2 juin 2007
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Sans doute en raison du nombre de fois ou ma sœur m’abreuvait de Walt Disneyries , je suis attaché à un mythe particulièrement éprouvé en cette sinistre époque que l’on nomme 21ème siècle , dans laquelle des tordus prétendus coiffeurs font croire à de pauvrettes un brin naïves que leur charme prendra toute son ampleur lorsqu’elles auront la coupe de Demi Moore dans GI Jane .
Je suis attaché aux cheveux longs .
Probablement ais je une vision des filles passablement consternante , à savoir que se sont de toutes petites choses fragiles qu’il faut protéger de ses gros bras du haut de son mètre 73,5 , et à qui il faut tenir la porte , et qu’il ne faut jamais , ô grand jamais contredire même lorsque l’on sait qu’elles ont pertinemment tord .
Par exemple lorsqu’elles prétendent avoir le sens de l’orientation .
Mais donc , disais je , en pseudo romantique apocalyptique que je suis , j’ai toujours recherché chez les filles avec qui je sors ce coté petite fille fragile , celle la même que tente de mimer dans le désastre le plus absolu Cécile de France dans les poupées russes , à la demande expresse de ce con de Xavier que tout le monde a envie de baffer sans modération lorsqu’il reste dans son minable train au lieu d’aller coïter comme il se doit avec l’anglaise à même le quai de la gare .
Avouez que vous l’avez pensé , si si .
J’aime les petites filles fragiles . Sans doute parce que je n’ai pas été loin d’être le plus abominable des frères qui soit , je dois aujourd’hui éprouver le besoin d’expier mes péchés familiaux en me prouvant qu’après tout , je suis capable de jouer le rôle d’un petit ami exempt de faiblesse , prêt à défier le monde pour protéger sa petite amie avec plus de force de caractère qu’Albator s’en prenant à de vilains humanoïdes .
Cela alors que j’étais pas loin d’enjamber la balustrade de mon balcon pour calmer mon ulcère naissant , alors qu’une employée de la Cour d’Appel de Montpellier s’apprêtait à me lire la décision que j’attendais depuis 4 ans .
Mais attention . Une petite fille fragile se doit donc de répondre à des stéréotypes mielleux , à faire passer l’épouvantable série se déroulant dans une cabane insalubre paumée au milieu d’une prairie chiante à mourir pour un film d’horreur interdit aux boutonneux de moins de 18 ans .
Qu’elle ait les cheveux longs ait une condition indispensable .
J’insiste .
(…)
2004 .
Cela faisait plusieurs mois que Virginie était devenue ma maîtresse officielle , celle qui l’espace d’une nuit endiablée allait me faire oublier les tracasseries du jour lorsque tout à coup , alors que je ne savais plus quelle banalité débiter pour retenir sa maigre attention , elle me faisait comprendre très subtilement qu’il lui plairait de passer du salon à son lit , qui avait beaucoup vécu ceci dit en passant .
Nous battions de véritables records en matière de déshabillages , au point que je n’avais pas fini de débiter la banalité que j’avais commencé quelques secondes plus tôt alors que nous étions déjà en pleine levrette frénétique .
Indéniablement , cette fille avait un talent inné pour la levrette .
Un soir qui arrivait longtemps après la dernière de nos séances de remue oreillers , elle m’appela , une petite voix enjouée au téléphone , me promettant une grosse surprise si je venais .
En manque de sport de chambre et à une heure très tardive , je ne pouvais qu’acquiescer plus vite qu’un leader de gauche se voyant proposer le ministère des affaires étrangères , fut-ce d’un gouvernement de droite .
Kouchner , je t’ai compris .
Sur le chemin menant chez elle , je réfléchissais à la dite surprise , les hypothèses les plus sexuellement tordues se bousculant plus vite dans ma tête qu’une crétine foule à l’annonce d’une alerte à la bombe , la démarche mal aisée par une grosseur naissante et tiraillante , ne dissimulant que très difficilement mon émotion , sinon l’excitation qui était la mienne à l’idée d’aller transpirer à l’envie dans les draps de la demoiselle .
« Je vais baiser ! Je vais baiser ! Je vais baiser ! Je vais … »
Le manque n’est pas source de poésie , convenons en .
J’arrivais sur place . Elle m’ouvrait la porte à distance , ce qui prolongeais de quelques secondes de plus l’insoutenable attente objet de mon dernier objet de contrariété en cette heure indécente .
De nuit , les loups garous ne sont qu’une lointaine légende à coté d’un Nico célibataire .
Je montais quatre à quatre les marches qui me séparaient encore de mon futur orgasme . Elle m’appelait de sa salle de bain , ce qui me suffisait à imager en un temps record des préliminaires aquatiques .
Je rentrais dans la salle d’eau .
Et me glaçais d’effroi .
A terre , Virginie me souriait . Elle tenait dans sa main
Et dans l’autre ? La majorité de sa chevelure , qu’elle contempla alors avec un air de « ca y’est , j’ai enfin franchi le pas qui me séparait de la femme moderne , de la Demi Moore de Gi Jane ! »
... Autant vous dire que j’étais sur le chemin du retour moins de 10 secondes après cette vision d’horreur .