16 avril 2006
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Pendant une semaine , je faisais cohabiter mes relations avec Julie et Virginie , voyant le jour l'une , dormant avec l'autre le soir venu . N'étant pas a l'époque habitué a me conduire comme la pire des raclures (ce que je fais avec une certaine aisance aujourd'hui) , j'avais un rythme cardiaque aligné sur un rythme de musique techno virulente chaque fois que je me déplaçais en compagnie de l'une dans un lieu un temps soit peu fréquenté , de peur de tomber sur l'autre .
Il faut savoir que Julie avait un oncle particulièrement intimidant (et au casier judiciaire aussi chargé qu'un ancien ministre de l'intérieur comme Pasqua , par exemple), qui certes jovial par moments m'avait néanmoins menacé d'un couteau lorsqu'il m'avait recommandé de ne pas la tromper .
On réfléchit des lors toujours a 2 fois avant de contrarier sa belle famille .
Au bout d'une semaine , je décidais que Julie était devenue de trop -c’est sans le moindre doute de cette époque qu'est née ma préférence pour la nuit- et décidais de l'aider a me quitter , n'ayant pas la force de caractère pour le faire moi même .
Je ne dispose toujours pas a ce jour de cette remarquable faculté .
Me souvenant que seule une effroyable goujaterie (j'en avais fait l'amère expérience avec ma première petite amie) permettait d'obtenir un résultat convaincant , je cherchais différentes phrases susceptibles de faire sortir de ces gonds Julie , et arrêtais après moult réflexions mon choix sur «Si tu n'as pas ton bac , je te quitte».
Je persiste a dire qu'elle avait a ces mots claqué ma porte avec plus de puissance que l'explosion d'AZF .
Une semaine après , c'était Virginie qui me quittait , m'amenant a faire l'amère mais réaliste constat que je m'étais peut-être un brin emballé , et que je gagnerais a l'avenir a ne pas m'emballer plus vite qu'un maire de Paris persuadé d'obtenir des JO .
… Et merde . Il ne me restait plus qu'a trouver un moyen de rattraper ma goujaterie .
Je revoyais Julie quelques jours avant la fête de la musique . Bien qu’elle fut (a prononcer a la Woody Allen , caillou …) particulièrement imbibée d’alcool -elle fêtait la fin des épreuves du Bac , qui peut prétendre rester sobre un soir comme ca ?- , deux ou trois bisous furent échangés et me laissèrent penser que mes turbulentes gesticulations étaient définitivement derrière moi .
Autant espérer voir George Bush faire un câlin a Saddam .
(…)
Fête de la Musique , 2003 .
N’ayant pas été rappelé par Julie , j’avais décidé de passer la soirée en compagnie de mes amis et de Caroline , une copine d’amphi que pour reprendre mes termes de l’époque « je gardais au chaud » depuis quelques temps afin de ne pas rester célibataire trop longtemps si d’aventure cela venait a redéconner avec Ju .
Je pourrais cyniquement appeler ca un placement . Ce serait vulgaire ...
En cours de soirée , je recevais un appel de Julie , qui me proposait de la retrouver au port de la Daurade . J’hésitais a la rejoindre de peur de me brûler au 3eme degré avec Caroline jusqu'à ce que cette dernière me propose de m’accompagner puis que se soit mon tour de la suivre voir son ex . Un tel échange de bon procédés ne pouvait que faire l’affaire , me disais je en espérant tout de même que Caro ne passe pas un trop bon moment avec son ex .
… On a déjà vu des rechutes dans de moins propices contextes .
Je retrouvais donc mon ex , ou ma copine , ou ma presque ex , enfin je ne savais pas trop quel était notre statut , la seule chose me venant a l’esprit en la voyant étant que j’avais été le dernier des imbéciles de la quitter pour deux mots qui faisaient défaut a mon orgueil , ma conscience en partant du principe que j’en avais encore une a l’époque , mon idéal de couple , enfin bref , toutes ses conneries …
De ma vie , je n’ai plus jamais ressenti autant de passion , douceur et d’amour que dans le bisou du Port de la Daurade , ce 21 Juin 2003 aux alentours de 22h et quelques .
A coté , les 2 cons sur leur paquebot sont de minables imbéciles qui méritaient bien de barboter dans une eau aussi glacée qu’inhospitalière .
Fin de la phase douce , retour des emmerdes .
Julie devant retrouver ses amies , j’allais chercher Caroline pour exécuter ma part du contrat (l’emmener a son tour voir son ex , il y’en a qui ne suivent pas …) . Ayant été témoin de la scène , elle me disait alors « vous étiez trop mignons tous les deux ! Pourquoi ne restes tu pas avec elle ? » .
Déduisant dans un premier temps que j’avais réussi a me brûler définitivement avec Caroline , j’en déduisais quasi aussi instantanément que de toute façon , je n’en avais plus rien faire , que j’étais amoureux de Julie et qu’il n’était que temps d’arrêter les bêtises . Définitivement .
