18 février 2008
1
18
/02
/février
/2008
00:45
Avec Brune , une génération de restaurateurs ont viré dans la folie la plus totale , et alors que les sirènes de l'ambulance qui les emmenait vers l'asile psychiatrique déchiraient l'air , les hurlements qu'ils poussaient (« mais elle va commander ! Je vous jure , elle va finir par commander ! Aaaaah gnap gloup ! ») ne suffisaient à lui faire lever un sourcil , absorbée qu'elle l'est quand il s'agit de jauger s'il vaudrait mieux prendre la salade aux gésiers ou les tartines de chèvre chaud .
Et bien quand il s'agit de choisir un film à voir au ciné , c'est peu ou prou la même chose .
Mais c'est moi que les ambulanciers menacent de cingler d'une camisole toute neuve .
C'est pourquoi , histoire de gagner encore un peu de temps avant d'affronter ce qui sera probablement mon destin (ne me traitez pas de pessimiste , j'aurais tout aussi bien pu me voir à 50 ans avec un anus artificiel) , je coupais court à toute discussion , ce dimanche soir , et imposait mon choix , à savoir le film où sur l'affiche y'a marqué la guerre des sexes aura t-elle lieu ?
Question d'autant plus étonnante qu'à mon avis , non seulement elle a eut lieu , mais en plus y'a belle lurette qu'on l'a perdu .
Et pour répondre à ta question , non Mat , l'anus artificiel ne passera pas par moi .
Enfin , passer . Tu m'as compris , quoi .
(...)
Brune et moi nous installons dans la salle , et déballons aussi sec les McDoseries que nous avons passé en douce à l'insu des préposés du cinéma , quoiqu'il me semble bien que l'un d'entre eux m'ait regardé de façon plutôt suspicieuse lorsque les glaçons du coca s'étaient entrechoqués de manière fort peu discrète .
Il y'aurait matière à poser le débat de l'insonorisation des glaçons chez Mcdo , mais ne nous écartons pas du sujet si vous le voulez bien .
Après avoir vu défiler les bandes annonces d'une flopée de futurs grands bides du cinéma Français , les lumières s'éteignent , etBrune ouvre un peu plus sa chemise dès fois qu'il me viendrait des idées lubriques en tête le générique du film commence : Nous sommes là pour voir un film , Brune .
Non mais sans blague .
Une musique de merde . Des plans d'une banalité aussi affligeante que la campagne de l'Ump à Neuilly . Des acteurs qui jouent si mal que je me sens pas mieux que leur performance scénique , et ce n'est pas peu dire . Oulà , fait drôlement chaud ici tout à coup . Vivement que l'histoire commence , j'ai déjà perdu 5 cm sur mon fauteuil . De hauteur , entendons nous bien .
3 minutes de clichés finis ont déjà déroulé .
S'en suit alors le dialogue le plus navrant de toute l'histoire du cinéma Français :
« Vous vous souvenez de la série Dallas ?
- Oh , c'était trop bien !
- Oh non , c'était trop nul !
Dallaaaas , ton univers impitoyableeeuh ! »
C'est bon , j'ai compris , le film est un abominable navet et je vais me faire trucider par ma brune si je lui laisse le temps d'entendre le second couplet .
Brune me lance un regard angoissé .
J'attrape ses affaires et son sac , et nous sortons de la salle assez fort peu discrètement moins de 5 minutes après le début du film .
Nous arrivons à l'entrée du cinéma , où commençaient à somnoler paisiblement les employés .
15 secondes plus tard et après que nous les ayons sorti de leur torpeur (c'est fou tout de même le bruit que peuvent faire 3 glaçons !) , nous sommes déjà en train d'escalader les escaliers qui mènent à la salle où se joue le film Américano-Canadien Juno .
Pour « l'exception culturelle » , on avait suffisamment donné .
(...)
C'est une Brune radieuse qui me sourit quand les lumières de la salle se rallument .
Moi , je finis de discrètement écraser une larme , priant qu'elle n'en ait rien vu .
