Hier, en fin d'après midi.
Je me dirigeais en compagnie de Mat de la première table encore disponible de la Place St George et qui n'appartienne pas à cet escroc et où l'on est servi comme un violeur multirécidiviste en prison de bar « le Braveheart » (certains noms ont été modifiés très subtilement pour protéger l'anonymat des bars qui se croient sur les Champs-Elysées, à tort), lorsque je passais devant un groupe de personnes que j'ai vaguement connu à la fac de droit, vaguement parce que je n'étais pas leur plus grand fan. La réciproque était par ailleurs tout aussi vraie.
C'est marrant de se dire des kékés qu'ils finissent tôt ou tard par devenir de la petite bourgeoisie.
Pendant que Mat se tenait raisonnablement à distance, ayant lui l'intelligence de savoir reconnaître un sourire narquois qui prépare un échange assassin « l'air de rien », je me montrais beaucoup plus téméraire, et avec l'innocence de l'agneau se dirigeant vers un plat de sushis périmé depuis un mois, je montrais patte blanche en serrant la main qui m'était hypocritement tendue.
Mon coté maso, probablement.
« Hey, Poi-rier. »
Je n'ai jamais été appelé par mon nom que par des personnes masquant très difficilement une ironie à peine masquée à mon endroit.
« ... Grand Nicolas ... », poursuivit-il.
Mon blog. Le sourire hypocrite n'était qu'un moyen de m'attirer à leur table, histoire de pouvoir me faire déblatérer sur mon blog et pouvoir se foutre de mon pif une fois que je me serais éloigné (voir même avant, en fait), un peu comme le ferait ce pâle type de Brochant un mercredi soir avec ces potes, sans se rendre compte que dans le fond, le plus grotesque reste le crétin qui s'habille comme un Mickey de parade à Eurodisney pour aller taper dans une petite balle blanche en poussant des gros rires gras sur une blague qui aurait fait frissonner d'horreur Bigard.
Le sport des truffes, tiens.
« Ouais. », j'ai conclu, avant de tourner les talons, indifférent, pour aller vérifier en compagnie de Mat si la bière n'était pas plus fraiche ailleurs.
Il m'aura fallu 10 ans pour comprendre ce qui me manquait pour me foutre royalement des remarques acrimonieuses qui ont commenté, un jour où l'autre, ma personnalité il est vrai parfois déroutante.
... Une petite amie de rêve, un boulot génial et avoir écrasé le nez de quelques avocats devant des juges du Tribunal de Grande Instance de Paris.
Ça valait le coup d'attendre.
Ps : Non, je n'arrête plus ce blog. Je publierais quand je pourrais et sur des sujets moins « perso » que avant, mais dans le fond, ca reste mon « chez moi », et après tout, ce sera normal si cela ne ressemble plus au blog du début : on change tous.
Et j'aurais économisé un psy grâce à ce post pour être ainsi capable de rajouter : "heureusement".
Ps 2 : non, j'ai tout de même plus de cheveux et moins de ventre que Villeret dans le Diner de Cons.
Ah, mais.