Hier midi.
Je devais retrouver un ami que je n'avais pas vu depuis quelques temps, et lui avait donné rendez vous place de la Halle aux Grains (pour les non-Toulousains, il s'agit -pour faire court- d'une place aussi bruyante qu'une piste d'Orly à l'heure de pointe) afin de déjeuner ensembles dans la joie et la bonne humeur.
Autrement dit, on a pas mangé et on a picolé comme des cons, ce qui nuisit sans conteste à ma productivité l'après midi venue.
En même temps, "fin-Juillet" et "Productivité" me semblent êtres des notions tout de même difficilement compatibles.
Alors que j'arrivais sur la place de la Halle aux grains, je tentais de distinguer à travers l'une ou l'autre émission de gasoil frais et moins dense que d'ordinaire les différentes silhouettes poireautant sur la place, lorsque j'avisais celle de mon ami, me faisant instantanément dans ma tête le genre de réflexion personnelle dont j'ai l'abominable recette.
« Non seulement il a une chouette barbe, mais il est plus grand que moi. L'enculé. »
Après avoir travaillé durant 3 ans dans un cadre incroyablement féminin, forcément que j'ai pris quelques unes des si charmantes caractéristiques qui font la personnalité du sexe faible.
La médisance à 2 balles ? Entre autre.
Je m'approchais de lui, et avant qu'il ne se retourne, je lui tapais dans le dos tout en parlant suffisamment fort pour rendre inaudible une cérémonie d'ouverture d'un massacre Olympique :
« C'est marrant, ça te donne un vague air de Beatles attardé ! »
Il s'est retourné.
Mais ce n'était pas lui.
Encore un long, long, long moment de solitude que ce moment là.