17 février 2008
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19:46
Au lycée , il y'en a une par classe .
La fille avec laquelle tout le monde aimerait sortir . Un peu décalée , un peu plus rigolote , un peu plus énigmatique ... et toujours , de loin la plus jolie .
Dans ma classe de première , elle s'appelait Camille .
... Et j'ai passé l'année à lui courir après . Enfin , si on peut appeler ça comme ça . Car il y'a une règle de base qui prévaut en matière de drague , pour tout bon lycéen timide qui se respecte : on ne drague pas . On fait des sous-entendus tellement vagues que le père Fourras passerait en comparaison pour quelqu'un de franchement direct ; on organise des soirées où bien évidemment vient la terre entière , et parfois plus , sauf celle que l'on espérait y voir . On tente de paraître un peu plus sûr de soit et séduisant qu'on ne l'a laissé paraître jusque là , et paf .
On sort (presque) sans faire exprès avec une amies de la Camille .
Et on se retient de s'auto-étriper quand on l'entend après vous dire « c'est trop bien , je suis trop contente pour toi ! »
Avec difficulté , il va de soit .
(...)
Fan d'Eric Clapton au point que ma soeur devient limite épileptique lorsque raisonnent les premières notes de My Father's Eyes , j'avais sautillé un petit peu partout de facon pas forcément cohérente lorsque j'avais appris , ce mois de Novembre 2000 , que ce dernier allait faire un concert à Toulouse .
Probable que son producteur était bourré lorsqu'il avait réalisé l'agenda de la tournée .
Ni une ni deux , j'avais acheté 2 places , comptant attribuer l'une d'elle à mon père de manière à ce que nous vivions ce concert historique (moi ? M'emporter ? Comme si c'était mon genre) ensemble .
... Mais forcément , mon sang n'a fait qu'un tour lorsqu'ayant évoqué ingénument avec Camille le fait que j'aille voir le Dieu de la guitare , cette dernière me regardait avec des grands yeux brillants comme m'en fait Léo quand je me dirige vers le paquet de croquettes Whiskas , et me répondait , d'une petite voix toute douce :
« Oh , c'est génial , j'aurais bien aimé y aller moi aussi ! »
... Honnêtement , qui n'aurait pas répondu instantanément et d'une voix balbutiante « Glubs ! Ca tombe bien , j'ai une place en trop ! » ???
Et puis après tout et quoiqu'il en dise , mon père n'a pas eu trop de difficulté à acheter (cher) une troisième place : pas de quoi renier notre lien filial comme il menaca de le faire un peu à la vite , donc .
Sont bien insensibles aux histoires de coeur lycéennes , ses darons .
(...)
Le soir même , Concert-2H .
Le Nico frétille d'impatience , ce qui se traduit par une tendance extrême au bond de lapin en salon (sous l'oeil médusé de l'autorité parentale) , et compte depuis déjà une bonne demi-heure les minutes qui le séparent de l'heure à laquelle il doit joindre la Camille pour lui donner un point de rendez vous avant le concert .
Pas qu'il se fasse tout un film sur le déroulement de la soirée , mais un peu tout de même , quoi .
Il empoigne le téléphone fixe . Fixe , parce que à l'époque , le téléphone portable était un luxe que l'inexistence du droit au découvert rendait fatalement impossible .
A la différence majeure d'aujourd'hui , donc .
« La ligne de votre correspondant est occupée . Veuillez renouveler votre appel ultérieurement . »
Allons bon . Pas grave , le Nico , point du tout perturbé par le contretemps , va s'allumer une cigarette sur le balcon , non sans avoir esquissé un nouveau saut de lapin se faisant .
2ème essai
« Tut , Tut , Tut , Tut , Tut , Tut ... »
Vous l'aurez compris : Tut , quoi .
C'est ce jour-ci que j'ai expérimenté le concept de 2 cigarette fumées à la fois .
Oh , et puis plein de concepts tout court , vu qu'à chaque nouvelle tentative , cette poufiasse de voix enregistrée m'enjoignait de renouveler mon appel (« mais tu crois quoi sinistre buse ? Que je comptais envoyer un télégramme ? ») , ou le téléphone sonnait dans le vide , plus sobrement .
N'empêche , cela m'a guéri du bond de lapin .
Au moins 3 semaines .
(...)
J'ai passé le concert avec un type que je ne connaissais pas , et à qui j'avais vendu la place en catastrophe à un prix grotesque , parce que la demoiselle n'a jamais répondu au téléphone lorsque je tentais de la joindre désespérement (et frénétiquement , vous l'aurez compris) pour lui donner rendez vous sur place .
J'ai beaucoup médité sur le concept de défenestration lorsqu'elle m'a dit le lendemain , des trémolos vachement émouvant dans la voix , « C'est con , j'ai raté ton appel à 10 minutes près et après j'ai cherché à te joindre mais tu n'avais pas de portable ... »
Le lycée , c'était vraiment que des années de merde , en fait .
