18 avril 2008
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Titre original : Rien de bon n’arrive après deux heures du matin
(Alors pourquoi y-a-t-il des distributeurs de capotes dans la rue ?)
De Marie-Edwige pour Nicolas
On prend de mauvaises habitudes lorsqu’on est célibataire. L’appartement de Brune et Nico est un palais où la poussière est interdite. J’y pense souvent lorsque je me balade dans mon coquet taudis, portant mon bas de jogging rouge* datant de la sixième, affublée d’un T-Shirt informe vantant les mérites émotionnels des insultes à l’encontre des forces de l’ordre (cocasse, moi qui considère sérieusement passer les concours d’Officier de Police Judiciaire dans deux ans), buvant du thé tiède et mangeant une barre bretonne tartinée de Nutella –SANS UTILISER D’ASSIETTE** -. Et puis je poursuis sereinement ma mastication, parce que, savez-vous, PERSONNE NE ME REGARDE.
Sommes-nous des cochons lorsque nous sommes célibataires ? La réponse est à nuancer. Certes, nous ne sommes pas les plus propres, certes, nous nous fourrons les doigts dans le nez au beau milieu du salon, mais je persiste à croire que les couples qui se font des mamours devant vous qui êtes seule entre le vin et les chips sont autrement écœurants – regard torve en direction du couple fétiche du blog (je décooooooooooooooonne).
L’état de votre appartement (chambre/caravane/carton, rayez les types de logements étudiants inutiles) reflète souvent votre état d’esprit. Un appartement en bordel, si cela ne s’est pas produit après une grosse fiesta ou une nuit passionnée***, est un bon indicateur de déprime. Surtout quand vous êtes célibataire. Car personne ne vous regarde. Et ce soir, je patauge dans le désordre. J’ai donc décidé de prendre les choses en main, et, à deux heures du matin, j’ai décidé de ne pas me coucher tant que tout ne sera pas à sa place. Cette nuit, je vais Ranger mon Appartement (Alléluias, trompettes, lumière céleste, etc…).
Cette résolution prit forme alors que j’étais confortablement installée en train de regarder mes épisodes favoris de la série How I Met Your Mother. J’adore cette série, adoration que je partage avec Nico, peut-être l’une des rares choses que nous ayons encore en commun après qu’il soit passé de l’Autre Côté (c’est-à-dire qu’il vive heureux avec Brune, selon le terme employé par les célibataires solitaires en manque d’affection). J’en étais arrivée à cet épisode de la Saison 1 où Ted ment à Robyn en lui annonçant qu’il avait rompu avec sa copine pour pouvoir se la faire, le tout après deux heures du matin, en sachant très bien que rien de bon n’arrive après deux heures du matin, ce qui, entre nous soit dit, est complètement contraire à mes opinions : des choses surprenantes et parfois miraculeuses comme une érection sous alcool se sont produites après deux heures du matin. Mais je m’égare.
Il est vrai que la nuit a des conséquences inattendues sur la psyché des hommes, alors ne parlons pas de celle d’une célibataire. Vers deux heures du matin, même lorsqu’on a organisé un apéro, les potes sont partis se coucher, surtout ceux qui vous recadrent le cerveau grâce à leurs conseils. Beaucoup de bonnes choses s’arrêtent à deux heures : les bars en semaine, le kébab du coin, même mon tabac adoré qui me réapprovisionne alors que tout est fermé. Lorsqu’on est célibataire, à deux heures, nous sommes abandonnées à nous-mêmes. Et nous gambergeons.
Avoir l’esprit qui travaille bien après l’horaire chrétien du coucher est une mauvaise chose. Le noir devient gris, les pulsions deviennent plus fortes, et on croit possible certaines choses qui sont impensables une fois l’aube revenue. En ce moment, je pense à Lui. Lui, quoi, toutes les filles en ont Un, enfin je suppose. C’est cet homme qui vous obsède et que, pour une raison ou pour une autre, vous ne pouvez pas avoir. En tout cas c’est impossible pour le moment, pour des facteurs infinis. Mais une fois seule, et après deux heures, vous réinterprétez tous les signes : le fait qu’il n’ait pas appelé en une semaine veut dire qu’il est timide, ou alors le fait qu’il ne vous regarde pas au boulot veut dire qu’il est très intéressé, ou, mieux, le fait qu’il soit casé, fidèle et heureux fait de lui l’homme idéal à poursuivre de vos ardeurs. Allez, Mesdemoiselles, chacune d’entre nous a sa petite histoire embarrassante, une ligne téléphonique, un numéro qui nous brûle les doigts et aucune bonne copine pour nous assommer à coup de batte de baseball. Donc, ce soir, je pense à Lui.
