiller au clairon , comme au bon vieux temps .
Bon vieux mais lointain , heureusement .
(…)
C’est ainsi que je me retrouvais cette nuit de dimanche a lundi dans cette chambre , qui fut la mienne il y’a encore un an et quelques , et qui aujourd’hui est si vide que peu de personnes pourraient se douter des choses parfois invraisemblables qui s’y produisirent .
Elle a beaucoup vécu .
Après avoir délogé ma sœur de l’ordinateur familial a force d’intimidations répétées (« Marine , je ne t’aurais pas prêté 30 euros il y’a 3 mois ? ») , ordinateur qui ne pourrait être plus lent qu’il ne l’est que si une personne ayant du temps a perdre s’amusait a lui retirer son processeur , je passais quelques minutes a palabrer sur msn avec ma petite amie , sur des sujets aussi divers que « quand est ce qu’on se voit » , « tes divines fesses me manquent , toi aussi d’ailleurs » , ou encore « quand est ce que je peux étriper ton ex » .
Avec une certaine tendance a me répéter sur ce dernier point .
Une fois que ma douce et tendre fut partie dormir du sommeil des justes , je me retrouvais seul avec mes souvenirs . Ah , cette chambre … j’y ai tout connu . Les dimanches soirs a prier que mes parents se décident enfin a aller se coucher avant le début du film de M6 (je soupçonnais mon père de retarder rien que me contrarier , il en aurait été capable) , les soirs ou je faisais venir discrètement ma copine après qu’une tante ait insidieusement insinué dans le cerveau de mon père qu’il n’était pas normal qu’il accepte que j’invite des copines a dormir (je lui en veux encore , quoique ça donnait un certain charme a ces équipées nocturnes) , les jours de mal a l’aise soudain , quand je devais expliquer a ma sœur encore naïve -a l’époque- que j’étais très enrhumé et que c’était pour cela qu’il y’avait autant de mouchoirs sous mon lit (sic.) … J’en passe mais il y’en aurait pour quelques années a tout raconter .
Au moins autant que pour une simple lecture d’un texte concernant la privatisation de GDF . C’est dire .
(…)
Mon père est la seule personne sur terre qui soit capable de me réveiller juste en ouvrant la porte de ma chambre . Cela donne un phénomène assez curieux , un peu comme lorsque Gaston invente un système de ressort pour se réveiller au moment de l’arrivée impromptue de Prunelle : moi , je me réveille en sursaut , comme éjecté violemment du lit alors que mon père n’a pas encore fini d’articuler un bonjour qui porte mal son nom .
Je me suis vengé en le rendant un peu blanc de par ma conduite sur le trajet de l’aéroport . Na .
Je suis rentré rue Palaprat , un peu tristement . Se retrouver chez ses parents , c’est perdre d’un coup les années passées après 16 ans , se retrouver le petit garçon blondinet et gaffeur que j’étais et qui aujourd’hui se pose tant de questions sur son avenir qu’il en ferait passer Houellebecq comme un simple journaliste a peine digne de bosser pour Métro .
M’en fous . Je « réussirais » .
Et je rachèterais l’appartement des allées Jean Jaurès , que j’ai le plaisir un jour de faire subir a un petit Nicolas des réveils au clairon , comme « au bon vieux temps » …