28 mars 2007
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19:41
Il y’a beaucoup de choses qui m’énervent .
Je sais : je vais encore passer pour un irascible . D’accord , je râle sur tout . Sur les vieux d’abord , ces espèces de raseurs sans nom qui semblent nés (bien avant moi , soit) pour me nuire .
Ou plus précisément , pour avoir l’envie forcément crispante de payer en vieux francs à la seule caisse ouverte de Monoprix .
Sérieusement , il y’a des maisons de retraite qui se perdent .
Ensuite , je peste et tempête contre les petits tracas quotidiens , vous savez ? Lorsque l’on est normal , ou oublie facilement ces petites choses contrariantes qui ponctuent les journées ! Mais sachez le : porter un nom d’arbre fruitier ridicule et tourné en dérision par des expressions populaires crispantes (« bonne poire » … vous le vivriez bien vous ? Moi pas .) n’aide pas à garder la maîtrise de ses nerfs . Voir pas du tout , du tout , du tout .
Du tout .
Au passage … Vous ais je déjà dit que le nom de jeune fille de ma mère est Petit ?
J’aurais voulu lui « emprunter » à mes 18 ans mais je me suis rendu compte que Nicolas Petit , ça risquait de m’assurer des moments douloureux au moindre appel à la fac , lorsque le prof ricanant aurait fait exprès de commencer par les noms .
C’est vicieux un prof de fac . Fin de la parenthèse .
Nous disions ? C’est un peu mon problème , à force de laisser mon cerveau délirer se la jouer trisomie 21 libre , je m’y perds un peu dans mes raisonnements délires trisomiques 21 tout court . Ah oui . On parlait de ces fichues malédictions qui pourrissent la vie d’un Nico dans la force de l’age .
Situons .
Cela s’impose , je crois .
Je déteste les dîners . C’est bien simple , je prends autant de plaisir à manger en compagnie d’autres personnes que à m’ouvrir a moitié le doigt en coupant une tomate traître et pas si ferme que je l’avais supposée .
Et pourtant , j’avais mis 3 semaines à planquer une larme discrète lorsque la blessure me lançait joyeusement à chaque plongée dans la mer . C’est dire si je hais les dîners .
Pourquoi ? Mais diantre ! Un dîner mondain , c’est un parcours du combattant de tous les instants , une lutte sans merci pour éviter un ridicule qui frappe pernicieusement au moment où on ne l’attend pas .
Très sérieusement : vous m’imaginez manger du crabe devant témoins ? Ne seriez vous pas non plus pris d’une convulsion nerveusement ironique en m’imaginant manger des pâtes au ketchup le jour ou j’ai décidé de porter une chemise blanche ? Ne croyez vous pas non plus que le serveur a fait exprès de faire déborder la tasse de café pour qu’une goutte , une seule , mais fourbe , vous ruine votre pantalon en toile pile à la fin du dîner ?
Mais surtout .
Bon dieu , mais pourquoi diable , suis-je toujours le seul à laisser plus de traces de lèvre , de main , de gras (en ayant mangé que du pain tout le dîner , toutefois) qu’un travelo maquillé pour participer à un clip de Michael Jackson ?
En plus , y’a plus d’embauches à la Michael Jackson‘s corp .
A chaque nouveau repas , j’observe avec l’œil du condamné le verre qui va causer la ruine de ma réputation (enfin un peu plus , disons) , recherchant désespérément un moyen d’éviter de salir mon verre , ne touchant pas le verre de mes lèvres (désastre garanti : ma chemise blanche rose peut en témoigner .) , recherchant ensuite une position de lèvres qui frôle , contourne , esquive les rebords du verre , dans un numéro de contorsion à rendre celles de Mick Jagger aussi dérisoirement anodines que celles de Pierre Palmade .
Ca ne rate jamais : je me retrouve toujours , en dépit de mes efforts désespérants et désespérés , avec une véritable imitation de verre bosniaque période Sarajevo à la fin du repas .
Quand je ne le casse pas en entraînant la nappe au moment de partir , évidemment .
