« Libre ! Je suis Libre ! »
Brune partant pour le week-end à Montpellier essayer des habits atrocement monstrueux sur la demande insistante d’une amie à elle peu désireuse d’avoir de la concurrence le jour de son mariage , le Nico se retrouvait l’espace de quelques heures désespérément seul , contraint par la force des choses de passer un samedi soir décadent et arrosé .
Ca a été très dur , laissez moi vous le dire .
J’appelais Mat , tout joyeux à l’idée de faire une soirée entre potes qui finirait honteusement mal , acceptant à l’avance le risque de : finir couvert de feutre , probablement à poil , le boxer calciné dans un coin après qu’un ami ait voulu en tester sa vitesse de combustion , et des photos compromettantes circulant sur le net en moins de temps qu’il n’en faut à une Paris Hilton pour faire la pute pour une marque de détergents (par exemple) .
Mmm ? Ca sent le vécu ? Ben tiens .
« Rrrrmiow ! »
Je surnomme Mat par Matou , d’ou le fait que je fasse la chatte en chaleur quand je l’appelle . CQFD .
« Mmmpff … Nico , on a fait la bringue hier (la soirée ou je me suis couché à 22h07 , ndrl) , ce ne sera pas possible ce soir . »
J’attendais d’avoir raccroché pour feuler , le poil plus hérissé qu’au réveil .
Ce qui n’est pas peu dire .
Restait Jeremy , toujours assez dispo pour sortir , quoiqu’il ait à mon grand regret l’effroyable défaut de systématiquement rester sobre quand je ne suis déjà plus que le reflet d’une bouteille de whisky achetée chez Lidl , et encore .
J’allais le retrouver à son domicile en sortant du boulot (à 22h , putain .) , et nous émigrions vers chez moi , lui une bouteille à la main , la mention « vin de la soif » (authentique) sur l’étiquette laissant augurer un vin prometteur .
… J’ai passé mon début d’après midi à chercher l’adresse mail de Lidl pour leur suggérer d’intégrer ce « grand cru » dans leur catalogue .
Une fois que Clément et Jerem avaient passé une bonne heure à flinguer notre samedi soir à étudier consciencieusement leur projet de migrer en Inde cet été , me laissant pendant ce temps la m’emmerder prodigieusement en compagnie de « vin de la soif » , nous prenions la direction du « Pv » , ou selon Clem se trouvait une fille carrément bonne vu son enthousiasme à la retrouver un charmant petit concert .
En partant du principe que mes souvenirs puissent êtres exacts , il me semble qu’après un vif coup d’œil à la salle peuplée de mines patibulaires casquettées beuglant sur des sons s’apparentant de loin , très loin à un commencement de langage primitif , il ne s’était pas passé 6,5 secondes avant que nous soyons repartis pour des contrées moins austères .
Tout en buvant au goulot quelques décilitres de « vin de la soif » , pour se (re)donner du courage , évidemment .
Nous passions devant « pause café » . Là , Clément se faisait happer par un ami serveur , qui nous entraînait dès lors à fêter la fin de son service en nous servant une tournée de bière se mariant franchement difficilement dans mon estomac avec la vinasse détestable et le whisky frelaté que j’avais déjà ingurgité courageusement .
Nous n’allions pas spécialement nous attarder , une vive envie d’aller me pendre me prenant quand j’apprenais que le serveur portant mon prénom mais faisant deux fois ma carrure n’avait que 20 ans .
Heureusement , « vin de la soif » était la .
Nous atterrissions enfin (et donc) au café populaire , lieu témoin d’un nombre considérable de mes débauches passées (et futures , probablement) , et où , au grand dam de Clem et Antoine , j’allais commander une petite caisse (« pour commencer ») de bières afin de démontrer qu’on peut toujours être jeune et frais à presque 24 ans , ben tiens .
(...)
… Je me suis réveillé à 14h50 , les yeux en vrac et la barbe hirsute , à moitié habillé de la chemise de nuit de ma brune .
Je n’avais d’autre choix que d’évoquer cette vision d’horreur absolue pour prouver à cette dernière que non , je ne suis pas sorti avec un transsexuel poilu hier soir et qui aurait porté sa chemise de nuit , mais que c’est bien moi qui l’ait souillé de mes (tendres) poils .
De quoi la rassurer , en somme .
Le couple est la condition de vie la plus effroyable qui soit , à l’exception toutefois du célibat . Churchill
(si si , vérifiez (pas trop) !)