Quelque chose ne vas pas.
J'ai eu un mal fou à enfiler mon polo, et je me sens la tête horriblement lourde. Je bois mon café d'un trait avec cette idée en tête, je réajuste ma cravate, non sans m'étonner d'en porter une d'ailleurs, puisque je suis traditionnellement hostile à cette horreur vestimentaire qui ne renie selon moi en rien le ridicule du nœud papillon. Et puis une cravate sur un polo rose, quelle drôle d'id...
Merde, paraphrasais-je Cambronne.
Je manque de tomber à la renverse après avoir foncé vers le premier miroir non cassé de mon appartement (chose aussi rare avec 2 chats qu'un refrain de Gainsbourg dénué de double sens odieusement salace). La « chose » que je viens de voir dans le miroir est abominable : le reflet vient de me renvoyer une image de moi aussi odieuse que regarder La Nouvelle Star sans avoir un bout de bois à mordre lorsqu'un candidat massacre 74', 75' et que le Jury lui tombe scandaleusement dans les bras.
On reconnaît mon visage, mais il est perdu au milieu d'une marée de graisse qui en triple son volume, de peau qui pend, un peu comme Maïté mais en plus expressif tout de même. J'ai l'impression de voir cette émission sur Canal où seuls les yeux et les lèvres bougent, le reste étant inerte à faire plus peur qu'un film Français tentant de (mal) plagier Ocean's Eleven.
« Brune, au secours, je suis gros ! »
La brune vaque à ses occupations, visiblement peu décontenancée par le constat affolé que je viens de faire, probablement déjà résignée à cette idée, même.
Je vois dans le miroir un moi au visage rond et triplé de volume, qui semble même s'arrondir.
« Je ... je fais une allergie ? »
Mes yeux commencent à se gonfler, tandis que la couleur de mon visage vire au rose écœurant, type maison poupée Barbie.
« Mnnnnnffff ! »
La cravate a disparue sous la graisse du visage, mes cheveux se sont rigidifiés en une crête ridicule sur le crâne, tandis que j'explose littéralement dans mon polo rose.
Je viens de me transformer en Boubou.
(...)
Y'a des cauchemars qui marquent, tout de même.
Plus jamais, jamais je ne regarde Dragon Ball Z sur Youtube avant de m'endormir.
NB : Pour un peu, mon précédent rêve psychédélique sur le thème du Parrain et des Tortues Ninja me semblait moins déjanté, c'est dire.