Sur ces sages paroles , j’entreprenais de retrouver Julie dans une masse grouillante de fêtards imbibés, sur fond de musique bal musette dont les auteurs eurent la chance que je sois dans les meilleures disposition du monde pour ne pas avoir a craindre que j’exécute sans sommation les auteurs de ce vacarme sans nom .
Je tombais nez a nez avec Johanna , une de ses meilleures amies , qui par un bref dialogue réussit a me faire passer de l’état de la plus complète jovialité a l’état de terroriste aigri susceptible de nourrir les inquiétudes légitime d’un minable groupe jouant sur le port de la Daurade .
Voici la formule magique de cet étonnant revirement jurisprudentiel :
« Ah Nico , tu tombes bien , Julie est sortie avec un type hier soir et il nous colle comme ce n’est pas possible , tu peux nous aider a nous en débarrasser ? » .
Elle n’avait pas fini sa phrase que j’étais parti dans la foule a le recherche des futures victimes de ma colère démesurée .
Je suis resté la , quelques instant , a les foudroyer d’un regard noir , les muscles tendus prêt a sauter a la gorge du sale type qui venait de par sa simple existence de donner une saveur nauséabonde au meilleur moment de ma vie .
C’est a ce moment la que Julie m’a vu , et cessant instantanément toute minauderie avec l’autre , pris le risque de s’approcher a moins de 5 mètres de moi .
… Au vu de ma tête de fou/maniaque/tueur récidiviste/évadé de prison quand je suis réellement en colère , c’était courageux de sa part .
« Ecoute Nico , c’est ta faute aussi , tu m’as pas donné de nouvelles et je croyais qu’on était plus ensemble … Nico ? Tu m’écoutes ? Pardonne moi , tu sais , je t’aime…
- Non . C’est toi qui va m’écouter . J’ai moi aussi rencontré une fille , Virginie , j’ai couché avec elle , et c’est aussi pour ca que je t’ai quitté . Maintenant je ne veux plus jamais entendre parler de toi , jamais ! »
Mes jamais ne durent incontestablement jamais longtemps .
3 jours après , je la regardais a distance place Jeanne d’arc , planqué derrière le bâtiment en triangle qui parce qu’en travaux offrait une vue imprenable tout en m’offrant une planque inespérée , quitter l’autre (j’avais prétendu avoir inventé Virginie sous le coup de la colère …) , me justifiant auprès d’une passante édifiée par mes petits cris de joie et mes sautillements dans tous les coins par une phrase dont j’ai le monopole de conception :
« Je saute partout parce que je suis en train de regarder celle que j’aime quitter un autre parce qu’elle m’aime » .
Encore une fois ou j’ai du éviter l’asile de peu …
Il faut savoir que Julie avait un oncle particulièrement intimidant (et au casier judiciaire aussi chargé qu'un ancien ministre de l'intérieur comme Pasqua , par exemple), qui certes jovial par moments m'avait néanmoins menacé d'un couteau lorsqu'il m'avait recommandé de ne pas la tromper .
On réfléchit des lors toujours a 2 fois avant de contrarier sa belle famille .
Au bout d'une semaine , je décidais que Julie était devenue de trop -c’est sans le moindre doute de cette époque qu'est née ma préférence pour la nuit- et décidais de l'aider a me quitter , n'ayant pas la force de caractère pour le faire moi même .
Je ne dispose toujours pas a ce jour de cette remarquable faculté .
Me souvenant que seule une effroyable goujaterie (j'en avais fait l'amère expérience avec ma première petite amie) permettait d'obtenir un résultat convaincant , je cherchais différentes phrases susceptibles de faire sortir de ces gonds Julie , et arrêtais après moult réflexions mon choix sur «Si tu n'as pas ton bac , je te quitte».
Je persiste a dire qu'elle avait a ces mots claqué ma porte avec plus de puissance que l'explosion d'AZF .
Une semaine après , c'était Virginie qui me quittait , m'amenant a faire l'amère mais réaliste constat que je m'étais peut-être un brin emballé , et que je gagnerais a l'avenir a ne pas m'emballer plus vite qu'un maire de Paris persuadé d'obtenir des JO .
… Et merde . Il ne me restait plus qu'a trouver un moyen de rattraper ma goujaterie .
Je revoyais Julie quelques jours avant la fête de la musique . Bien qu’elle fut (a prononcer a la Woody Allen , caillou …) particulièrement imbibée d’alcool -elle fêtait la fin des épreuves du Bac , qui peut prétendre rester sobre un soir comme ca ?- , deux ou trois bisous furent échangés et me laissèrent penser que mes turbulentes gesticulations étaient définitivement derrière moi .
Autant espérer voir George Bush faire un câlin a Saddam .
(…)
Fête de la Musique , 2003 .
