Vous savez quoi ? En attendant un article plus marrant qui traitera de mes navrantes déconvenues Irlandaises, on va causer un peu sur un sujet qui commence à me chauffer les oreilles, qu'il faudrait d'ailleurs que je songe à me laver un de ces jours mais je tombe dans le hors sujet.
Donc on va parler des 35 heures.
Et pour commencer, voiçi l'article qui a provoqué mon ire :
http://fr.news.yahoo.com/afp/20080519/tpl-social-travail-partis-ump-lead-ee974b3.html
Depuis quelques temps, considérer les 35 heures comme responsables de tous les maux de la société Francaise (entre autre : chomage, baisse du pouvoir d'achat -expression crétine s'il en est-, vieillissement éhonté de la population, Jean Luc Delarue ... etc) comme le font tout ceux qui un jour ont assis leur fraise sur un banc de l'Ena, eh bien c'est sacrément tendance.
Sauf que cela m'énerve.
Et pas qu'un peu.
Si aujourd'hui j'ai décroché un vrai job pour lequel je ne compterais pas mes heures et même les jours fériés (mon nouveau boss connait aussi mon blog ... j'ai décidément du mal à rester discret quand il le faudrait), c'est essentiellement du au fait que le job m'intéresse au plus haut point, qu'il soit bien rémunéré et que si je pouvais, je créérais ma propre boite pour avoir encore plus de matière à bosser.
Y'a tout de même des moments où quand je me relis, je me demande si on me droguerait pas à mon insu.
Sauf que. Avant d'en arriver à ce point, j'ai donc bossé pour des "petits" jobs, et c'est par la connaissance de ce monde là bien particulier que j'en viens à écrire la chronique de ce jour, ainsi qu'à exprimer l'idée à haute voix que y'a tout de même des coups de pieds au séant de quelques têtes bien "pensantes" (comprenez : "grisonnantes") qui se perdent.
Mais pourquoi donc n'accorde t-on de la crédibilité en France qu'à tout ce qui est chauve ou gris ?
Pour commencer, l'expression "Les petits jobs" n'a rien de péjorative, du moins, dès lors que l'on ne considère pas que "nettoyer les Wc de McDo" soit compris par cette large notion.
Faut pas pousser non plus.
"Mc Job", peut-être ?
Ensuite, eh bien ces petits jobs, ils sont tout de même souvent occupés par des personnes dont le seul drame est de ne pas avoir de diplôme, ou qui ont des diplomes ne correspondant pas à grand chose (genre : HEC de Fos sur mer), ce qui ne fait pas pour autant d'elles des imbéciles (du moins tant que le diplôme à la con n'a pas été délivré par l'ENA, s'entend bien) , mais tout simplement des personnes au CV inexistant aux yeux d'un employeur "sérieux" (comprenez : qui verse des payes se situant à partir de Smic + 1€). Bien sur, elles n'ont peut-être tout simplement pas eu papa maman pour leur offrir le minimum vital pour faire des études (pour un étudiant lambda : 400€ et un paquet de pates par semaines / pour un étudiant kéké : une mini austin et des vacances à Hossegor), mais on s'en fout : les voilà concrêtement promises à une brillante carrière de Smicard. Intelligentes ou pas.
Elle est pas belle l'égalité des chances en République Francaise ?
Vous me direz, "oui et alors ? Et les 35h dans tout cela ?"
Faut-il que vous soyez impatients, tout de même.
Les 35h ? Eh bien ma foi, je trouve que passer fut-ce plus de 3 secondes à épiloguer sur ces dernières, c'est démontrer une certaine habileté à se montrer en un éclair aussi sectairement crétin que totalement non-connaisseur des conditions de vie en entreprise, et plus généralement, des conditions de vie d'un Smicard.
Certains objecteront qu'il n'y a pas que les Smicards qui travaillent 35h.
Pas de problème : que l'on me cite une personne travaillant 35h, payée plus que le SMIC et embauchée depuis plus de 5 ans et j'avale ma langue après l'avoir fait gratiner au four agrémentée d'une sauce au roquefort.
