J'ai jamais franchement adoré faire du sport.
Au collège puis plus tard au lycée, cela a été indéniablement un handicap assez majeur pour d'un coté sympathiser avec les types de mes classes successives, toujours plus aptes à présenter d'incroyables facultés à rigoler bêtement avec le crétin qui savait faire joujou avec un ballon rond (... lui) qu'avec l'andouille complexée s'étant dézinguée le poignet lors d'une partie de foot en rebondissant comme une super balle de distributeur rouge pour gamins contre le-dit crétin, et d'un autre coté, pour apparaître comme un potentiel amant potable pour les filles de sa classe qui, on peut le comprendre sans trop de difficulté pour peu que l'on ne fasse pas partie des niais qui mouillent (... d'émotion) un mouchoir devant Joséphine ange gardien, recherchaient plus au lycée la brute épaisse au QI d'huitre que le type vaguement névrosé s'empiffrant de café et bégayant que des absurdités sans nom sitôt qu'un quelconque individu aux cheveux longs lui adressait la parole.
Surtout, n'allez vraiment pas croire que c'est du vécu.
... Brune, je te rappelle que tu as interdiction formelle de te couper les cheveux de plus d'un millimètre lors de ton prochain passage chez le coiffeur.
Un de mes souvenirs les plus traumatisants reste cette fois, où, décidé à relever mon baromètre d'amant potable auprès des filles de ma classe de seconde, j'avais accepté devant toute ma classe atrocement silencieuse de faire la démonstration de la façon adéquate de courir puis prendre de la hauteur avec un tremplin et enfin rebondir sur un trampoline avant d'atterrir paisiblement sur un matelas quelques mètres plus loin.
... J'ai mis une longue, très longue minute à me redresser, alors que ma jambe ayant flanché sous l'émotion 2 secondes avant de sauter sur le petit tremplin, j'avais atterri lourdement sur le coté du trampoline (qui ne rebondissait vraiment, mais vraiment pas du tout) avant de m'empaler misérablement sur le matelas d'en face.
Après cet acte de bravoure, inutile de dire que mon baromètre d'amant potable frôlait les températures que l'on peut trouver en Sibérie Orientale au mois de Décembre.
J'en garde encore des jambes terriblement chancelantes lorsque j'entends parler de trampoline.
... Un peu comme quand je croise une ex à qui je ne parle plus au bras de son nouveau et que je tente vraiment vainement de garder une très hypothétique contenance.
Vous avez déjà vu marcher un canard affligé de sciatique et amputé d'un patte ?
(...)
Étant pris de pensées particulièrement morbides depuis maintenant 2 ans chaque fois que je regarde mon ventre manifester de façon peu sympathique sa désapprobation de ma recette du croque-monsieur gratiné au four sur fond de crème fraiche épaisse non allégée, et n'étant pas disposé à mettre de coté mon indéniable attirance pour le Margharita Frozen framboise que je soupçonne plus calorique qu'un contener de Nutella enrichi, je me suis mis progressivement durant cette même période à re-pratiquer l'activité abominablement honnie.
Le sport, donc.
Faut suivre, les aminches.
Ayant réussi à surmonter les bouffées de honte qui m'empourpraient le visage chaque fois que l'on me parlait de balle jaune et cela depuis la fois où mon père avait ressorti les cassettes du vieux caméscope où l'on me voyait « jouer » au tennis (avez vous déjà vu un labrador dévertébré courir après une balle ?), je me suis ainsi remis un temps au tennis, cela jusqu'à ce qu'il y'a quelques mois, des collègues du boulots m'embrigadent dans leurs parties de Squash, sport coutant environ l'équivalent nécessaire à débourser pour une greffe de moelle osseuse/l'heure, coût toutefois amorti par le fait qu'en ayant pas à se baisser toutes les 3 secondes pour aller chercher la balle, j'éviterais d'avoir à subir une greffe de colonne vertébrales dans 6 prochaines années.
7 ans étant de toute évidence un maximum, mon dos ressemblant de plus en plus à un mauvais croissant.
Périmé.
Mais constatant que mes efforts restaient vains, et surtout que je me prenais des tôles de la part de newbies (et cela quand bien même ils auraient parcourus un semi-marathon à la recherche d'une borne de veloose avant de jouer), hier, je me suis décidé à l'impossible, et bravant une température polaire le jour où évidemment j'avais oublié mes chouettes et chauds gants en cuir à la maison, je prenais la direction de la piscine de Léo Lagrange.
« Bonjour, la piscine est bien ouverte ? »
Ok, la question était particulièrement con vu qu'une dizaine de personnes venaient de s'y engouffrer après avoir acquitté leur billet devant moi.
« Oui. Vous n'êtes jamais venu ? »
Ben tiens. T'étais obligée de me le faire remarquer aussi cruellement que j'ai un ventre de Marsupilami gavé aux piranhas, grognasse ?
Je résistais vaillamment à ma pulsion primaire qui me commandait de la balancer dans le grand bassin séance tenante, et me dirigeais vers les vestiaires, non sans me faire la réflexion en jaugeant la propreté des cabines que payer 14 euros à Calicéo pour fantasmer sur la baise en cabines avec ma Brune était un brin excessif au regard des 2 euros 50 que je venais sobrement d'acquitter.
Sic.
Après avoir hésité 10 minutes sur la couleur du bonnet de bain à acheter pour finalement acheter le colori le plus ridicule et découvrir que le noir plus sobre était proposé à la seule rangée du distributeur que je n'avais pas jaugé, et après avoir vu en frémissant sortir de la piscine un type qui semblait avoir trouvé le seul bassin qui devait être rempli d'huile de vidange, j'étais dans la flotte, prêt à me donner un corps de schtroumpf d'athlète.
Le bonnet bleu, c'était vraiment un choix épouvantable.
Lorsque l'on ne connait pas les dimensions d'un bassin, l'on a vite tendance à se faire des idées sur les dites-dimensions assez démesurées, mais évidemment plutôt flatteuses envers ses propres performances.
Après un aller retour, j'avais vraiment considéré comme crédible l'hypothèse saugrenue comme quoi je venais pourquoi pas de parcourir un kilomètre.
Je vous laisse imaginer ma déception quand j'avais compris que 100 mètres, c'était encore particulièrement optimiste en prenant en considération que dès le 79ème mètre, j'avais réinventé le style nage-coulée en coulé-tout-court.
Le sport, c'est vraiment rien qu'une grosse daube.