C'est un peu comme lorsque je suis parti de Jean Jaurès.
Je me souviendrais toujours de quand je suis parti de chez mes parents . C'est bien simple : c'était probablement le pire jour pour en partir . Nous étions en Juin , il faisait une température à libérer drastiquement de la place en maison de retraite , et j'étais en plein exams : indéniablement le moment idéal pour enchainer les allers retours de 400 mètres séparant mon premier appart du cocon familial , les bras chargés de meubles tellement lourds que je les soupconne d'être responsable de l'étonnante musculature qui fait la fierté de mes bras encore aujourd'hui, 5 ans après les faits .
Je suis une guimauve aux bras de musclor .
Pas toujours facile à assumer sur les plages .
Rectification : c'est totalement impossible à assumer .
Lorsque je m'étais retrouvé , le soir venu , dans mon nouvel appartement mais également le nez dans mes cours pour une révision de dernière minute (ce qui en langage nicolien signifie : première lecture aux alentours des 3h du mat qui précèdent l'examen , quelques demi-heures plus tard) , je m'étais rendu compte que tout compte fait , y'avait peut-être un vice de forme quelque part dans le contrat qui avait prétendument stipulé : prendre ton appart te permettra d'avoir une vie « cool » .
Dégoulinant au dessus de ma copie et assis sur une chaise qui aurait soulevé le coeur du pire des inquisiteurs , le doute était permis .
C'est fou ce que les étudiants peuvent se munir de meubles crétinement inconfortables .
(...)
Je suis assis derrière mon bureau de « standardiste » , une vue sympa sur un soleil se couchant sur Toulouse , ce qui m'amène à objecter que vu son rendement de ces derniers jours , il doit pourtant pas être sacrément fatigué , le bougre .
Ce sont mes derniers appels d'andouilles se plaignant de mille et un maux , le un correspondant au fait qu'ils trouvent que le type à l'autre bout en ligne n'est tout de même pas très compétent pour résoudre leur problème gravissime .
Non , sinistre crétin : le fait que votre jeune voisin écoute de la musique à 21h ne me pose pas de problème .
Je regarde le plateau sur lequel j'ai bossé et en fin de compte , comme avaient l'air de le sous-entendre mes nouveaux anciens patrons , sacrément grandi , puisque en moins de 4 ans , j'ai tout de même réussi à arriver , sur la fin et de temps à autre , à l'heure , ou si peu s'en faut .
J'ai tout de même une notion très particulière de « ponctualité » .
(...)
J'étais à un boulot facile et au final , plutôt sympa .
Mon nouveau est génial et probablement encore plus sympa . Et j'ai fait l'impossible et plus encore pour le décrocher .
... Alors pourquoi suis-je si terrorisé à l'idée que dans 1 heure et 5 minutes , il ne sera plus que LE travail ?
Ps : Ce texte a été intégralement rédigé avec mon habitude ridicule de mettre des espaces partout .
Ah mais .