La navrante histoire qui va suivre est la suite de cette histoire-ci, non moins navrante.
Et oui, c'est cohérent d'écrire une suite 6 mois après avoir publié la 1ère partie. Vous avez pas lu Harry Potter, vous ?
Lorsque nous sommes arrivés aux Angles, je n'ai pas vu le panneau qui indiquait l'endroit où nous devions séjourner. Mais il faut avouer que je suis notoirement distrait : je cherchais l'indication "au beau chalet en bois dans lequel M6 a tourné la moitié de ses films érotiques" quand j'aurais plutôt du chercher "Prison de Haute Sécurité - Réplique historique de la Bastille".
Ce que c'est d'être gentiment naïf, tout de même.
Après avoir traversé des couloirs aussi glauques qu'une plage du Nord pas de Calais en période de marée noire, nous arrivions à la chambre qui nous était reservée et dans laquelle nous comptions bien fêter dignement cette nuit de pré-réveillon.
Du moins, jusqu'à ce que nous constations non sans une amertume passagère que nos amis arrivés avant nous avaient décidé d'enterrer vivante la fête en entamant une partie de Cranium, le jeu qui déjà dénué d'intérêt, n'en a plus aucun dès lors que au moins un des participants en a joué au moins une partie. Ce qui était le cas de au moins 4 des joueurs, ce qui n'arrangeait rien par conséquent.
Sans parler du fait que alors que nous chuchotions pour jouer, un voisin de chambre tapa au mur pour demander à ce que nous fassions moins de bruit, y'en a qui essayent de dormir bordel de merde.
Il était 22h. Bordel de merde.
(...)
A 22h07, ma brune était précipitemment montée dans son lit (superposé au dessus du mien ...) pour éviter de voir mon regard mouillé et implorant, dans lequel toute petite amie ne feignant pas de dormir sous l'oreiller aurait pu lire "tu m'en voudrais si là, comme ca, j'allais jeter un coup d'oeil avec la voiture quelque part, mais loin d'ici ?".
Jamais clés de la voiture n'ont été aussi lourdes dans la paume d'une main.
Et les faux ronflements d'une brune sous un oreiller aussi bruyants, tiens.
A 22h09, tout feux éteints dans la chambre, je me retrouve donc dans un lit, les yeux ecarquillés, à réfléchir à quel moment j'ai raté le lancer de dés dans "l'aventure dont vous êtes le héros" et qui m'a amené à la fin alternative désastre.
... Sauf que en matière de fin alternative désastre, j'aime jouer les prolongations à la Seigneur des Anneaux, genre la fin interminable pour laquelle t'a envie de faire bouffer son film à Peter Jackson en lui disant "Pourquoi ! Pourquoi nous retenir 30 minutes de plus pour cette daube infame ?".
Les faux ronflements de la brune atteignent leur paroxysme.
Une toux. Une abominable envie de tousser me prend, cette fameuse toux qui s'est fait oublier toute la journée mais qui revient insidieusement comme une tape derrière le crane à coup de char Leclerc se manifester au moment où tu es dans une pièce remplie de dormeurs précoces.
Je me retrouve donc à essayer de "pas tousser mais c'est impossible donc je tousse le moins possible mais je m'etouffe bruyamment quand je tousse" (vous connaissez, non ?), et à sucer ces odieux bonbons à l'anis qui me calment, mais crééent une dépendance affligeante (j'en avale 1 toutes les 6 secondes), au point que je panique très vite en voyant le niveau de bonbons chuter au rythme des réserves de pétrole mondial, jusqu'à pénurie totale.
J'en retousse que de plus belle.
J'attrape mon Iphone. Une misérable barre de réseau me permet de capter 3 pages d'actu, avant que la batterie, peu coopérative, ne fasse capituler l'appareil, non sans que mon oeil éploré ne l'ait supplié de lutter au moins aussi vaillemment que la chèvre de monsieur Seguin.
Je suis seul, dans un petit lit d'une résidence moisie, affligé d'une toux infernale, et d'une envie de dormir proche du néant, un soir de 30 Décembre à 22h15.
Bordel de merde, quoi.