Boys don't cry , et tout le toutim .
Nous descendons quelques marches , lorsque la brune vire soudainement au blanc .
« Mon écharpe ! Ma superbe écharpe grise en cachemire !
- Ah , celle que tu m'as offert à Noël et que tu portes tout le temps , tu veux dire ?
- Fais pas le malin , c'est pas le moment !
- Ben tiens . »
Merde , je vois le raisonnement qui se profile . Choix épouvantable de film = départ catastrophique dans le noir = d'où son oubli = c'est ma faute + y'a pas de nutella à la maison pour compenser sa douleur d'avoir perdu l'écharpe = je vais passer une nuit épouvantable (ou chaste , si vous préférez) .
Donc = apocalypse + enfer absolu + damnation éternelle et pour 5 générations .
Il me faut cette écharpe , autrement dit .
Je fonce dare-dare à l'accueil du ciné , re-traumatise les employés qui semblent décidément bien cardiaques , et leur explique ma déconvenue (mais en termes plus vagues , je vais tout de même pas déballer ma vie privée à n'import... oubliez , j'ai rien dit) .
« Excusez moi , j'ai perdu mon écharpe !
- Elle est grise ?
- Oui !
- Elle est plutôt douce ?
- C'est exactement cela !
- Elle est imbibée de parfum Fahrenheit et de l'odeur des Camels Mediums ?
(C'est la retranscription presque rigoureusement authentique du dialogue de ce soir , je vous jure ...)
- Oui , oui , bon dieu vous me la donnez cette foutue écharpe ? »
Je suis radieux . Je tends l'écharpe dans mes mains , l'oeil humide , la musique de Link ayant trouvé un quart de coeur dans la tête . Brune , qui était partie rechercher l'objet de sa contrariété dans la salle (on parle pas de moi là , faut suivre , quoi !) , arrive . Je lui tends l'écharpe .
« Mais ce n'est pas celle là ! La mie... tienne est en cachemire ! Tu reconnais même pas ton cadeau de Noël ? »
... La prochaine fois , on se fera la soirée Capital .
Point .
Et histoire de commencer la semaine de bonne humeur ...
Voiçi de quoi vous mettre en "appétit" .
Enfin façon de parler : faut bien avouer que la Marmite , c'est pas loin sur l'échelle de l'abominable du gout de l'endive au jambon , tiens .
Et bien quand il s'agit de choisir un film à voir au ciné , c'est peu ou prou la même chose .
Mais c'est moi que les ambulanciers menacent de cingler d'une camisole toute neuve .
C'est pourquoi , histoire de gagner encore un peu de temps avant d'affronter ce qui sera probablement mon destin (ne me traitez pas de pessimiste , j'aurais tout aussi bien pu me voir à 50 ans avec un anus artificiel) , je coupais court à toute discussion , ce dimanche soir , et imposait mon choix , à savoir le film où sur l'affiche y'a marqué la guerre des sexes aura t-elle lieu ?
Question d'autant plus étonnante qu'à mon avis , non seulement elle a eut lieu , mais en plus y'a belle lurette qu'on l'a perdu .
Et pour répondre à ta question , non Mat , l'anus artificiel ne passera pas par moi .
Enfin , passer . Tu m'as compris , quoi .
(...)
Brune et moi nous installons dans la salle , et déballons aussi sec les McDoseries que nous avons passé en douce à l'insu des préposés du cinéma , quoiqu'il me semble bien que l'un d'entre eux m'ait regardé de façon plutôt suspicieuse lorsque les glaçons du coca s'étaient entrechoqués de manière fort peu discrète .
Il y'aurait matière à poser le débat de l'insonorisation des glaçons chez Mcdo , mais ne nous écartons pas du sujet si vous le voulez bien .
Après avoir vu défiler les bandes annonces d'une flopée de futurs grands bides du cinéma Français , les lumières s'éteignent , et
Non mais sans blague .
