Avant-propos
C'est marrant tout de même , ces articles qui apparaissent à retardement ...
Quoi ? Vous me soupconnez de mentir sur les dates ?
Ah ah , allons allons , nous sommes en pleine science fiction , là ...
Toulouse , c'est sympa .
... Quand on connaît la ville depuis moins de 14 ans .
Passé ce délai , la ville vous apparaît dans toute son abominable horreur : un centre-ville minuscule à faire hurler de rire les lilliputiens , un reste de ville à faire passer l'Andorre pour un continent et une activité de nuit qui ne ferait pas d'ombre aux plus grandes boum organisées au Groenland courant Janvier .
On y aurait récemment aperçu Patrick Sabatier en guest-star , c'est dire .
Alors , lorsque l'on se retrouve mis en demeure par sa brune , soudain devenue sceptique sur l'honnêteté de vos propos de naguère (« tu verras , tu ne regretteras pas Barcelone , Toulouse est au moins aussi sympa ! ») , de trouver quelque chose donc de « sympa » à faire , je vous laisse imaginer le calvaire enduré par un brun pour lui proposer quelque chose de « sympa » à faire .
Pour un peu , j'aurais préféré faire Dj d'une Boom Groenlandaise , tiens .
(...)
Dare-dare , la brune était embarquée à bord de l'inusable ou presque 306 , et nous prenions la route d'un coin Toulousain super sympa (dixit le Nico enthousiasmé) , la zone verte de la ramée .
... Le Nico n'a pas encore compris que ce n'est pas du tout parce que l'on a apprécié un parc à 11 ans que le phénomène perdurera 14 longues et douloureuses années plus tard .
Déjà , une chose est sure : le type qui a dessiné les routes autour de la zone verte de la ramée n'a absolument pas décroché son BEP Sim City . C'est bien simple , le meilleur GPS au monde serait bon pour l'asile si on réclamait ses services dans une zone aussi tordue .
Et oui , je sais qu'un GPS n'est pas un objet vivant .
... A l'inverse d'un distributeur de billets .
Ensuite , non content d'avoir menti sur son cv tel une vile Dati , ce même type est un corrompu de base , c'est sur : je ne vois tout simplement pas d'autre explication pour justifier la présence d'un dos d'âne au mètre 73,5 qu'il ait touché des pots de vins très conséquents du fabricant .
Encore deux abrutis qui mériteraient bien de faire un stage en prison russe de Tchétchénie .
Après donc 45 bonnes minutes à transpirer comme un goret chaque fois que je devais rassurer ma brune en lui disant « non non , mais ne t'inquiètes pas , nous sommes bientôt arrivés » et autant de temps à ruiner ma pauvre 306 sur chaque dos d'âne (il faut absolument que je trouve le téléphone de Vladir) , nous arrivions enfin dans la partie « ludique » de la base verte de la ramée .
Quoique sur le moment , le doute était permis : parler de décharge de la ramée me sembla tout à coup beaucoup plus en adéquation avec le carnage visuel qui s'offrait alors à nous .
... Une herbe si jaune qu'elle aurait suffit à convaincre du jour au lendemain George Bush à devenir un leader en matière d'action contre le réchauffement climatique ; Des vendeurs de trucs graisseux à priori mangeables si l'on a des velléités suicidaires poussées , et c'est un spécialiste du croque-monsieur noyé "enrichi" à la crème fraîche qui vous le dit ; de la marmaille glousseuse hurlant dans tous les coins , se bousculant devant les voitures du parking où de toute évidence devait se tenir un sitting de chauffards en mal de jeux de massacres .
30 secondes plus tard , j'avais piteusement engagé la marche arrière , et bégayait à ma brune un truc du genre « ah ah ah où avais je la tête ce n'est pas là où je voulais t'emmener ... »
... il était temps , la brune était sur le point de rentrer en éruption de type Piton de la Fournaise .
45 dos d'ânes plus tard (non mais m'enfin , quoi !) , nous arrivions de l'autre coté du lac bordant la base de la ramée , et lorsque je voyais que j'allais m'engager sur une nouvelle route à dos d'anes , je jetais littéralement la voiture sur le coté , prétextant que « après tout , c'était joli ici , si on marchait ? »
Il faisait beau . L'air tiède de la mi-journée inondait nos poumons , tandis que les oiseaux gazouillaient en rythme sur le bruit des voitures escaladant les dos d'ânes de la route (très) proche de nous ; Ici et là , pionçaient doucement quelques idiots vacanciers visiblement non dérangés par l'incroyable accumulation de déchets en tous genre et de merdes de chiens dispatchées exclusivement sur notre trajectoire , sans raison apparente qui plus est .
Un nuage de fumée commence à se dégager au dessus de la chevelure de ma brune .
Nous battons prudemment à nouveau en retraite jusqu'à la voiture .
Alors que l'Amazone s'ouvre un nouveau bras sur mon front , et que ma voiture agonise un peu plus sur chaque nouveau dos d'âne , je tente de rassembler mes esprits , et décide de prendre la direction du golf de la Ramée , considérant en fin de compte que prendre un verre en terrasse d'un coin de ce genre permettrait de respirer à peu près , et qui plus est loin des détritus .
Je suis décidement d'un naturel très foncièrement optimiste .
Nonobstant que nous sommes habillés d'une manière qui contraste quelque peu avec les endimanchés que nous rencontrons à l'entrée du golf , nous traversons le bar où rigolent paisiblement 2 chefs d'entreprise probablement occupés à se raconter leurs exploits de la semaine (« je l'ai fait en 3 coups ! - nooon ? - Si si , je te jure , en 3 coups il pointait à l'Anpe ! ») , et nous installons au milieu de la terrasse , où nous commandons royalement 2 verres de vin vendus au prix d'un vignoble Bordelais bien exposé .
Fallait au moins cela pour souffler un peu , comme je l'ai déjà expliqué à ma banquière .
Ca y'est , il fait beau , l'air n'est plus vicié par la moindre odeur , pas le moindre bruit de suspension susurrant la complainte du condamné , on peut se déten...
« Mes très chers amis , je vous prie de bien vouloir venir vous réunir sur la terrasse pour que nous organisions la remise des prix de notre charmante petite compétition ah-ah-ah ... »
Ah ah ah , qu'il disait .
Une foule tout droit débarqué de Neuilly sur Seine (bon dieu , ils existent donc à Toulouse ?) vient prendre d'assaut la terrasse , tandis que les quelques tables qui étaient occupées à coté de nous se vident de leurs occupant , partis chercher eux aussi l'une ou l'autre de leur récompense pour leur "prouesses" de l'après-midi .
Des têtes de coincés comme on en voit qu'à Capital s'auto-congratulent bruyamment avec des sourires atrocement pas complice , des applaudissement plus mielleux que ceux d'un plateau de Drucker fendent l'air , tandis que des rires hypocrites saluent les saillies vaguement humoristiques de l'organisateur qui se croit drôle . A tord .
Brune ne sait plus où se mettre , ce qui est étonnant parce que toutes les tables exclusivement autour de nous sont absolument et totalement libres .
Et je songe à émigrer au Pérou , histoire de voir s'ils n'auraient pas besoin d'un constructeur de dos d'âne la-bas , tiens .