Il y’a longtemps , très longtemps , dans une hélas pas lointaine Galaxie …
J’avais 17 ans , et si déjà j’étais angoissé par un nombre de questions existentielles aussi conséquent que franchement , dérisoirement prise de tête , une de ces questions me taraudait avec plus de virulence qu’une plaie ouverte à la hauteur de l’intestin grêle d’un hypersensible .
" Bon dieu , mais quand me ferais je enfin dépuceler … "
(…)
Ce soir là , un couple en fin de vingtaine avait prêté à l’une de mes amies un appartement du coté de la place des Carmes , et pour nous , petit lycéens encore très loin d’imaginer d’avoir potentiellement notre propre appartement un jour (nous en étions plutôt encore à l’époque du " Dad , je peux rentrer après 1h du matin ? ") , ce prêt faisait figure de paradis sur terre .
Au bas mot .
Branle bas de combat . Nos téléphones respectifs se transformèrent en standards tendance cellule de soutien psychologique , chacun se faisant passer l’information que ce soir , c’était le moment ou jamais de faire une vraie soirée , avec du monde , de l’alcool et des lits au cas ou la combinaison des deux premiers paramètres aurait été concluante .
Sauf que .
Sauf que les lycéens , avant même d’êtres devenus des étudiants , sont déjà des emmerdeurs . " Oui , mais j’ai un contrôle à réviser pour la semaine prochaine " , " Non mais tu comprends , mes parents ne sont pas méga enthousiastes " , ou le encore plus classique " J’ai la flemme de sortir " .
C’est ainsi qu’en fin de compte , nous nous retrouvions que 4 pelés mais à priori zéro tondus (je ne pratiquais pas encore à l’époque la persécution de poils, ndrl) , soit Stéphanie , dont l’abondante poitrine et la conversation intéressante (rayez la mention inutile) en avaient fait mon fantasme de seconde , Sarah , avec qui j’aurais vraiment aimé sortir jusqu’au jour ou j’apprenais que j’étais en concurrence sur ce point avec Mat (c’est donc Ben qui est sorti avec elle , normal) et Charlotte … la sœur de Sarah .
Une description de l’énergumène s’impose . Lourdement .
Charlotte , bien que d’une gentillesse hors du commun , avait le " léger " désavantage d’aborder joyeusement la vingtaine avec probablement un peu plus de 5 fois son poids . Ok , ce n’est pas bien de juger les gens sur leur apparence , mais je dois bien dire que malgré tout , sortir avec Charlotte serait revenu à sortir deux fois avec Sarah , et encore , en prenant vraiment le risque de vexer cette dernière sur son propre gabarit .
Franchement , j’ai toujours l’impression lorsque je re-re-regarde Jurrasic Park , que ce qui va sortir de la foret et qui effraie tant que ça Elie et Muldoon n’est pas un T-Rex , mais Charlotte .
Facile , je sais .
(...)
La soirée passa . Vint le moment ou nous déclarions tous avoir sommeil , et surtout , le moment de la répartition des lits .
Evidemment , je me suis retrouvé a devoir partager le mien avec Titi Sarah Charlotte .
Alors que j’en étais encore à ruminer à quel moment j’avais pu si lamentablement me foirer pour me retrouver en si méchante posture , Charlotte défaisait le lit , et c’est alors une vision assez déroutante qui s’offrit à nous .
Le couple faisait il usage de tippex pour repeindre les murs de sa chambre ? Le voisin du dessus stockait il des quintaux de peinture blanche dans la pièce du dessus , malgré un plafond peu hermétique ? Des schtroumfs sortant de chez le blanchisseur avaient ils tenu congrès ?
Toujours est il qu’il fallait être particulièrement observateur pour savoir que la couleur d’origine des draps était rouge , et non rouge à pois blancs …
Charlotte passa la soirée à chercher divers prétextes pour se dénuder un peu plus .
Et moi , pour tenir en équilibre le plus au bord possible du lit …
Réflexions faites , je n’étais plus si pressé de devenir (un peu) moins puceau .