6 mai 2008
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16:18
Dimanche.
C’est les oreilles vibrantes comme si un A380 leur avait murmuré aux oreilles que je sors de mon job, aux alentours de 16h et après 7x60 minutes à entendre des petits vieux s’étonner vivement qu’un dimanche matin de début Mai, le chauffage collectif soit déjà coupé.
C’est fou ce que cela devient curieux un petit vieux un dimanche à 8h du mat.
… Je songe à faire l’acquisition à fins professionnelles d’un haut parleur transportable de 10000 décibels ...
Je rentre chez moi vivement, du moins dans la mesure où mes jambes aussi flageolantes qu’un Dany (Allez Lambert, ca ira mieux …) me le permettent, je remplis l’écuelle de croquettes de brune, borde les chats et chausse une touffe de poils au sol sous laquelle je suppose ou l’espère, se planquent mes chaussures, et le sac à dos sur ma bosse Quasimodienne (faudra tout de même que je songe un jour à soigner cette petite scoliose, tiens), me voilà dans une voiture qui m’amène à l’aéroport.
Vers une nouvelle vie, celle où j’ai un travail sérieux, et des responsabilités.
… Ca y’est, une sorte de Ducran/Lapoigne bis m’a embauché …
Quelqu'un saurait comment se négocie un préavis dans un futur-ancien emploi de standardiste ?
(…)
A l’aéroport, ca n’a pas été évident tout de suite de se rendre compte du changement. Faut dire, je suis probablement tombé sur les pires employées au sol que la compagnie Facileavion (*oui, certains noms ont été modifiés pour le respect du droit à l’anonymat des victimes) ait jamais employé.
Parce que bon, se faire envoyer de salle d’embarquement en salle d’embarquement 3 fois de suite en 5 minutes, je pense tout de même que cela reste un record.
Je suis un des principaux contributeurs du Guinness à la rubrique « ridicule tendance pathétique ».
A mon grand désarroi.
Je suis enfin dans l’avion. L’avion, tu as beau être confiant et te dire que ta 306 est autrement plus problématique pour ta sécurité qu’un jet révisé à chaque vol, dès lors que les portes de l’avion se ferment, tu ne peux pas t’empêcher de penser « il me reste moins d’une minute pour hurler et dire que je veux sortir de l’avion on-va-tous-mourir ».
Réflexe étonnant, au demeurant.
Destination Finale a fait beaucoup de dégâts dans l’assurance des Nicos en avion.
Au moins autant que les Dents de la Mer. C’est un exemple pas fortuit du tout.
L’avion décolle, et je commence enfin à faire semblant de lire mon journal avec un air sérieux d’homme d’affaire, ce qui me semble pas crédible quand le matin même, je n’étais rien d’autre qu’un gamin hurlant de rire devant cet abruti de Demesmaeker qui me semble tout de même bien louche à revenir obstinément pour faire signer ces contrats, malgré ses infortunes subies diverses et variées.
Je parie que le contrat prévoyait la délocalisation des éditions Dupuis.
Gaston, ce héros méconnu …
Il fait froid sur mon fauteuil. Non, c’est pas exactement ca. Il y’a, comme qui dirait … bon dieu ! Un courant d’air ! Oubliant les règles de pressurisation et qu’un courant d’air à une certaine altitude n’aurait pas pour seule conséquence de me décoiffer (pléonasme, d’ailleurs), voilà le Nico en train d’inspecter discrètement l’état de la carlingue à son immédiate proximité.
Ceux derrière moi ont du me prendre pour un fou en me voyant passer la main sur la paroi, les yeux scrutant la structure un peu comme un terroriste se demandant si sa dynamite aurait plus d’effet sous ou au dessus du hublot.
Pour l’image d’homme d’affaire sérieux, on repassera.
(…)
J’ai passé le voyage entier à grelotter.
Et c’est arrivé à l’Aéroport de Lyon, première étape de mon voyage, que j’ai constaté que décidément, non, les courants d’air n’existent pas dans les avions.
Mais que la clim individualisée au bouton on/off juste au dessus de la tête, ca, oui ca existait.
… Allo, Guinness ?
