Je travaillais encore a mon boulot de télémarketing , qui comme je l’ai déjà souligné avait l’avantage d’être un nid de « souris » comme on en fait peu , l’avantage étant qu’a force de démissions ou licenciements barbares , l’effectif était intégralement renouvelé toutes les 2 semaines .
Ce qui m’assurait un « casier judiciaire » vierge toutes les semaines , donc .
C’est ainsi qu’un beau jour , j’ai eu assise au poste a coté de moi une brune répondant au prénom de Anne . N’étant pas dans un état d’esprit a l’époque a m’attacher a une copine , mais soucieux malgré tout d’occuper mes prochaines soirées , je l’écoutais travailler histoire de voir si elle avait quelques chances de pérenniser sa présence dans l’entreprise . Et au bout de quelques minutes , je décidais de la draguer un peu pour voir .
Quoiqu’il arrive , elle aurait disparu avant 2 semaines . Rien a perdre donc .
Je commençais a la chambrer gentiment sur ses capacités a prendre des rdv , et lui proposais de jouer avec moi au jeu de « le premier qui prend un rdv a gagné une coupe de champagne » . Et me mettais immédiatement l’air de rien en mode chômage technique , ou plutôt « je fais semblant d’appeler des clients quand je suis en train de parler au répondeur vocal France Télecom « il n’y a pas de correspondant au numéro demandé , veuillez demander les renseignements … » .
Croyez le , elle a gagné le concours … ou perdu , selon les points de vue .
(…)
Etant sorti avec elle le soir ou j’avais honoré mon pari , je me retrouvais bientôt invité chez elle afin de faire plus ample connaissance .
Je ne sais pas si cela le fait aux autres mecs , mais chaque fois que je me retrouve invité pour la première fois dans la chambre / appartement d’une amie , j’ai l’impression d’y sentir l’odeur des mecs qui m’y ont précédé , un peu comme un chien reniflant un lampadaire pour vérifier si le labrador d’avant n’y aurait pas laissé un emplacement sec ou s’y soulager soi même .
Non , je ne pisse pas dans la chambre de mes copines .
J’arrivais donc chez Anne tout débordant de bonne humeur , ravi d’être invité chez la demoiselle , jusqu'à ce que je tombe nez a nez avec son rat , qu’elle me présenta en riant (« regarde comme il est mignon ! ») pendant que je tentais personnellement de cacher tout le dégoût qui venait de s’emparer de moi (« oui , très , tu peux l’enlever des mes cheveux ? ») .
Un rat . L’horreur . L’épouvante faite sur pattes . La bête répugnante de « Sitcom » , le protagoniste principal de la trilogie du même nom qui a éprouvé mes nuits , lorsque je me réveillais baignant de sueur en ayant cauchemardé de m’être fait dévoré vivant par les petites bestioles a l’appétit vorace . Saleté de rat .
Et c’est la que le vrai cauchemar a commencé . Chaque fois que je l’embrassais , je pensais au rat . Chaque fois que je sentais son odeur , je pensais au rat (elle prenait des douches pourtant , si si !) . Chaque fois que je la voyais , pensais au rat .
Ca n’a pas fait un pli : Je n’ai pas attendu qu’elle se fasse virer pour la quitter .
Et je ne fais plus d’expéditions noctambules dans la chambre de ma sœur pour lui piquer des cigarettes depuis qu’elle a pris un rat comme animal de compagnie .
Tout cela pour dire que non Marine , ce n’est pas moi qui ai asséché ton paquet .