25 août 2008
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Lorsque en 1999, je suis rentré au Lycée Fermat à la suite d'un malentendu (j'avais fait une troisième potable qui avait fait oublier les 4 années précédentes aussi imbuvables que la Seinoise), les portables, les sms, internet, tout cela n'existait pas et on faisait avec les moyens du bord pour communiquer entre co-détenus (Prison Break s'inspire énormément de l'univers joyeusement charmant du Lycée Fermat) : des bouts de papier circulant de tables en tables, papiers se noircissant au fur et à mesure des remarques de ceux qui avaient dans le fond rien à dire.
Le niveau intellectuel de ces discussions ne dépassait que très rarement le QI nécessaire pour suivre de bout en bout une émission de Stéphane Bern, par exemple fortuit.
Étant de nature un brin fétichiste, j'ai conservé beaucoup de ces petits papiers, et je m'amuse à les relire de temps à autre, étonné de voir comme les quelques petites années me séparant de cette époque très récente (Mmm ? 1999, c'était il y'a 10 ans ? Argh gasp glubs !) ont suffi à altérer certains souvenirs que je me suis fait de mes aventures sentimentales d'alors, au point d'en être parfois en plus totale contradiction avec les faits qu'un non lieu sanctionnant l'affaire des frégates de Taïwan.
Non, parce qu'il est tout de même bizarre que j'ai pu tenir, avec la niaise de service prête à déblatérer toutes les crétineries du monde sur une simple feuille A4, et 3 semaines avant de pleurer « l'ingrate qui m'avait largué mais je l'aime bouhouhou », la conversation suivante :
- Non mais t'imagine cette salope ce qu'elle m'a fait ?
- Ouais t'as trop raison les autres filles savent pas ce qu'elles veulent .
- Elle refuse de sortir un samedi ! Je rêve !
- T'as trop raison, c'est dégueu ce qu'elle te fait !
- De toute façon j'en ai marre, moi je vais prendre les devants et en trouver une autre, et puis si elle me rase trop je la largue, hein, parce que bon !
- Moi les mecs je les capte pas trop, mais faut dire le mien en a 42 ...
A la réflexion, je ne suis même pas sur que nous lisions nos réponses respectives.
(...)
Les bouts de papiers furent l'occasion d'un mini drame dont j'allais être l'heureux protagoniste, déjà habitué à 16 ans à cumuler les bourdes aux conséquences aussi néfastes qu'une brune au volant de la 306 rouge de son brun.
Je ne saurais jamais si mon assurance aurait couvert l'emboutissement d'une paire de cyclistes roulant bêtement sur la piste cyclable.
C'est ainsi que je nourrissais, en ce mois de Octobre 1999, un début d'idylle avec une certaine Anne-Laure, qu'il m'arrivait de plus en plus régulièrement de raccompagner jusqu'à son domicile en gloussant bêtement sur des lourderies pleines de sous entendus pas discret du tout comme savent si bien en dire des lycéens à peine boutonneux mais très puceaux.
C'était il y'a 10 ans, hein.
Putain, quand même, 10 ans.
Le drame se produisit lors d'un cour d'Espagnol, durant lequel la prof respectait parfaitement le programme de l'éducation nationale en nous faisant lire un texte sur un poulet qui refusait de se faire manger avec du Guacamol ou une sauce burger king (tout anachronisme mis à part, l'action étant censée se produire au XVIème siècle).
Et comme le font tous les lycéens qui ont bien compris qu'il y'a très peu de chances qu'ils soient confrontés à un poulet difficile lorsqu'ils feront du tourisme en Espagne : je n'écoutais pas un traitre mot de ces pitoyables élucubrations linguistiques.
C'est ainsi que très rapidement, ma voisine de bureau se mit à entamer une conversation « écrite », conversation au demeurant très suivie par Anne-Laure, elle même voisine de ma voisine.
Je viens de comprendre que ma voisine était en mission commandée.
C'est fou ce que l'on peut apprendre en à peine 10 ans.
Après avoir médit sur des histoires de Mac Chicken où de ce genre, la conversation s'orientait très vite sur les vues que pouvait avoir votre modeste serviteur sur « l'une ou l'autre des filles de la classe, t'es pas obligé de répondre hein hi hi ! »
Moi : Oui, y'en a une qui me plait beaucoup.
Anne Laure rougit tout en louchant de plus en plus difficilement entre le tableau et le papelard qui circule à moins d'un mètre d'elle.
Ma voisine : Elle est comment ?
Moi : Brune, elle est très jolie et j'adore parler avec elle, je passe de plus en plus de temps avec elle.
C'est sur : la ventilation commençait à devenir nettement insuffisante pour certaines brunes présentes dans la pièce.
Ma voisine : C'est qui ?
Moi : ... Titi.
(...)
Sur qu'à l'époque et si les portables avaient existé, celui d'Anne Laure m'aurait servi à remplacer mon nez trop encastré dans mon crane suite à la collision intervenue lors d'un vif accès de mauvaise humeur de la part de la brune.
Convenons donc que les bouts de papier, c'était tout de même autrement moins dangereux.
... Que mon manque de cohérence persistant depuis 10 ans ? Entre autre.
Nota Bene : Tiens, puisque l'on est dans le scolaire ... Si toi aussi tu as passé 3 mois de Mai et autant de Septembre à t'arracher les cheveux sur le droit Administratif, ou pire, si tu bosses actuellement ce droit Administratif parce qu'un malheureux concours de circonstances (par exemple : tu t'es retourné un ongle au moment de réviser pour la première session, ce qui t'as causé une douleur physique et morale insurmontable) fait que tu te retrouves à la repêche de Septembre (ne crois pas que je compatis : j'en ai bavé, y'a pas de raison que se soit pas ton tour, ordure. Et non, je n'excelle pas dans le soutien moral), alors cette vidéo est pour toi :