Je suis un dangereux récidiviste.
Et mon drame, c'est que c'est dans les plans foireux que j'excelle le plus à ce niveau. Par exemple, figurez vous que j'ai gardé un souvenir impérissable de mes discussions avec mes amies du lycée puis de la fac qui me racontait, les joues cramoisies de honte et un nuage d'opprobre morale planant au dessus de leurs têtes, « comment elles avaient couché avec leur mec dans une voiture ».
Et quand bien même je rétorquais comme tout bon mâle qui se respecte « Ah-ouais-je-connais-c'est-trop-chouette », force m'est d'avouer que dans les faits, je ne connaissais pas du tout.
Le malheur de vivre en centre-ville et de se balader par conséquent à pieds.
Et d'avoir un daron qui hurlait dès que j'approchais trop de sa 307, aussi.
Faut-il qu'il soit méfiant, aussi ...
Perturbé dans mon innocence d'alors, j'ai nourri un sérieux fantasme pour la voiture, qui me conduisit entre autre il y'a 2 ans de cela à explorer en compagnie de ma brune une aire de repos d'autoroute remplie de routiers mal intentionnés, et me rendant compte que l'endroit n'était peut-être pas le plus approprié pour une partie de jambes en l'air qui ne se transforme pas en tournante des professionnels du macadam chantant « i'm singing in the rain », nous avions persévéré en quittant l'autoroute pour nous égarer en plein champs, où une voiture de flics était là encore venue nous déranger fort peu opportunément, ce qui était d'autant plus surprenant qu'il était 23h et quelques et que l'on s'attendait pas à ce que les pandores fassent pareilles heures supplémentaires.
... J'ai une naturelle propension à me considérer comme irrémédiablement maudit.
(...)
C'est au début de ce mois d'Août que j'ai enfin pu apprécier les joies de l'acte sexuel (bon dieu ce que je suis puritain dans mes termes) dans une voiture.
... Laissez moi vous dire que je suis on ne peut plus dubitatif, et que je songe à envoyer des lettres d'insultes à toutes celles qui m'ont fait fantasmer avec leurs récits idylliques mais à mon avis très probablement aussi mensongers qu'un récit de Colin Powell à l'Onu.
Parce que quoi ? A part si l'on est complètement con et que l'on conduit sa voiture à partir des places arrières, on ne peut immédiatement passer à l'acte sitôt la voiture fumante rangée sur la première place légèrement ombragée trouvée, du moins sans prendre le risque de se retrouver un volant dans le nez et le frein à main calé bien au milieu des reins, et encore, dans une hypothèse hautement optimiste.
Ce que je ne suis pas. Plus.
Dès lors, faut commencer par se la jouer Goldorak, et effectuer un transfert! stratégique des deux protagonistes vers la banquette arrière. Et après s'êtres contorsionnés pour passer entre les deux sièges jusqu'au point que l'on conçoit d'un coup très bien la vie d'un gros fumeur amputé de l'un de ses poumons, au mieux vous serez essoufflés, au pire, vous en serez quittes le lendemain pour -au mieux- un pansement sur le crane à l'endroit ou vous êtes cognés avec le plafond de la 306 (hum. C'est une exemple fortuit, évidemment), -au pire- tout connaître des affres liées au passage obligé dans un hôpital un mois d'aout et à celles induites par un médecin vous demandant comment vous avez pu vous casser ainsi 2 cotes.
Allez répondre à cette question là, tiens.
Enfin, pour ceux dont la libido autoriserait à poursuivre leurs velléités d'ordre sexuelles malgré les péripéties précédemment narrées, n'allez pas imaginer que tout cela puisse au moins se justifier par une partie de jambes en l'air que l'excitation du lieu pourrait rendre inoubliable.
Du moins si, le dialogue entendu dans une voiture à ce moment là, l'est, lui. Inoubliable.
« Aie, c'est mon pied là !
- Mais fais gaffe, tu confonds avec la poignée de la porte !
- Ouille, mon genou ...
- Ne bouge pas autant, je me prends le siège passager dans le dos !
- Aaaah, c'est froid !
- Quoi donc ?
- La ceinture de sécurité sur mon cul, andouille ! »
... La dernière fois qu'un fantasme a autant foiré, c'est quand je me suis rendu compte que l'Isio 4 laissait tout de même une petite odeur dans la pièce.
C'est tout dire.
NB : Je songe à changer d'identité après ce post.
Encore une fois, donc.