En l'espace de quelques semaines, ma vie a connu quelques soubresauts au moins aussi conséquents que ceux connus par les reins d'un acteur porno.
Non, je ne regarde pas de porno.
J'y suis contraint professionnellement par intermittences. Nuance.
Après de trop nombreuses années à répondre au téléphone notamment à de vieux hypocondriaques (pléonasme, soit) ne comprenant pas qu'un opérateur puisse refuser de leur passer au téléphone leur médecin un dimanche soir aux alentours de 23h, je suis passé à une vie proche de celle d'un archéologue fictif dont les exploits bien connus ont été récemment malmenés par une suite qui en terme de qualité n'a rien à envier à un sac poubelle premier prix 10L Lidl.
C'est fou les cris déments que je peux pousser quand ses maudits sacs se rompent sous le poids de la litière usagée de mes chats que j'y déversais.
Ainsi, mes semaines se découpent de la manière suivante. Du mardi au vendredi, je suis derrière un bureau à étudier des papiers qui coloriés en vert, seraient suffisant à redonner son apparence de il y'a 50 ans à la foret Amazonienne.
Qui a dit que dans les boites informatiques, le papier n'existait plus ?
Donc, 4 jours par semaine, je suis un employé à l'apparence sage et à la barbe hirsute, s'échinant à répondre par courriers dans un langage diplomatiquement étudié « non » à des andouilles qui au nom de la démocratie demande à ce que je me conduise plus sectairement que Pol-Pot lui même.
Le net est peuplé de petits dictateurs.
Et mon bureau ressemble furieusement à celui de Gaston Lagaffe, aussi.
Mais le dimanche après midi venu ... je me transforme en Indiana Nick .
(...)
Trains, avions, les transports Français n'ont plus de secret pour moi.
Et vu ma légère tendance à semer un peu partout la moitié de mon cerveau mes papiers (personne n'aurait retrouvé mon permis de conduire dans un TGV ? Non ? Ça valait le coup d'essayer) derrière moi, je n'ai plus aucun secret pour les transports Français.
Le sac sur ma scoliose (j'ai un ordinateur portable au poids proche du premier modèle d'ordinateur jamais conçu par IBM), j'attrape le métro, toujours au dernier moment, la navette air France, toujours en m'inquiétant de n'avoir que 2 heures d'avance, le ID-TGV, systématiquement en recherchant inconfortablement en marchant mon papier de réservation alors qu'il me suffirait de prendre 3sec pour le trouver ...
Tout ça pour perdre 15 minutes derrière le crétin qui lui a attendu d'arriver au contrôle pour chercher son billet, quelque part dans son container sa valise.
Parce que j'ai la flemme de chercher autre chose, je débarque systématiquement dans des hôtels ibis, dont l'incroyable originalité est de ne pas en avoir (d'originalité) et de ressembler à l'hôtel dans lequel des petites filles souhaitent que Danny joue avec elles et dans lequel également Jack Nicholson souhaite mettre au point un nouveau concept de puzzle humain.
Faut avouer que question ambiance, un hotel ibis c'est plus proche de la morgue que de Ibiza.
En même temps je dis ça, je connais pas Ibiza.
Je me lève aux aurores le lundi matin, l'estomac même plus au bord des lèvres mais directement dans mon assiette, avalant un café dégueu et une red-bull tiède, et le cœur flasque et les jambes vaillantes (ou l'inverse), je prends la direction des tribunaux de France et de Navarre, pour y affronter pire que des tribus incas cannibales, des mygales androgynes et des retraités de la CGT :
des avocats.
Oui je sais, c'est horrible. Brrr .
My name is Nick. Indiana Nick ...
Ps : ok , je sais , on a fait des come-back dans l'histoire moins déjantés. Et alors là j'ai envie de dire : « et alors » ?
Ah mais .