2 avril 2006
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19:45
Ayant commencé mon second semestre de 1ère 2me année aux alentours du mois de Mars (en plus de mettre un certain temps a récupérer de mon opération , j'étais aussi assidu a mes cours qu'un député n'est présent dans sa circonscription) , j'avais raté les premiers td de droit des affaires , ce qui en soit pouvait aisément se justifier par le fait que mon chargé de td était aussi engageant qu'un Coréen du Nord mal luné .
Une petite description de Milou (comme nous l'appelions affectueusement) s'impose .
Milou , c'était le genre de type qui certes aidé par son apparence de gladiateur chevronné était capable de vous terroriser d'un simple sourire , cette dernière expression de visage constituant l'exception au principe , c'est a dire un regard noir a vous glacer le sang , pour peu que vous ne vous soyez pas coupé les veines pour échapper a ce face a face glaçant .
Doté d'un certain cynisme , Milou prenait un malin plaisir a laisser ses malheureux étudiants (en particulier moi , ndrl) sur des charbons ardents , vous laissant vous enferrer dans de misérables et piteuses démonstrations pour finalement opiner de la tête , et lâcher un infernal « Mmm ... oui ... c'est pas mal ... Mais ce n'est pas ça du tout . Quelqu'un d'autre ? » .
Je cherche encore aujourd'hui une autre raison que son petit mètre 98 pour déculpabiliser de ne pas lui avoir sauté a la gorge ...
Il est vrai qu’a se faire massacrer avec périls , on fait triompher l'ennemi sans gloire . Mais on se fait massacrer tout de même ...
(...)
Bref , je mettais un certain temps avant de me décider a pointer mon nez a ce td , et étant franchement hors délai , Miloudi acceptait de me reprendre uniquement a la condition que je vienne faire meuble au cour désert du vendredi 17h .
Contrairement a beaucoup , je trouvais l'horaire moins atroce qu'un lundi 8h , par exemple . C'est vrai ! Qui peut raisonnablement prendre l'apéro a 9h30 du mat ? Tandis qu'a 18h30 ...
J'ai ainsi fait la connaissance de Jess , qui passablement amusée par ma flagrante incompétence en droit des affaires me soufflait des réponses plus susceptibles de me faire passer de la dernière a avant dernière place des étudiants totalement déconsidérés aux yeux du chargé de td .
Pas une mince affaire , un vrai petit miracle qu'accomplit la Jess ...
Charmé , je quittais le td naturellement plus imbibé de l'envie de la revoir que de jurisprudence commerciale .
Décidé a séduire Jess , j'arrivais la semaine d'après armé d'une main de bonnes intentions et de l'autre de mon td préparé . Je voulais apparaître studieux et sérieux , histoire d'avoir une chance de lui plaire .
C'est ainsi que je relevais le défi de Milou(r) (notez le brillant jeu de mot sachant qu'il s'agit probablement du seul chargé de td de l'histoire d'ut1 qui fasse de la boxe) et tentais courageusement a plusieurs reprises de monter a l’assaut de Milou et d’éviter tant que possible ses railleries (« vous vous en approchez Mr Nicopoi … mais vous en êtes encore très loin . ») .
Ma déconfiture a au moins eu le mérite de la faire rire , toujours ça de pris .
(...)
A la fin du TD , j’ai pensé qu’il me fallait absolument agir pour ne pas me retrouver pris au piège de la règle de 2 qui me revient assez régulièrement dans la tête … je m’explique :
Pour avoir la moindre chance avec une fille qui me plait , je n’ai droit qu’a deux moments passés avec la convoitée pour sortir avec elle , sinon au 3ème elle découvre mon impressionnant panel de tares et devient dans le meilleur des cas une amie , mais dans le cas le plus fréquent elle s’étrangle en m’apercevant a distance et tente par une manœuvre dilatoire de prendre une nouvelle trajectoire qui soit loin , très loin de la mienne …
Je m’y fais , bien que je vive mal cette infamante malédiction …
Bref , conscient qu’il y’avait urgence a agir , mais également conscient que dans certains cas (environ une très petite centaine de fois) il m’était arrivé de me viander avant même que la règle de 2 se soit appliquée , je cherchais un moyen de lui proposer de prendre un verre avec moi sans que j’ai trop l’air d’un con dans le cas d’un refus net et sans appel .