... Et au passage, tout les tribunaux s'accordent à dire que lorsqu'une promesse était faite sur un ton visiblement éxagéré, il est évident qu'elle n'était pas sérieuse.
Donc rangez de suite ce couteau de cuisine.
Pourquoi, donc, disais-je que épiloguer sur les 35h dénotait d'une réelle incompétence ? Pour la simple et bonne raison que concrêtement, il n'y a qu'à regarder ce qui a suivi les 35h (croissance, productivité, coût du plat de coquillettes ...) pour se rendre compte qu'elles ne sont pas un problème. Le véritable drame reste qu'elles n'ont pas été une solution non plus, mais un problème, grand dieux, non !
La croissance du pays suit logiquement son cours (faible, mais les 39 heures sous Juppé étaient t-elles tellement plus glorieuses ?), les sociétés n'ont pas fait faillite en raison des 35h (elles ont au contraire réduit leurs couts en concentrant sur 35 heures ce qui se faisait en 39, sans parler des salariés qui débordent "bénévolement" de leurs 35h pour finir le travail demandé par son patron ...) et nombre de salariés sont devenus plus efficaces le vendredi matin en se disant qu'ils allaient pouvoir au moins glander l'après midi.
Ce qu'ils auraient fait de toute facon, 35 ou 39h.
Qui bosse sérieusement un vendredi après midi ? Non mais sans blague.
Les 35h, ca aura été pour nombre de salariés la chance de passer une fin de semaine plus calme, au prix d'efforts plus nombreux sur le reste de la semaine, efforts qui ne seront sauf erreur de ma part pas remis en question si repassage aux 39h (avouez que cela aurait de la gueule le patron qui dirait à ses employés : "eh les gars, certes on repasse aux 39h, mais vous inquiétez pas, on va repasser à rythme plus relax parce que je sais bien que vous avez fait de gros efforts lors du passage aux 35 ..."), et surtout, cela aura correspondu durant leurs quelques années d'existence à un sacrifice sur la fiche de paye équivalent à ... 112 euros par mois.
Oui : 7 euros net de l'heure X 4 heures par semaine X 4 semaines = 112 euros par mois, vous m'avez bien lu.
Et encore, je suis gentil, le Smic n'est à 7 euros net que depuis peu.
Tout cela pour dire que tout de même, épiloguer autant sur les 35h, cela me semble un brin excessif.
En revanche, si on pouvait parler de la lenteur judiciaire quand au passé de Maire de Paris d'un ancien président de la République, de promesses de campagne irréalistes (c'est marrant, c'est donc ça la diplomatie des droits de l'homme ?), de promesses quand à la fin des délocalisations ...
Eh bien je serais vachement preneur.
Ah, pour le coup de pied de l'âne. A Dublin, j'ai rencontré des jeunes de 27 ans, super chouettes, intelligents et débrouillards comme pas deux. Des vrais selfs made-mans, partis de pas grand chose et arrivés à beaucoup (soit 6000 net à eux deux, tout de même).
Une des choses qui donnait envie de bosser à ces jeunes là ?
... le fait d'être dans une ville jeune, active, dans laquelle les bars peuvent faire du bruit et la fête durer au delà de 23h30.
Sans qu'il y'ait de vieux croulants pour médire sur cette jeunesse qui ne respecte rien.
D'ailleurs, les vieux croulants sont refoulés (appartements plus facilement accessibles pour les jeunes actifs) en dehors du centre ville. Tout simplement.
... A méditer.
MAJ : Je viens de lire un article sur "Le Point" qui achève de me convaincre que le Gouvernement a bien pris la mesure du fait qu'il faudrait commencer à songer à foutre la paix aux jeunes et les laisser vivre une autre vie que celle les condamnant à se retrouver devant TF1 dès 19h30, sous peine de les voir filer un jour ou l'autre vers des cieux plus cléments ...
... Ou pas .
L'article en question :
http://www.lepoint.fr/actualites-economie/mesure-anti-alcool-l-happy-hour-menace/916/0/246500
Ps : Allez, c'est dit, maintenant on revient vite aux suites des aventures Irlandaises.
Bon dieu ce qu'elles sont grosses.
Les (aventures) irlandaises, tiens.