N’ayant pas été rappelé par Julie , j’avais décidé de passer la soirée en compagnie de mes amis et de Caroline , une copine d’amphi que pour reprendre mes termes de l’époque « je gardais au chaud » depuis quelques temps afin de ne pas rester célibataire trop longtemps si d’aventure cela venait a redéconner avec Ju .
Je pourrais cyniquement appeler ca un placement . Ce serait vulgaire ...
En cours de soirée , je recevais un appel de Julie , qui me proposait de la retrouver au port de la Daurade . J’hésitais a la rejoindre de peur de me brûler au 3eme degré avec Caroline jusqu'à ce que cette dernière me propose de m’accompagner puis que se soit mon tour de la suivre voir son ex . Un tel échange de bon procédés ne pouvait que faire l’affaire , me disais je en espérant tout de même que Caro ne passe pas un trop bon moment avec son ex .
… On a déjà vu des rechutes dans de moins propices contextes .
Je retrouvais donc mon ex , ou ma copine , ou ma presque ex , enfin je ne savais pas trop quel était notre statut , la seule chose me venant a l’esprit en la voyant étant que j’avais été le dernier des imbéciles de la quitter pour deux mots qui faisaient défaut a mon orgueil , ma conscience en partant du principe que j’en avais encore une a l’époque , mon idéal de couple , enfin bref , toutes ses conneries …
De ma vie , je n’ai plus jamais ressenti autant de passion , douceur et d’amour que dans le bisou du Port de la Daurade , ce 21 Juin 2003 aux alentours de 22h et quelques .
A coté , les 2 cons sur leur paquebot sont de minables imbéciles qui méritaient bien de barboter dans une eau aussi glacée qu’inhospitalière .
Fin de la phase douce , retour des emmerdes .
Julie devant retrouver ses amies , j’allais chercher Caroline pour exécuter ma part du contrat (l’emmener a son tour voir son ex , il y’en a qui ne suivent pas …) . Ayant été témoin de la scène , elle me disait alors « vous étiez trop mignons tous les deux ! Pourquoi ne restes tu pas avec elle ? » .
Déduisant dans un premier temps que j’avais réussi a me brûler définitivement avec Caroline , j’en déduisais quasi aussi instantanément que de toute façon , je n’en avais plus rien faire , que j’étais amoureux de Julie et qu’il n’était que temps d’arrêter les bêtises . Définitivement .
Sur ces sages paroles , j’entreprenais de retrouver Julie dans une masse grouillante de fêtards imbibés, sur fond de musique bal musette dont les auteurs eurent la chance que je sois dans les meilleures disposition du monde pour ne pas avoir a craindre que j’exécute sans sommation les auteurs de ce vacarme sans nom .
Je tombais nez a nez avec Johanna , une de ses meilleures amies , qui par un bref dialogue réussit a me faire passer de l’état de la plus complète jovialité a l’état de terroriste aigri susceptible de nourrir les inquiétudes légitime d’un minable groupe jouant sur le port de la Daurade .
Voici la formule magique de cet étonnant revirement jurisprudentiel :
« Ah Nico , tu tombes bien , Julie est sortie avec un type hier soir et il nous colle comme ce n’est pas possible , tu peux nous aider a nous en débarrasser ? » .
Elle n’avait pas fini sa phrase que j’étais parti dans la foule a le recherche des futures victimes de ma colère démesurée .
Je suis resté la , quelques instant , a les foudroyer d’un regard noir , les muscles tendus prêt a sauter a la gorge du sale type qui venait de par sa simple existence de donner une saveur nauséabonde au meilleur moment de ma vie .
C’est a ce moment la que Julie m’a vu , et cessant instantanément toute minauderie avec l’autre , pris le risque de s’approcher a moins de 5 mètres de moi .
… Au vu de ma tête de fou/maniaque/tueur récidiviste/évadé de prison quand je suis réellement en colère , c’était courageux de sa part .
« Ecoute Nico , c’est ta faute aussi , tu m’as pas donné de nouvelles et je croyais qu’on était plus ensemble … Nico ? Tu m’écoutes ? Pardonne moi , tu sais , je t’aime…
- Non . C’est toi qui va m’écouter . J’ai moi aussi rencontré une fille , Virginie , j’ai couché avec elle , et c’est aussi pour ca que je t’ai quitté . Maintenant je ne veux plus jamais entendre parler de toi , jamais ! »
Mes jamais ne durent incontestablement jamais longtemps .
3 jours après , je la regardais a distance place Jeanne d’arc , planqué derrière le bâtiment en triangle qui parce qu’en travaux offrait une vue imprenable tout en m’offrant une planque inespérée , quitter l’autre (j’avais prétendu avoir inventé Virginie sous le coup de la colère …) , me justifiant auprès d’une passante édifiée par mes petits cris de joie et mes sautillements dans tous les coins par une phrase dont j’ai le monopole de conception :
« Je saute partout parce que je suis en train de regarder celle que j’aime quitter un autre parce qu’elle m’aime » .
Encore une fois ou j’ai du éviter l’asile de peu …