25 février 2007
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16:33
Mardi .
Je tente de reprendre ma respiration , tout en continuant à pester contre la bétise que j'ai encore su déployer lorsque j'ai délaissé , avec un souverain mépris , ce caddie qui me fit tant défaut lorsque je devais faire la "petite distance" séparant la caisse enregistreuse de ma voiture .
Il faut savoir que le Nico , pas forcément mauvais cuisinier mais flemmard professionnel , ne se nourrit essentiellement que de steaks congelés , de pommes sautées congelées , de raviolis congelés en boites , de montagnes de gruyère (n'essayez même pas de passer après moi au rayon gruyère d'un supermarché . Vous auriez l'impression d'avoir fait un saut dans le temps jusqu'aux années de pénuries particulièrement violentes de , par exemple , l'ex et regrétée RDA ...) , de pots démesurément surdimensionnés de café , nutella et sucre en morceaux .
Et je fais toutes ses courses en une fois pour le mois à venir .
Sans doute l'explication pour laquelle je suis un gringalet au bras d'une star du catch . Professionnelle .
Je démarre la voiture . Le Mouv' hurle d'un coup une des dix chansons constituant sa playlist journalière , pendant que j'embrase une cigarette avec l'allume-cigare .
Le temps d'insulter une mégère confondant conduire un 4x4 et compilation artistique de tôles , tout en évitant soigneusement d'encastrer ma voiture dans un de ces idiots plots en béton armé sans doute destiné à éviter un nouveau débarquement des forces alliées , j'ai réussi à m'extraire somme toute sans trop de difficulté du parking d'Auchan .
Il fait beau . Je roule toutes fenêtres ouvertes , fredonnnant les quelques notes de Snow des Red Hot Chili Pepers (je-vais-les-voir à-Paris , nananère!) , aspirant goulument la fumée de ma cigar...
Merde , ma cigarette présente un aspect plutot étrange , genre Louis XVI le 21 Janvier 1793 à 10h23 .
Une contrariété ne venant jamais seule , je sens de la fumée , et malgrès un balayage nerveux et angoissé du regard de mon intérieur , je ne parviens à en trouver la source . Les gouttes commencent à perler sur mon front . Et si Apolonia Corleone n'avait pas été victime d'un règlement de compte mesquin , mais négligé de preter attention à la disparition de sa cigarette ? Les voitures derrière moi me collent de si près , que je ne sais trouver un moyen de quitter l'enfer routier , et l'espace d'un furtif instant , je comprends enfin ce qu'éprouvais Yves Montand dans le salaire de la peur , moi qui trouvais jusque là qu'il faisait bien des manières pour finalement pas grand chose .
Après tout , la cargaison qu'il conduisait n'était "que" de la nytroglycérine .
Et soudain , le miracle . Un espace dégagé s'offre à moi , et tentant dans un dernier effort de ne pas mourir asphyxié par la fumée devenue plus présente que l'oxygène au sein de la carlingue , je jette d'un coup de volant rageur ma voiture en dehors de la circulation , stoppant net le moteur et sortant de ma voiture dans un réflexe de survie avec la célérité de Michael Jackson s'installant au Bahrein pour pouvoir enfin dormir dans un meme lit avec des enfants souffler judiciairement parlant .
(...)
Le bout de tabac objet de mes problèmes était resté collé à l'allume cigare .
Ps : J'attends avec impatiences les réactions (sinon insultes) du type : "Quoi ? Tout un chapitre pour ca ?" ...
Nota Bene : J'aimerais écraser une larme l'espace de quelques secondes , soulignant qu'ayant rédigé ce texte sur wordpad sans correction ortographique , je l'envoyais à Marie Edwidge avec fébrilité pour correction . Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'elle me répondait "aucune faute ! Tu fais des progrès" ...
Je remercie mes parents , mes amis qui m'ont toujours conservé leur confiance , ainsi que Microsoft Office , qui m'apporta le soutien d'un grand frère durant de si longues années ...