Une musique de merde . Des plans d'une banalité aussi affligeante que la campagne de l'Ump à Neuilly . Des acteurs qui jouent si mal que je me sens pas mieux que leur performance scénique , et ce n'est pas peu dire . Oulà , fait drôlement chaud ici tout à coup . Vivement que l'histoire commence , j'ai déjà perdu 5 cm sur mon fauteuil . De hauteur , entendons nous bien .
3 minutes de clichés finis ont déjà déroulé .
S'en suit alors le dialogue le plus navrant de toute l'histoire du cinéma Français :
« Vous vous souvenez de la série Dallas ?
- Oh , c'était trop bien !
- Oh non , c'était trop nul !
Dallaaaas , ton univers impitoyableeeuh ! »
C'est bon , j'ai compris , le film est un abominable navet et je vais me faire trucider par ma brune si je lui laisse le temps d'entendre le second couplet .
Brune me lance un regard angoissé .
J'attrape ses affaires et son sac , et nous sortons de la salle assez fort peu discrètement moins de 5 minutes après le début du film .
Nous arrivons à l'entrée du cinéma , où commençaient à somnoler paisiblement les employés .
15 secondes plus tard et après que nous les ayons sorti de leur torpeur (c'est fou tout de même le bruit que peuvent faire 3 glaçons !) , nous sommes déjà en train d'escalader les escaliers qui mènent à la salle où se joue le film Américano-Canadien Juno .
Pour « l'exception culturelle » , on avait suffisamment donné .
(...)
C'est une Brune radieuse qui me sourit quand les lumières de la salle se rallument .
Moi , je finis de discrètement écraser une larme , priant qu'elle n'en ait rien vu .
Boys don't cry , et tout le toutim .
Nous descendons quelques marches , lorsque la brune vire soudainement au blanc .
« Mon écharpe ! Ma superbe écharpe grise en cachemire !
- Ah , celle que tu m'as offert à Noël et que tu portes tout le temps , tu veux dire ?
- Fais pas le malin , c'est pas le moment !
- Ben tiens . »
Merde , je vois le raisonnement qui se profile . Choix épouvantable de film = départ catastrophique dans le noir = d'où son oubli = c'est ma faute + y'a pas de nutella à la maison pour compenser sa douleur d'avoir perdu l'écharpe = je vais passer une nuit épouvantable (ou chaste , si vous préférez) .
Donc = apocalypse + enfer absolu + damnation éternelle et pour 5 générations .
Il me faut cette écharpe , autrement dit .
Je fonce dare-dare à l'accueil du ciné , re-traumatise les employés qui semblent décidément bien cardiaques , et leur explique ma déconvenue (mais en termes plus vagues , je vais tout de même pas déballer ma vie privée à n'import... oubliez , j'ai rien dit) .
« Excusez moi , j'ai perdu mon écharpe !
- Elle est grise ?
- Oui !
- Elle est plutôt douce ?
- C'est exactement cela !
- Elle est imbibée de parfum Fahrenheit et de l'odeur des Camels Mediums ?
(C'est la retranscription presque rigoureusement authentique du dialogue de ce soir , je vous jure ...)
- Oui , oui , bon dieu vous me la donnez cette foutue écharpe ? »
Je suis radieux . Je tends l'écharpe dans mes mains , l'oeil humide , la musique de Link ayant trouvé un quart de coeur dans la tête . Brune , qui était partie rechercher l'objet de sa contrariété dans la salle (on parle pas de moi là , faut suivre , quoi !) , arrive . Je lui tends l'écharpe .
« Mais ce n'est pas celle là ! La mie... tienne est en cachemire ! Tu reconnais même pas ton cadeau de Noël ? »
... La prochaine fois , on se fera la soirée Capital .
Point .
Et histoire de commencer la semaine de bonne humeur ...
Voiçi de quoi vous mettre en "appétit" .
Enfin façon de parler : faut bien avouer que la Marmite , c'est pas loin sur l'échelle de l'abominable du gout de l'endive au jambon , tiens .