« C’est fou , nous nous croisons tous a la fac mais personne ne sait rien sur personne et tout le monde retourne dans son coin le vendredi soir , y’a-t-il quelqu’un que ça énerve et qui très accessoirement viendrait prendre un verre avec moi ? » .
Jess a été la seule a accepter l’invitation , les « alibis » témoins de la scène semblant comprendre a ma façon insistante de regarder Jess en parlant que contrairement aux apparences trompeuses induites de mes élucubrations , ils n’étaient absolument pas conviés a se joindre a moi .
C’est fou , personne ne sait rien sur moi mais juste a me croiser a la fac les gens comprennent comment je fonctionne …
J’ai présenté Jess a mes parents alors que nous ne sortions pas encore ensembles , mais j’avais du faire le détour par Jean Jaurès pour récupérer les clés de la voiture . De négociations il n’y eut pas , mon père a l’excellente habitude de sentir les cas de force majeure et mon sms avait été suffisamment clair pour qu’il perçoive qu’un refus de sa part serait susceptible de m’envoyer devant un juge réclamer une pension alimentaire jusqu'à la fin de mes études …
Je ne suis pas pour autant forcément un fils indigne . J’ai mes priorités , c’est tout .
(…)
J’invitais Jess a dîner a la Bodega . Cela pouvait apparaître un choix loufoque , d’autant que les derniers souvenirs que j’y avais été en compagnie d’une petite amie n’auraient du selon toute logique ne m’inspirer qu’une envie d’éviter l’endroit : une fois j’avais évité de justesse d’être cocufié devant mon nez (j’avais une expression de visage tellement féroce qu’il n’eusse pas été judicieux de sa part de répondre aux sollicitations de Julie , particulièrement en forme ce soir la) , une fois apprenant a la fin de la soirée que j’avais été effectivement cocu , mais je ne pouvais pas non plus tout le temps surveiller Julie (avec le recul , il est hallucinant de voir comme j’ai été marqué par cette fille qui pourtant m’en a fait plus baver que mon Bac . Ok , je sais , mauvais exemple …) .
En tout cas , sortir avec Jess a la Bodega avait presque un goût de revanche eut égards a ses avanies passées . Un moyen de laver l’affront , disons .
Je suis resté avec Jess un mois .
Le temps de me rappeler qu’elle allait partir en Irlande , et surtout que je m’étais moqué de tous mes amis qui avaient eut des relations a distance …
J’ai pris le parti depuis de moins critiquer les autres couples de peur d’un cruel retour de Boomerang …
Une petite description de Milou (comme nous l'appelions affectueusement) s'impose .
Milou , c'était le genre de type qui certes aidé par son apparence de gladiateur chevronné était capable de vous terroriser d'un simple sourire , cette dernière expression de visage constituant l'exception au principe , c'est a dire un regard noir a vous glacer le sang , pour peu que vous ne vous soyez pas coupé les veines pour échapper a ce face a face glaçant .
Doté d'un certain cynisme , Milou prenait un malin plaisir a laisser ses malheureux étudiants (en particulier moi , ndrl) sur des charbons ardents , vous laissant vous enferrer dans de misérables et piteuses démonstrations pour finalement opiner de la tête , et lâcher un infernal « Mmm ... oui ... c'est pas mal ... Mais ce n'est pas ça du tout . Quelqu'un d'autre ? » .
Je cherche encore aujourd'hui une autre raison que son petit mètre 98 pour déculpabiliser de ne pas lui avoir sauté a la gorge ...
Il est vrai qu’a se faire massacrer avec périls , on fait triompher l'ennemi sans gloire . Mais on se fait massacrer tout de même ...
(...)
Bref , je mettais un certain temps avant de me décider a pointer mon nez a ce td , et étant franchement hors délai , Miloudi acceptait de me reprendre uniquement a la condition que je vienne faire meuble au cour désert du vendredi 17h .
Contrairement a beaucoup , je trouvais l'horaire moins atroce qu'un lundi 8h , par exemple . C'est vrai ! Qui peut raisonnablement prendre l'apéro a 9h30 du mat ? Tandis qu'a 18h30 ...
J'ai ainsi fait la connaissance de Jess , qui passablement amusée par ma flagrante incompétence en droit des affaires me soufflait des réponses plus susceptibles de me faire passer de la dernière a avant dernière place des étudiants totalement déconsidérés aux yeux du chargé de td .
Pas une mince affaire , un vrai petit miracle qu'accomplit la Jess ...