La fille avec laquelle tout le monde aimerait sortir . Un peu décalée , un peu plus rigolote , un peu plus énigmatique ... et toujours , de loin la plus jolie .
Dans ma classe de première , elle s'appelait Camille .
... Et j'ai passé l'année à lui courir après . Enfin , si on peut appeler ça comme ça . Car il y'a une règle de base qui prévaut en matière de drague , pour tout bon lycéen timide qui se respecte : on ne drague pas . On fait des sous-entendus tellement vagues que le père Fourras passerait en comparaison pour quelqu'un de franchement direct ; on organise des soirées où bien évidemment vient la terre entière , et parfois plus , sauf celle que l'on espérait y voir . On tente de paraître un peu plus sûr de soit et séduisant qu'on ne l'a laissé paraître jusque là , et paf .
On sort (presque) sans faire exprès avec une amies de la Camille .
Et on se retient de s'auto-étriper quand on l'entend après vous dire « c'est trop bien , je suis trop contente pour toi ! »
Avec difficulté , il va de soit .
(...)
Fan d'Eric Clapton au point que ma soeur devient limite épileptique lorsque raisonnent les premières notes de My Father's Eyes , j'avais sautillé un petit peu partout de facon pas forcément cohérente lorsque j'avais appris , ce mois de Novembre 2000 , que ce dernier allait faire un concert à Toulouse .
Probable que son producteur était bourré lorsqu'il avait réalisé l'agenda de la tournée .
Ni une ni deux , j'avais acheté 2 places , comptant attribuer l'une d'elle à mon père de manière à ce que nous vivions ce concert historique (moi ? M'emporter ? Comme si c'était mon genre) ensemble .
... Mais forcément , mon sang n'a fait qu'un tour lorsqu'ayant évoqué ingénument avec Camille le fait que j'aille voir le Dieu de la guitare , cette dernière me regardait avec des grands yeux brillants comme m'en fait Léo quand je me dirige vers le paquet de croquettes Whiskas , et me répondait , d'une petite voix toute douce :
« Oh , c'est génial , j'aurais bien aimé y aller moi aussi ! »
... Honnêtement , qui n'aurait pas répondu instantanément et d'une voix balbutiante « Glubs ! Ca tombe bien , j'ai une place en trop ! » ???
Et puis après tout et quoiqu'il en dise , mon père n'a pas eu trop de difficulté à acheter (cher) une troisième place : pas de quoi renier notre lien filial comme il menaca de le faire un peu à la vite , donc .
Sont bien insensibles aux histoires de coeur lycéennes , ses darons .
(...)
Le soir même , Concert-2H .
Le Nico frétille d'impatience , ce qui se traduit par une tendance extrême au bond de lapin en salon (sous l'oeil médusé de l'autorité parentale) , et compte depuis déjà une bonne demi-heure les minutes qui le séparent de l'heure à laquelle il doit joindre la Camille pour lui donner un point de rendez vous avant le concert .
Pas qu'il se fasse tout un film sur le déroulement de la soirée , mais un peu tout de même , quoi .
Il empoigne le téléphone fixe . Fixe , parce que à l'époque , le téléphone portable était un luxe que l'inexistence du droit au découvert rendait fatalement impossible .
A la différence majeure d'aujourd'hui , donc .
« La ligne de votre correspondant est occupée . Veuillez renouveler votre appel ultérieurement . »
Allons bon . Pas grave , le Nico , point du tout perturbé par le contretemps , va s'allumer une cigarette sur le balcon , non sans avoir esquissé un nouveau saut de lapin se faisant .
2ème essai
« Tut , Tut , Tut , Tut , Tut , Tut ... »
Vous l'aurez compris : Tut , quoi .
C'est ce jour-ci que j'ai expérimenté le concept de 2 cigarette fumées à la fois .
Oh , et puis plein de concepts tout court , vu qu'à chaque nouvelle tentative , cette poufiasse de voix enregistrée m'enjoignait de renouveler mon appel (« mais tu crois quoi sinistre buse ? Que je comptais envoyer un télégramme ? ») , ou le téléphone sonnait dans le vide , plus sobrement .
N'empêche , cela m'a guéri du bond de lapin .
Au moins 3 semaines .
(...)
J'ai passé le concert avec un type que je ne connaissais pas , et à qui j'avais vendu la place en catastrophe à un prix grotesque , parce que la demoiselle n'a jamais répondu au téléphone lorsque je tentais de la joindre désespérement (et frénétiquement , vous l'aurez compris) pour lui donner rendez vous sur place .
J'ai beaucoup médité sur le concept de défenestration lorsqu'elle m'a dit le lendemain , des trémolos vachement émouvant dans la voix , « C'est con , j'ai raté ton appel à 10 minutes près et après j'ai cherché à te joindre mais tu n'avais pas de portable ... »
Le lycée , c'était vraiment que des années de merde , en fait .