1 juillet 2007
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George Harrison - My Sweet Lord
Peu de personnes , à ma connaissance , peuvent se souvenir du jour où elles se sont dit , ca y’est , maintenant j’en ai marre des conneries . Et si elles s'en souviennent c’est que ce jour est arrivé lorsque leur douce dulcinée est venue leur annoncer , toute papillonante , qu’elle « est enceinte et c’est génial non ? » .
Si elles vous avait vu hébété , la tête de Jack Nicholson sortant de l’acide nitrique devant votre miroir à répéter mécaniquement « c’est génial … c’est génial … c’est génial » , elles auraient peut être compris que vous en étiez au stade d’envisager un job de porte parole de la maison blanche dans les bas fonds de Bagdad plutot que d’envisager une éventuelle paternité .
Inutile de vous dire que je veille au grain pour ne pas me retrouver dans cette effroyable éventualité .
En ce qui me concerne , je me souviens parfaitement du jour où j’ai compris que j’avais peut-être commis une erreur d’appréciation en pensant que le couple n’était synonyme que d’emmerdes et que la vie de célibataire offrait infiniment plus de joyeuseries diverses et variées .
Le constat était somme toute évident , la tête au-dessus d’un seau , pendant que mes amis se posaient la question d’appeler ou non le Samu pour prévénir un hypothétique coma éthylique .
Avant de plonger dans une inconscience plus accentuée que d’ordinaire , mon moribond cerveau avait eu le temps de trouver 2 neurones encore à peu près valides pour m’apporter une réponse plutôt pessimiste sur les vertus du célibat .
Certains osent dire que l’alcool rend con .
En ce qui me concerne , je suis navré de devoir constater que c’est deux doigts dans la gorge que j’ai toujours été le plus intelligent …
(…)
En 1ère année de Fac , il y’a (putain !) 5 ans de cela (ou est le cyanure ?) , je me souviens avoir été marqué plus que de raison par un discours que nous fit le doyen ou un autre imbécile du même acabit de ma fac , discours dont la teneur était : «vous ne réussirez jamais à la fac sans vie sociale : sortez ! Prenez des cafés , amusez vous le soir , rencontrez du monde …»
C’est tout de même triste de se rendre compte avec le recul que le seul conseil que j’aurais jamais écouté était un mensonge éhonté : les seuls abrutis que je connais et qui aient réussis en droit sont les fameux rats de bibliothèques , ces andouilles blafardes dont la seule activité cérébrale , et sexuelle ceci dit en passant , consiste à se masturber intellectuellement sur un Arrêt de la Cour d’Appel de Dijon datant de 1979 .
Ma seule consolation par rapport à mon latent échec en droit est de me dire qu’au même moment , je couchais probablement avec celle qui un jour sera leur femme par la grâce de leur chéquier .
Je deviens mesquin , pas à dire .
Comme je le disais , donc , j’ai passé chacune de mes années de fac à battre des records
Inutile de dire que je parvins non sans rencontrer d’insolubles difficultés
Le lundi ? Je faisais honneur à cette glorieuse institution Toulousaine que l’on nomme Chez Tonton , ou j’allais avec bonheur engloutir des litres d’alcools aussi frelatés que le résultat des élections présidentielles US de 2000 .
Le mardi ? Le Mulligans allait faire fonctionner des neurones toujours moins nombreux , tels d’irreductibles spartiates aux abdominaux un brin vexant pour le commun des Nico , à l’occasion de quizzs qui firent la fortune de Google nombre de fois .
Le mercredi ? L’idéal pour un verre chez l’un ou l’autre de mes amis , verre qui allait être suivi le plus souvent d’une petite demi douzaine de bouteilles achetées dans des épiceries de nuit si glauques qu’elles en feraient passer Marilyn Manson pour un Boy Scout .
Le jeudi ? Les soirées Erasmus de l’Adrians , mon repaire à proximité de la Fac , allaient apporter de l’eau à mon moulin pour nourrir mon sac à fantasme de blondes Suédoises ET Tyroliennes .
Le vendredi ? Je m’arrachais la bouche à boire cette infame mixture que Constante appelle bière , et que je nomme en étant incontestablement plus proche de la vérité « abomination » .
Si tous les Irlandais doivent boire de la Guinness , je comprends mieux que les O’Connels aient immigrés massivement aux USA .
Le samedi , j’allais écraser de mon pas de danse très contestable -et contesté- des pieds au Maximo , à la Bodega , au Purple (pas forcément peuplé que d’abrutis) , j’allais envoyer des regards de haine devant Mr Carnaval (très certainement peuplé d’un ou l’autre type pas forcément triso) , et finissais le plus généralement au Planet Rock , ou mes sauts déjantés provoquaient l’ire de videurs pourtant très tolérants .
Ils ont accepté -une fois- un ami à moi en claquettes , c’est dire .
Le dimanche , c’était mon antre , le bar La Maison , qui allait me voir récupérer des forces pour la semaine à venir , à moins que je ne sois accompagné , mais je risquerais à approfondir de passer pour prétentieux , sinon pour totalement imbuvable .
... Je ne saurais que trop recommander aux dragueurs en herbe Toulousains d’inviter un dimanche soir au bar La Maison celle qui pour un prétexte ou un autre aurait pu les interresser .
Aussi bien pour un pretexte ou un autre , cela pourrait sans le moindre doute devenir interressant .
(…)
Toute cette période de joyeuse décadence me manque .
Mais , et c’est ce que j’ai compris ce soir de Juin 2006 alors que je mimais à la perfection ce bon vieux Louis XVI se demandant le 21 Janvier 1793 comment il avait pu se retrouver la tête au dessus d’un panier , rien ne vaut décidement ces réveils , à mon grand dam très matinaux mais passons , ou après avoir fait un check up de ma mémoire pour vérifier que je ne sois pas encore totalement Eilzeïmerien , je me retourne , et passe quelques minutes à ballader mes yeux des épaules aux fesses nues de ma brune encore endormie , tout en me demandant comment le looseur pathétiquement névrosé que j’étais à réussi à attirer une aussi bien dessinée demoiselle dans son lit .
Et l’y retenir , qui plus est .