Pourquoi ne pas l’appeler ? Je suis sûre qu’il serait ravi d’avoir de mes nouvelles au beau milieu de son cycle de sommeil. Surtout que la seule conversation que je peux concocter pour le moment concerne la dose adéquate de lessive pour une machine à moitié pleine (je viens de faire une lessive Blanc-Coton à 60°, c’est fascinant). De toute façon, la conversation n’est qu’un prétexte, les sentiments n’ont plus qu’à s’épanouir et, qui sait, il se peut qu’Il prenne un taxi/train/machine à voyager dans le temps/transporteur interdimentionnel pour me rejoindre et me prouver son amour inconditionnel. Un genou au sol, bien évidemment. Comme je dis toujours, si rien de bon n’arrive après deux heures du matin, alors pourquoi existe-t-il des distributeurs de capotes ? Allez, je l’appelle.
Au moment de composer le numéro, un souvenir d’enfance me saute aux yeux. Quand j’étais petite, il y avait un distributeur dans ma rue. Tout le monde pouvait retirer, à n’importe quelle heure, ce dont il avait besoin. Mais, devant chez moi, ce n’était pas un distributeur à amours improvisées.
C’était un distributeur à seringues.
J’ai compris le message. Je m’attèle à la vaisselle. Bonne nuit.
*Oui, le moche, en polaire, super large avec l’élastique aux chevilles. Il y a même de la peinture jaune dessus.
**Nico, va chercher les sels, je crois que Brune est dans les pommes.
***Dans cette configuration, le soutien-gorge sur le dossier de la chaise et le cendrier renversé sur le plaid du canapé sont de bons signes. Brune, ressaisis-toi, pour l’Amour de Dieu.
(Alors pourquoi y-a-t-il des distributeurs de capotes dans la rue ?)
De Marie-Edwige pour Nicolas
On prend de mauvaises habitudes lorsqu’on est célibataire. L’appartement de Brune et Nico est un palais où la poussière est interdite. J’y pense souvent lorsque je me balade dans mon coquet taudis, portant mon bas de jogging rouge* datant de la sixième, affublée d’un T-Shirt informe vantant les mérites émotionnels des insultes à l’encontre des forces de l’ordre (cocasse, moi qui considère sérieusement passer les concours d’Officier de Police Judiciaire dans deux ans), buvant du thé tiède et mangeant une barre bretonne tartinée de Nutella –SANS UTILISER D’ASSIETTE** -. Et puis je poursuis sereinement ma mastication, parce que, savez-vous, PERSONNE NE ME REGARDE.
Sommes-nous des cochons lorsque nous sommes célibataires ? La réponse est à nuancer. Certes, nous ne sommes pas les plus propres, certes, nous nous fourrons les doigts dans le nez au beau milieu du salon, mais je persiste à croire que les couples qui se font des mamours devant vous qui êtes seule entre le vin et les chips sont autrement écœurants – regard torve en direction du couple fétiche du blog (je décooooooooooooooonne).
L’état de votre appartement (chambre/caravane/carton, rayez les types de logements étudiants inutiles) reflète souvent votre état d’esprit. Un appartement en bordel, si cela ne s’est pas produit après une grosse fiesta ou une nuit passionnée***, est un bon indicateur de déprime. Surtout quand vous êtes célibataire. Car personne ne vous regarde. Et ce soir, je patauge dans le désordre. J’ai donc décidé de prendre les choses en main, et, à deux heures du matin, j’ai décidé de ne pas me coucher tant que tout ne sera pas à sa place. Cette nuit, je vais Ranger mon Appartement (Alléluias, trompettes, lumière céleste, etc…).
