Dimanche matin.
Il y'a des jours comme cela où l'on se réveille avec une énergie en soi, qui fut-elle portée à la connaissance des autorités Iraniennes, suffirait à leur faire prendre conscience que y'a pas que l'atome dans la vie.
Ce qui reste paradoxal lorsque l'on pense que la veille, on a rendu -et pas forcément que par la bouche- de quoi remettre à un niveau plus conventionnel cette mijaurée de mer morte.
Hum.
C'est donc l'estomac vide et l'haleine pateuse que je me lancais dans la tache que je repoussais depuis tellement longtemps que l'expression des lustres en devient insuffisante (« des Versailles », ca existe ? Non ?) : ranger ce qui sert de cocon douillet à moi, ma brune, et nos 2 chats.
Ces derniers ayant bien pris l'expression au pied de la lettre, contribuant à adoucir le cocon grâce aux Everests de poils qu'ils déposent gracieusement ici, et là.
Eternuer dans notre appartement induit un grave risque d'étouffement aux poils de chats.
(...)
Après avoir épuisé 3 rouleaux de sopalins à nettoyer les vitres du salon, cela pour la première fois depuis notre installation (c'est marrant, qui eut cru que l'on aient réussi à récréer un micro-climat si propice à l'apparition de cèpes chez nous?), venait le tour de ma terreur, une pièce de notre appartement habilement masquée par une penderie, cela afin de nous éviter de frissonner d'horreur chaque fois que nous nous mémorerions sa présence.
... Ce qu'il ne faut pas dire tout de même pour inciter les autres à nous inviter chez eux plutôt que l'inverse ...
C'est une sorte de petit réduit, de la hauteur d'un 7ème étage et demi, qui me fait penser chaque fois que mon regard se perd dedans au refuge que s'improvisait Gaston dans les archives de Dupuis (dessin que j'utilise sans vergogne dans le bandeau de mon blog par ailleurs!), sauf que moi, quand j'y rentre, ce n'est que pour en déloger mon chat-dingue qui a bien compris que j'avais apprécié modérement de me faire piquer mes merguezs dans mon assiette.
Sans parler du fait que je sois encore moins enclin à pardonner le larcin lorsque tout à ma chasse au chat, je me pulvérise le crane contre le plafond trop bas de la dite pièce.
Aie, quoi.
Le coeur armé de courage et les sparadraps spécial « blessure sanglante au crane » à portée de main, je m'aventurais donc dans la pièce maudite. Et j'en extrayais immédiatement toutes les futilités qu'un couple peut parquer dans une pièce inutile en disant « après tout, peut-être en aura t-on besoin un jour, qui sait ? ».
On dira ce qu'on voudra : je reste tout de même moyennement convaincu que, garder « au cas où » 2 fers à repasser aussi efficaces que Panpan lapin amputé de ses 2 pattes arrières, n'est pas une idée très pertinente.
Ce que je ne manquais pas d'ailleurs de faire savoir à ma brune .
« Non, ca, on jette. Et ce sceau, là, pour nettoyer ? On en a deux ! On jette. Le carton de la cafetière ? De toute facon, elle tombera en panne le lendemain de la fin de garantie. On jette.
Tes anciens sacs à main ... »
Hurlement de terreur derrière les écrans de mon auditoire féminin.
« On jette . »
Penser à surveiller l'évolution de la définition de dictateur sanguinaire sur Wikipédia, tiens.
« Bon, vu la quantité d'horreurs qui moisissent derrière ce placard, je pense qu'il va falloir que l'on révise nos critères de sélection. On va dire qu'à partir de maintenant, pour toutes les choses dont on sait pertinemment que l'on ne se servira plus, parce que l'on a la même (chose) en mieux ou plus récent, on jette » édictais sentencieusement Nicoléon 1er en cette première minute de règne.
Tant qu'à assumer le rang de dictateur sanguinaire ...
Josébrune me regarde de ses petits yeux marrons, et la voix probablement émue par la solennité de l'instant, me demande timidement : « toutes les choses dont ne se sert plus ? »
« Toutes les choses dont on ne se sert plus.
- Toutes celles qu'on a remplacé par mieux ?
- Toutes celles qu'on a remplacé par mieux.
- Toutes celles qu'on a remplacé par plus récent ?
- Toutes celles qu'on a remplacé par plus récent. »
Je l'ai pas vu venir du tout, ce coup là.
Brune attrape un mien objet, et me fixe narquoisement.
« Bon, on peut jeter ton vieux modem, alors ... »
... Waterloo, c'est simple comme un ménage de Printemps.
S'en prendre à un geek, si c'est pas malheureux tout de même ...