20 octobre 2007
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Mike Oldfield - Moonlight Shadow
Lorsque j'ai connu Brune , il y'a maintenant un an et un mois de cela , j'étais ce que l'on appelle le célibataire par excellence .
Je vivais seul dans un appartement qui me permettait difficilement de faire 3 mètres sans atteindre son extrémité , et encore , en ne marchant pas droit , ce qui en soit n'avait rien de très difficile à l'époque , puisque mes nuits étaient rarement moins arrosées que Boris Eltsine un soir de réveillon .
Je n'avais jusqu'alors connu que des copines de passage dans ma vie , des filles avec qui j'avais su avant même d'avoir ôté d'une main leur soutien gorge qu'elles ne me marqueraient pas plus que les dérisoirement éphémères objets que l'on nous faisait faire , à moins que l'on ait sous traité discrètement dans le dos du prof avec le plus manuel de nos copains , en cours de Technologie .
D'ailleurs , et si mes souvenirs sont exacts , mon CD-réveil n'a jamais marché .
Ma relation avec brune a commencé sur une base , au risque de me répéter , assez incertaine . Elle habitait à Barcelone , soit quand même 4h de route de Toulouse , chez son ex avec qui elle avait vécu 4 ans et qui la poursuivait toujours de ses assiduités .
J'avoue que j'ai tout de même une certaine tendance masochiste à me mettre tout seul comme un grand dans les situations les plus incroyablement foireuses .
Lorsque je retrouvais Brune pour la seconde fois , à Barcelone , elle semblait terrorisée à l'idée de croiser son ex , ses ami(e)s , ses collègues , et je suis sur que la simple vue de l'éboueur de son quartier aurait suffit à lui faire tourner de l'oeil .
Sont sensibles , ces petites choses la .
Elle avait failli laisser tomber , lorsque nous nous étions assis dans un bar pour qu'elle prenne enfin son petit déjeuner et que moi je m'injecte une dose massive de café en intraveineuse .
4h de route en partant à 3h du mat , fallait au moins cela .
Les silences désespérant qui ponctuaient notre « conversation » démontraient que notre histoire était vouée à rester dans le registre « plan cul » , et que les probabilités qu'il y'ait un lendemain à cette visite Espagnole étaient aussi faible que celles de voir un jour Chirac se baigner dans la Seine .
La radio passa Mike and The Mechanics – Over My Shoulder .
Je vous laisse calculer les probas qu'une radio espagnole diffuse ce -grand- morceau à ce moment la . J'en suis encore coi .
En dehors du fait que je songeais immédiatement à émigrer à Barcelone , je retrouvais instantanément l'énergie , les mots , la joie qui l'avaient conquise la première fois .
La magie d'Over my shoulder , vous dis-je .
J'avais réservé un hôtel au hasard au moyen de Google Earth , et je découvrais lorsque nous nous y rendions que j'avais sélectionné dans un quartier d'affaires où les tarifs n'avaient tout de même rien à envier à ceux pratiqués Place Concorde , au Hilton et à la saison des défilés .
Ma banquière en cauchemarde encore la nuit .
Voulais je inconsciemment rentabiliser ?
Toujours est-il que nous passâmes ces 48h espagnoles à baiser . A forniquer . A coucher ensemble . Sur le lit . A coté du lit . Dans la salle de bain . Nous étions dans notre cocon , seuls , heureux et tranquilles , du moins en dehors du moment où une femme de chambre entrouvrit assez la porte pour se faire refaire les tympans façon Oradour sur Glane lorsque je hurlais à son attention « Noooooon !!!! »
Qui a dit qu'en matière de sexe , les hommes ne savent pas faire deux choses à la fois ?
Notre relation s'est construite ainsi par la suite . Du sexe suivi de câlins , des bisous suivis de cul , dans des hôtels un peu partout entre la Catalogne et Midi-Pyrénées dont les patrons semblaient s'être donnés le mot pour nous envoyer la femme de chambre au moment toujours le plus délicat .
Si je vous disait qu'à 5min de l'heure limite pour rendre la chambre , une femme de chambre faisait le siège de la porte qui la séparait de la pièce ou nous forniquions une dernière fois , pour la route ...
A Toulouse , j'avais pris une collocation . J'avais intentionnellement choisi la chambre la moins grande et en dehors de l'appartement , ce qui m'attirait systématiquement les railleries de mes amis qui jugeaient que je m'étais fait avoir , uniquement dans l'idée que nos ébats avec brune ne seraient ni interrompus par des visites impromptues , ni écoutés par des oreilles indiscrètes .
C'était oublier un peu vite que si le mâle après l'amour à une tendance irréversible à se mettre en mode veille , la femelle , elle , a besoin d'aller à la salle de bain .
C'est très insupportable .
Et encore plus lorsque cela implique de remonter quelques marches d'un escalier poussiéreux et de passer sous le regard narquois des collocs qui feignent de croire qu'elle ne veut effectivement qu'un simple verre d'eau .
Faut il avoir l'esprit mal tourné , tout de même .
(...)
« Tu es bien gentil , mais pour le moment , il n'y a pas un grand rapport entre ce que tu nous racontes impudiquement et ce que que tu nous a promis ! » , diriez-vous .
Si , si , j'y viens .
J'ai , pas une habile rétrospective , tendu à démontrer que ma relation avec Brune a été très axée , somme toute , sur des parties de jambes en l'air endiablées suivies de câlins amoureux .
Sauf que . Depuis que nous avons emménagés dans notre petit appartement tout cosy , j'ai beau tendre l'oreille , point de femme de ménage qui tourne la clé dans la serrure de la chambre pendant nos parties de sexe . Point de collocs pour rigoler de mes cheveux décoiffés et de ma transpiration quelque peu excessive pour attester que nous ne faisions que regarder un épisode de How i met Your Mother comme nous l'avions prétendu pour prendre congés d'eux
J'aime le sexe comme je mange des coquillettes .
Je ne savoure pas , je dévore .
Et non , je ne suis pas cannibale .
Alors ? Alors , moi qui était un boulémique de sexe , qui me targuait d'avoir eu ma première fois avant mes 3 meilleurs amis quand je ne l'ai eu qu'une semaine après le dernier d'entre eux (classique , une sorte de remake de la pub McCain , quoi) , moi qui pensait que l'on pouvait passer des journées entières à ne faire rien d'autre que se chevaucher dans un lit , une petite musique douce (non , pas Over my Shoulder !) en fond sonore ...
Eh bien , merde .
Je crois que je suis sevré de sexe , les aminches .
(To Be Continued ...)