Cette résolution prit forme alors que j’étais confortablement installée en train de regarder mes épisodes favoris de la série How I Met Your Mother. J’adore cette série, adoration que je partage avec Nico, peut-être l’une des rares choses que nous ayons encore en commun après qu’il soit passé de l’Autre Côté (c’est-à-dire qu’il vive heureux avec Brune, selon le terme employé par les célibataires solitaires en manque d’affection). J’en étais arrivée à cet épisode de la Saison 1 où Ted ment à Robyn en lui annonçant qu’il avait rompu avec sa copine pour pouvoir se la faire, le tout après deux heures du matin, en sachant très bien que rien de bon n’arrive après deux heures du matin, ce qui, entre nous soit dit, est complètement contraire à mes opinions : des choses surprenantes et parfois miraculeuses comme une érection sous alcool se sont produites après deux heures du matin. Mais je m’égare.
Il est vrai que la nuit a des conséquences inattendues sur la psyché des hommes, alors ne parlons pas de celle d’une célibataire. Vers deux heures du matin, même lorsqu’on a organisé un apéro, les potes sont partis se coucher, surtout ceux qui vous recadrent le cerveau grâce à leurs conseils. Beaucoup de bonnes choses s’arrêtent à deux heures : les bars en semaine, le kébab du coin, même mon tabac adoré qui me réapprovisionne alors que tout est fermé. Lorsqu’on est célibataire, à deux heures, nous sommes abandonnées à nous-mêmes. Et nous gambergeons.
Avoir l’esprit qui travaille bien après l’horaire chrétien du coucher est une mauvaise chose. Le noir devient gris, les pulsions deviennent plus fortes, et on croit possible certaines choses qui sont impensables une fois l’aube revenue. En ce moment, je pense à Lui. Lui, quoi, toutes les filles en ont Un, enfin je suppose. C’est cet homme qui vous obsède et que, pour une raison ou pour une autre, vous ne pouvez pas avoir. En tout cas c’est impossible pour le moment, pour des facteurs infinis. Mais une fois seule, et après deux heures, vous réinterprétez tous les signes : le fait qu’il n’ait pas appelé en une semaine veut dire qu’il est timide, ou alors le fait qu’il ne vous regarde pas au boulot veut dire qu’il est très intéressé, ou, mieux, le fait qu’il soit casé, fidèle et heureux fait de lui l’homme idéal à poursuivre de vos ardeurs. Allez, Mesdemoiselles, chacune d’entre nous a sa petite histoire embarrassante, une ligne téléphonique, un numéro qui nous brûle les doigts et aucune bonne copine pour nous assommer à coup de batte de baseball. Donc, ce soir, je pense à Lui.
Pourquoi ne pas l’appeler ? Je suis sûre qu’il serait ravi d’avoir de mes nouvelles au beau milieu de son cycle de sommeil. Surtout que la seule conversation que je peux concocter pour le moment concerne la dose adéquate de lessive pour une machine à moitié pleine (je viens de faire une lessive Blanc-Coton à 60°, c’est fascinant). De toute façon, la conversation n’est qu’un prétexte, les sentiments n’ont plus qu’à s’épanouir et, qui sait, il se peut qu’Il prenne un taxi/train/machine à voyager dans le temps/transporteur interdimentionnel pour me rejoindre et me prouver son amour inconditionnel. Un genou au sol, bien évidemment. Comme je dis toujours, si rien de bon n’arrive après deux heures du matin, alors pourquoi existe-t-il des distributeurs de capotes ? Allez, je l’appelle.
Au moment de composer le numéro, un souvenir d’enfance me saute aux yeux. Quand j’étais petite, il y avait un distributeur dans ma rue. Tout le monde pouvait retirer, à n’importe quelle heure, ce dont il avait besoin. Mais, devant chez moi, ce n’était pas un distributeur à amours improvisées.
C’était un distributeur à seringues.
J’ai compris le message. Je m’attèle à la vaisselle. Bonne nuit.
*Oui, le moche, en polaire, super large avec l’élastique aux chevilles. Il y a même de la peinture jaune dessus.
**Nico, va chercher les sels, je crois que Brune est dans les pommes.
***Dans cette configuration, le soutien-gorge sur le dossier de la chaise et le cendrier renversé sur le plaid du canapé sont de bons signes. Brune, ressaisis-toi, pour l’Amour de Dieu.