Charmé , je quittais le td naturellement plus imbibé de l'envie de la revoir que de jurisprudence commerciale .
Décidé a séduire Jess , j'arrivais la semaine d'après armé d'une main de bonnes intentions et de l'autre de mon td préparé . Je voulais apparaître studieux et sérieux , histoire d'avoir une chance de lui plaire .
C'est ainsi que je relevais le défi de Milou(r) (notez le brillant jeu de mot sachant qu'il s'agit probablement du seul chargé de td de l'histoire d'ut1 qui fasse de la boxe) et tentais courageusement a plusieurs reprises de monter a l’assaut de Milou et d’éviter tant que possible ses railleries (« vous vous en approchez Mr Nicopoi … mais vous en êtes encore très loin . ») .
Ma déconfiture a au moins eu le mérite de la faire rire , toujours ça de pris .
(...)
A la fin du TD , j’ai pensé qu’il me fallait absolument agir pour ne pas me retrouver pris au piège de la règle de 2 qui me revient assez régulièrement dans la tête … je m’explique :
Pour avoir la moindre chance avec une fille qui me plait , je n’ai droit qu’a deux moments passés avec la convoitée pour sortir avec elle , sinon au 3ème elle découvre mon impressionnant panel de tares et devient dans le meilleur des cas une amie , mais dans le cas le plus fréquent elle s’étrangle en m’apercevant a distance et tente par une manœuvre dilatoire de prendre une nouvelle trajectoire qui soit loin , très loin de la mienne …
Je m’y fais , bien que je vive mal cette infamante malédiction …
Bref , conscient qu’il y’avait urgence a agir , mais également conscient que dans certains cas (environ une très petite centaine de fois) il m’était arrivé de me viander avant même que la règle de 2 se soit appliquée , je cherchais un moyen de lui proposer de prendre un verre avec moi sans que j’ai trop l’air d’un con dans le cas d’un refus net et sans appel .
« C’est fou , nous nous croisons tous a la fac mais personne ne sait rien sur personne et tout le monde retourne dans son coin le vendredi soir , y’a-t-il quelqu’un que ça énerve et qui très accessoirement viendrait prendre un verre avec moi ? » .
Jess a été la seule a accepter l’invitation , les « alibis » témoins de la scène semblant comprendre a ma façon insistante de regarder Jess en parlant que contrairement aux apparences trompeuses induites de mes élucubrations , ils n’étaient absolument pas conviés a se joindre a moi .
C’est fou , personne ne sait rien sur moi mais juste a me croiser a la fac les gens comprennent comment je fonctionne …
J’ai présenté Jess a mes parents alors que nous ne sortions pas encore ensembles , mais j’avais du faire le détour par Jean Jaurès pour récupérer les clés de la voiture . De négociations il n’y eut pas , mon père a l’excellente habitude de sentir les cas de force majeure et mon sms avait été suffisamment clair pour qu’il perçoive qu’un refus de sa part serait susceptible de m’envoyer devant un juge réclamer une pension alimentaire jusqu'à la fin de mes études …
Je ne suis pas pour autant forcément un fils indigne . J’ai mes priorités , c’est tout .
(…)
J’invitais Jess a dîner a la Bodega . Cela pouvait apparaître un choix loufoque , d’autant que les derniers souvenirs que j’y avais été en compagnie d’une petite amie n’auraient du selon toute logique ne m’inspirer qu’une envie d’éviter l’endroit : une fois j’avais évité de justesse d’être cocufié devant mon nez (j’avais une expression de visage tellement féroce qu’il n’eusse pas été judicieux de sa part de répondre aux sollicitations de Julie , particulièrement en forme ce soir la) , une fois apprenant a la fin de la soirée que j’avais été effectivement cocu , mais je ne pouvais pas non plus tout le temps surveiller Julie (avec le recul , il est hallucinant de voir comme j’ai été marqué par cette fille qui pourtant m’en a fait plus baver que mon Bac . Ok , je sais , mauvais exemple …) .
En tout cas , sortir avec Jess a la Bodega avait presque un goût de revanche eut égards a ses avanies passées . Un moyen de laver l’affront , disons .
Je suis resté avec Jess un mois .
Le temps de me rappeler qu’elle allait partir en Irlande , et surtout que je m’étais moqué de tous mes amis qui avaient eut des relations a distance …
J’ai pris le parti depuis de moins critiquer les autres couples de peur d’un cruel retour de Boomerang …
